Le Sang à la Tête

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
19/01/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Fernand Rivers
Scénaristes
Michel Audiard, Georges Simenon et Gilles Grangier
Compositeur
Henri Verdun
Edition
Standard
DureeFilm
83
Support
Critique de Emmanuel Galais

Ancien débardeur, François Cardinaud a mis trente ans pour devenir ce qu'il est : un des hommes les plus importants de La Rochelle. Sa réputation est justifiée, celle d'un type retors, coriace et exigeant. Il a débuté et a grandi sur le port, parmi une faune carnassière, où celui qui ne mord pas est voué à être mordu. En regagnant sa villa, un dimanche au retour de la messe, Cardinaud constate que sa femme Marthe est partie.


Gilles Grangier fut de ces réalisateurs, inclassables, ceux que l’on n’arrivait pas à mettre dans une case précise, notamment parce qu’ils s’essayaient à tous les styles le faisaient bien. Prolifique et surtout grand observateur de son époque il savait faire de son histoire une sorte de miroir de la société dans laquelle il évoluait : Celle d’avant, mais surtout celle d’après-guerre où chacun répondait un code sociétal précis et où les jalousies étaient aussi dangereuses que les amours passionnées. Mis au métier de réalisateur grâce à son ami et acteur Noël Noël (La Famille Duraton), Gilles Grangier tourna douze films avec Jean Gabin. C’est d’ailleurs qui fut à l’origine de la rencontre entre l’acteur et le scénariste Michel Audiard.


« Le Sang à la tête » est leur troisième film ensemble. Gabin y cultive déjà son personnage de chef de clan, de leader, adoré ou jalousé. Et ici, sur un scénario signé Michel Audiard, Georges Simenon et Gilles Grangier lui-même, le réalisateur va s’intéresser à l’adultère, mais pas du côté de la personne fautive, mais plutôt de la victime et des conséquences que cela peut avoir dans une société patriarcale où les apparences doivent être tenues pour ne pas perdre son honneur. Avec une mise en scène assez sobre mais qui va tout de même s’enrichir de scènes en extérieure comme pour mieux souligner l’ancrage dan la société, le réalisateur va nourrir son récit de cette humanité qui fut son image de marque. Aves des scènes dans lesquelles toutes les classes sont représentées.

Comme nous ne la savons pas finalement, assez, Audiard sait aussi faire preuve d’humanisme et sait parfois se laisser aller à la douceur, au sentimentalisme. Ici à travers le scénario il dépeint une société où la réussite ne fait ombrage que lorsque les problèmes arrivent. Une société où l’on peut être redevable nous n’en demeurons pas source de déni dés lors que les problèmes s’annoncent. C’est ce qui arrive au héros, lorsque les gens le croisent et alors que la rumeur enfle sur ses problèmes de couples, ils murmurent, chuchotent et cancanent comme si cet homme était un ennemi.


Mais comme nous sommes chez Grangier, il existe toujours une sortie, un espoir, et une beauté dans des histoires, mêmes les plus sombres. Et la conclusion du film n’y réchappe pas. François Cardinaud reste cet homme intègre qui ne cherche pas le conflit absolument, mais qui sait se faire imposant lorsque cela est nécessaire et qui sait entendre et pardonner. Un peu comme un bon samaritain, il va surprendre par ce calme qui le rendra grand, il va repousser ceux qui voudront profiter de la situation et faire taire les plus arrogants et les plus redevables. Le scénario intelligent et impeccable d’Audiard et la mise en scène, certes classique, mais résolument ancrée dans l’époque, font de ce film une véritable pépite dans la carrière du réalisateur. 


Jean Gabin (Quai des Brumes) y aborde déjà son personnage de Patriarche, et les mots d’Audiard commencent à s’inscrire dans son ADN. Conspué par la nouvelle vague pour le classicisme qu’elle lui reprochait, Gille Grangier n’en demeure pas moins un grand cinéaste, à découvrir ou redécouvrir.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film touchant, et des environnements qui gagnent en nuances. Le support est de toute façon remarquable de précision et donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 120 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Une Analyse passionnante du film par Bertrand Tavernier. Le cinéaste livrera, ici, son ultime analyse d’un film qu’il aimait beaucoup et d’un cinéaste qu’il appréciait particulièrement, surtout parce qu’il avait été injustement accusé par la nouvelle vague de ne faire que du cinéma de studio. 


Puis « Gilles Grangier : Le Cinéma dans le sang ». Est un entretien avec François Guérif, auteur d’un entretien avec Gilles Grangier qui revient sur le réalisateur et notamment sur son style et sa façon de tourner.


Un document d’archive de 1969, hommage à Michel Audiard qui revient sur sa collaboration avec ses acteurs fétiches, Gabin en tête.


Ainsi qu’une interview de Jean Gabin qui revient également sur sa carrière.


Autre document d’archive de 1932, « La Chanson de Florelle » une actrice (Les Misérables), chanteuse et meneuse de revue aux Folies Bergères, que le temps à fait oublier, alors qu’elle fut l’une des plus remarquée de son époque d’avant-guerre.


Et enfin, « Georges Simenon et l’académie Française » reçu par la roi Baudoin en Belgique en 1952.