La Fille du Diable

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
30/03/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Jean Gehret
Scénaristes
Alex Joffé et Jean Le Vitte
Compositeur
Henri Dutilleux
Edition
Standard
DureeFilm
105
Support
Critique de Emmanuel Galais

Poursuivi par la police, Saget usurpe l'identité d'un homme qui revenait dans sa ville après avoir fait fortune aux États-Unis. Sous ce nouveau nom, il trompe ses compatriotes à l'exception d'un médecin et de la sauvage Isabelle. Au cours d'une explication Saget comprend qu'Isabelle l'admire secrètement. Celle-ci le dénonce et Saget se rend sans combat. Ainsi ruine-t-il tout son prestige auprès de la jeune amazone...


« La Fille du Diable », est un film qui fut réalisé par Henri Decoin avec Pierre Fresnay juste à la sortie de la seconde guerre Mondiale en 1946. La particularité de ce film, outre ses qualités artistiques, est évidemment politique ou tout du moins symbolique dans une France qui est encore loin d’être sortie du trauma de l’Occupation et qui depuis deux ans cherche à régler ses comptes avec ceux qui n’ont pas eu l’âme patriote, ou tout du moins qui ont continué à travailler pour le cinéma français sous contrôle de « La Continentale », une société de production sous contrôle Allemand.


D’abord l’acteur Pierre Fresnay, que tout le monde connaît pour avoir été le « Marius » dans la trilogie de Pagnol. Acteur à la diction très incisive qui lui conféra souvent des rôles de meneur, de militaire, et qui cette fois ce se retrouve avec un rôle de bandit, usurpateur d’identité. Si sa prestation est, comme d’habitude remarquable, même si l’acteur n’est pas forcément toujours à l’aise dans son personnage, c’est surtout sa situation personnelle et notamment le soutien plus ou moins affiché qu’il apporta au régime de Vichy, notamment en continuant de tourner, pour la Continentale pendant la guerre. Une prise de position qui lui vaudra plusieurs semaines d’emprisonnement à la libération. L’acteur n’a d’ailleurs jamais caché ses amitiés et son adhésion à l’association des amis de Pierre Brasillach, un écrivain connu pour son engagement politique à l’Extrême Droite et fusillé à la libération. 


Quant à Henri Decoin, il livre ici, une œuvre dynamique, redoutablement efficace qui s’intéresse d’abord, sous forme de thriller de l’époque, à ces sociétés aveuglées par l’argent d’un homme et qui sont prêtes à rester aveugle pour pouvoir en profiter. Avec une ouverture assez remarquable, quasi sans dialogue dans laquelle nous voyons le personnage principal pris au piège par la Police, parvenir à s’échapper, pour ensuite croiser la route de cet homme revenu d’Amérique riche et imprudent. La mise en scène fait parfois référence à Henri-Georges Clouzot et de la même manière que ces films tournés sous l’occupation et produite par La Continentale, il n’est jamais fait référence, à la guerre, à l’occupation et encore moins au rationnement. Lui aussi se verra inquiété à la Libération pour une position plus ou moins ambiguë durant le conflit, notamment au sujet d’un autre de ses films qui posait question à ce moment-là.


Il n’en demeure pas moins que « La Fille du Diable » est une œuvre magnifiquement tournée, avec une tension parfaitement maitrisée, particulièrement lors de l’ouverture du film. L’interprétation fait preuve de modernisme et de sensibilité, à l’instar de Fernand Ledoux (Les Misérables) saisissant en médecin avisé et idéaliste et surtout Andrée Clément (La Symphonie Pastorale), qui joue Isabelle, une pauvre fille déshéritée atteinte de la tuberculose. Son monologue est bouleversant lorsque l’on sait que la comédienne était réellement atteinte de cette maladie.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.37:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film percutant, et des environnements qui gagnent en nuances. Le support est remarquable de précision et donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 40 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

« Entre l’Occupation et l’Après-Guerre ». Un entretien avec Didier Griselain, spécialiste du cinéma français des années 1930 à 1930, qui revient sur la face sombre de ce film et particulièrement des positions de Pierre Fresnay et Henri Decoin durant l’occupation, sans pour autant délaissé le film d’un regard critique.

Puis une fin alternative.