Dans une très jolie petite ville côtière de la Riviera italienne, un jeune garçon, Luca, vit un été inoubliable, ponctué de délicieux gelato, de savoureuses pasta et de longues balades en scooter. Il partage ses aventures avec son nouveau meilleur ami, mais ce bonheur est menacé par un secret bien gardé : tous deux sont en réalité des monstres marins venus d’un autre monde, situé juste au-dessous de la surface de l’eau…
Annoncé l’année précédente, « Luca » comme les précédents Pixar était annoncé au cinéma, puis simultanément sur Disney + et au cinéma, pour ne finir que sur la plateforme du studio. Un drame pour les exploitants, dont Bob Iger, le tout puissant du studio, semble ne pas se soucier, tant il les prive d’un produit moteur en ces temps de réouverture. Qu’importe, puisque les spectateurs, vont pouvoir, quelques semaines après « Raya et le dernier Dragon » découvrir ce nouveaux long métrage de Pixar, dans lequel deux jeunes « Monstres Marins » se changent en jeune garçon lorsqu’ils sont hors de l’eau et en profitent pour se mélanger à la population locale afin d’en apprendre les codes.
D’un certain côté le film peut se révéler comme une synthèse de ce qu’a pu faire le studio autour de cette thématique récurrente de la différence et de ces mondes qui cohabitent et aimeraient bien se connaitre un peu plus. Mais les humains état ce qu’ils sont, le dialogue et la cohabitation peuvent parfois être compliqués. Avec toujours un soin apporté aux graphismes et à l’animation, les auteurs sous la direction d’Enrico Casarosa, qui avait déjà œuvre sur « Coco » (2017) et « La Luna » (2012) lancent les spectateurs dans une aventure rythmée et drôle, où l’innocence et la fraîcheur tiennent la barre haute.
Ce qui surprend tout d’abord dans ce film, c’est l’absence d’un méchant réellement emblématique, si ce n’est un sale gosse trop gâté. Ce pouvait être une bonne idée, mais, du coup, l’histoire ne parvient jamais à totalement décoller, et lorsque les auteurs décident de mettre l’accent sur cette dualité, dont on entend parler dans toute la première partie, le film arrive déjà à sa fin. Une facette de l’intrigue appuyée mais jamais exploitée dans le film, pour plutôt se concentrer sur l’aventure, un peu à la Huckleberry Finn, où les deux amis découvrent le monde, s’inventent des défis et se lance dans la concrétisation d’un rêve. Si cela apporte de la fraicheur au propos, son traitement apparait un peu trop léger, en rapport à ce à quoi le studio, et particulièrement Pixar, nous avait habitué.
Il reste tout de même quelques bonnes idées dans les aventures de « Luca », comme le détournement d’objets du quotidien humain, qui n’est pas sans rappeler, Ariel dans « La Petite Sirène » (1992) ou encore ce projet ambitieux dans lequel se lancent les deux jeunes héros qui sera, en partie à l’origine de leur plus belle aventure. Les auteurs se sont amusé avec certaines situations, et certains détails qu’ils ont détourné, mais semblent avoir raté l’idée qui allait cimenter le tout et luis donner plus de corps qu’un simple catalogue des « Possibles ».
Ici « Luca » apparait, au mieux, comme un long métrage d’animation honnête mais sans ambition particulière, au pire comme un sous-produit qui explique le choix du parton de ne pas le sortir au cinéma. Espérons que « Encanto », le prochain Long métrage d’animation du studio, attendu en fin d’année fera plus d’étincelles.