L'histoire
Alors qu'ils végètent tranquillement à Cuba, entre farniente et courses de bagnoles, Dom et Letty sont soudain séparés quand, Cipher, une hackeuse aux motivations troubles, pousse le chef de "La famille" à se retourner contre ses alliés lors d'une mission à Berlin. Dévasté, le groupe va tenter de comprendre la trahison de Dom, tout en l'affrontant, bien malgré eux. L'équipe se ressoude, avec de nouveaux membres, afin de résoudre ce mystère.
Critique subjective
Après pas moins de huit épisodes, la franchise Fast and furious est maintenant bien rodée. Ça ne s'est pas fait sans mal, la série ayant tenté de se renouveler dès le troisième épisode en soldant la tentative par un échec cinglant, mais, après un quatrième épisode de transition, la saga a enfin retrouvé son souffle consécutivement à l'arrivée d'un acteur qui a changé la donne : Dwayne Johnson. Car si Fast and furious existe encore aujourd'hui, ce n'est en rien grâce au charisme de sa figure de proue officielle, véritable homme de paille, Vin Diesel, mais plutôt par les nouveaux personnages qui font désormais le sel de ces films. Ça tombe bien, c'est bien The rock et autres Jason Statham les véritables stars de ce nouvel opus.
Cela peut paraitre dur vis-à-vis de l'un des acteurs sur lesquels la franchise s'est construite mais Dom, le personnage interprété par Diesel, est sans doute le moins intéressant. Sérieux comme pas possible, véritablement saoulant voir malaisant avec son délire continuel de la famille (qui n'a plus aucun sens dans ce film, comme nous le verrons plus loin) le personnage est avant tout très mal écrit, et tout aussi mal interprété. A qui la faute ? A vrai dire peu importe, mais nous avons ici l'un des points noirs du film. Fort heureusement, la bande qui l'entoure prend la majorité du temps à l'écran et nous ravi beaucoup plus. Le duo Rock/Statham méritant sans le moindre doute à son propre film tant leur scène sont réussies.
Le scénario tient en peu de choses et le retournement de situation sur les motivations de Dom est prévisible à cinq kilomètres. Les scènes d'action sont nombreuses et énormes, irréalistes franchissant parfois la limite avec le cartoonesque. L'humour est omniprésent dès que l'on quitte notre ami Baboulinet et le tout se suit avec un plaisir régressif certain. Non, la véritable surprise du film, c'est tout de même le traitement des personnages, tant est si bien qu'à la fin, on ne sait vraiment plus quoi en penser, le film n'hésitant pas à jeter toute logique et toute continuité par la fenêtre avec le bébé, la vraisemblance et l'eau du bain. Les ennemis d'hier deviennent les amis d'aujourd'hui, baby-sitter du dernier bébé du groupe et invité au barbeuc final, trinquant joyeusement entre deux étreintes alors que tout le monde a oublié ses tentatives de meurtres des épisodes précédents sur les héros et leurs enfants dont celui (réussi !) de l'un des membres de la fameuse famille...
Bref, plus que jamais, Fast and furious est devenu un spectacle ou la narration n'a plus sa place sinon pour y intégrer des vannes (souvent très drôles) et des séquences d'actions toujours plus exagérées. C'est un concept comme un autre, mais alors pitié, pour le prochain, qu'ils confient le même traitement au personnage de Dom.
En conclusion
Comme le quatrième épisode, Fast and furious 8 existe avant tout pour servir de transition, cette fois vers le final annoncé - on y croit moyen - de la saga (les épisodes 9 et 10 qui devraient former une seule histoire). Le scénario est mince et ne mène nul part (mis à part à agrandir le groupe) et le film ne vaut au final que pour son spectacle et son capital divertissement. Cette partie du contrat, elle, est bien remplie.
Une image en demi-teinte (dans tous les sens du terme). Attention, la qualité est ici tout à fait honorable, mais il n'en reste pas moins que pour un film de cette ampleur on est en-deça d'autres productions. L'aspect un brin terne des couleurs sur de nombreuses scènes s'il n'est pas véritablement gênant est perceptible. Pour le reste, compression et définition sont au top.
On en attentait pas moins, les pistes sonores de ce Fast and furious 8 sont puissantes et percutantes et en mettent plein les oreilles, frisant même parfois l'overdose. Pour un spectacle optimal, la VO est à préférer car plus soignée (même si elle n'arrange pas le jeu d'acteur de Vin Diesel).
Des suppléments fonctionnels, qu'on à l'impression d'avoir déjà vu dans les DVD ou Blu-ray d'autres films de la saga. Certes, il est difficile de se renouveler au bout d'un moment mais on commence à tourner sérieusement en rond. On regrettera par exemple toujours l'absence d'un véritable making-of, hors ton promotionnel. Ou un reportage plus détaillé axé sur la technique et la logistique déployées (qui sont énormes).
- Commentaire audio du réalisateur : Peu intéressant, le réalisateur n'étant vraisemblablement là que pour satisfaire les désirs de la star productrice du film, il n'a pas l'air viscéralement impliqué dans le projet. En résulte donc un commentaire assez impersonnel.
- L’esprit cubain : Retour sur la scène introductive du film et les difficultés liées à sa mise en place et aux négociations interminable pour tourner sur l'île.
- Dans la famille : Que serait Fast and furious sans son éternel blabla sur "la famille" ? On en a droit ici pour 20 minutes, revenant sur les membres de cette fratrie.
- Culture automobile : Les fans de voiture en auront pour le compte ici, détaillant celles des héros et des méchants.
- Tout sur les cascades : Les principales cascades du film décryptées. On aurait souhaité quelque chose de plus détaillé, plus technique même, mais ce court reportage se révèle malgré tout intéressant.
- Version longue des scènes de combat : Deux scènes de combat (celle de la prison et celle de l'avion) présentées ici dans une version rallongée.