L'histoire
Une année s'est écoulée depuis les événements décrits dans Kingsman. Après qu'une attaque ciblée ait tué la quasi totalité des agents de l'organisation, Eggsy et Merlin vont devoir s'associer aux Statesman, leurs équivalents américains, pour contrecarrer les plans de la trafiquante Poppy Adams.
Critique subjective
Kingsman premier du nom avait su en son temps surprendre son monde. Succès autant publique que critique, le film de Matthew Vaughn apportait un vrai vent de fraicheur sur le genre du film d'espionnage, représenté par les très sérieux Bourne et James Bond et l'entre deux Mission : impossible. Alors que le réalisateur de Kick Ass avait jusqu'ici toujours rejeté l'idée de mettre en scène la suite de l'un de ses films (il refusa Kick Ass 2 et la suite d'X-men) il ne pu résister la a tentation d'ajouter un chapitre à la saga Kingsman. Pour une nouvelle réussite ? Et bien oui, et non.
En l'état, Kingsman 2 est un excellent divertissement. On ne s'ennuie pas (même si le film est un peu long) et les situations sont presque toujours amusantes. On garde l’esprit du premier film...? et même trop. Et on touche ici directement au principal problème de cette séquelle, le manque d'originalité. On retrouve ici les même ficelles, ni plus ni moins, et rien ne viendra apporter un peu de variété à la recette (réussie) du premier opus. Alors certes, on ne peut pas changer du tout au tout mais un brin de variété aurait été salutaire. Et par variété nous n'entendons pas les scènes incluant Elton John, d'un parodique complètement over the top qui ne font rien d'autre que sortir le spectateur du film, aidé encore dans ce sens par le jeu d'acteur cataclysmique de la pop star. Le scénario est lui aussi une déception. Alors que Kingsman apportait une évolution flagrante a son personnage principal, sa suite rentre déjà dans la routine d'un James Bond, qui ne fait face ici qu'à une nouvelle aventure de plus.
Le film regorge pourtant de belle qualités. Les scènes d'action sont toujours aussi inventives et dynamiques, même si, encore une fois, au diapason de ce qu'on a pu voir dans le premier film, et l'humour fait souvent mouche. Le cast, dans son ensemble, se débrouille très bien même si certains personnages, pourtant largement mis en avant dans la promo, font de la figuration. Au final, on pourra dire de ce Kingsman 2 que l'on s’amuse, on est divertit, on rit même, mais on l'oublie aussi rapidement. Loin d'être un échec, Matthew Vaughn nous doit malgré tout une revanche.
En conclusion
Moins fun et frais que son prédécesseur, Kingsman 2 n'en reste pas moins un divertissement de haute volée. Les scènes d'actions sont efficaces, le ton est fun et le background est enrichit de nouvelles têtes tout à fait sympathiques. Ceci étant dit, le film se repose énormément sur les acquis du premier volet. Vu comme une trilogie, la saga devra apporter avec son prochain volet un grand vent d'originalité pour ne pas décevoir pour de bon.
C'est ici que le bât blesse légèrement techniquement. S'il n'y a pas grand chose à redire sur la puissante piste originale, les fans de VF pourront légitimement pester sur une version française très en-deça et beaucoup moins percutante. Pour un film misant beaucoup sur le spectacle, c'est plutôt dommage.
Une bien belle édition au niveau des suppléments. Cela se fait de plus en plus rare et ça fait d'autant plus plaisir qu'ils sont de qualité.
Kingsman : à l’intérieur du Cercle d’Or : Un long making-of (près de deux heures), qui revient sur toutes les étapes de conception du film. Absolument intéressant d'un bout à l'autre, bien rythmé et disposant d'un ton général hors promo.
La scène des taxis : Anatomie d’une course poursuite mortelle : La scène d'ouverture dans les détails, des préviz au résultat final, digeste par sa durée et intéressant
Les archives de Kingsman : Toute la panoplie d'images qu'on ne regardera qu'une fois (dans le meilleur des cas) : coulisses, costumes etc...