Lorsque les pires tyrans et les plus grands génies criminels de l’Histoire se réunissent pour planifier l’élimination de millions d’innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans.
Exit Taron Egerton (Rocketman), ce troisième volet des aventures de l’agence « King’s Man » a décidé de nous raconter ce qui bien être à l’origine de sa création. Matthew Vaughn qui était déjà à la manœuvre lors des deux premiers volets, a parcouru bien du chemin depuis « Layer Cake » (2005) ou « Stardust » (2007), les deux films qui l’ont fait connaître. Le réalisateur, qui possédait déjà un sens personnel de la narration, a trouvé depuis « Kick-Ass » (2010), un autre terrain de jeu, à savoir : La transgression. Car chacun de ses films va chercher à bousculer le spectateur, que ce soit pour remettre en selle une licence, un peu moribonde : « X-Men : Le commencement », ou pour réinventer le film d’espionnage : « Kingsman : Services secrets ».
Après deux volets qui suivaient des missions chaque fois plus passionnantes et plus virevoltante, il fallait trouver une idée nouvelle pour pouvoir continuer d’embarquer le spectateur dans les aventures de l’agence. Ce fut chose faite, avec ce scénario que le réalisateur signa avec Karl Gajdusek (Taken) et qui se fixa pour objectif de confronter l’agence anglaise à l’un des méchants les plus emblématiques de l’histoire Européenne : Raspoutine. Loin d’être l’unique méchant de l’histoire, sa présence est surtout l’occasion pour Vaughn de s’amuser avec l’histoire, de la réécrire de transgresser les règles au point de faire risquer l’AVC aux plus anciens et rigoristes historiens. Ici, tout est puisé dans l’histoire, le plus surprenant (La ressemblance incroyable entre le Tsar de Russie et George V), comme le plus visuel (les tranchées et ses macabres habitants).
Et même si cette transgression fait plaisir aux papilles, cela dessert quand même, soyons honnête, un propos qui, parfois, se perd un peu trop et livre une intrigue un peu trop légère. Le ton reste identique aux autres volets, et donne aux personnages un peu plus de profondeur que dans le « Cercle d’or », par exemple, où les héros manquaient de corps au profit de l’action. Ici, nous sommes plutôt dans un jeu d’équilibriste qui ne marche pas toujours bien, mais qui a la mérite de pouvoir offrir de bons moments de divertissements. Vaughn et son équipe, s’amusent des caricatures, comme celle de Raspoutine, mais y laissent tout de même quelques vérités, comme autour de la sexualité du moine ou l’emprise qu’il avait sur le tzar. L’ensemble se regarde finalement assez bien sans trop de réflexion, et la prestation de Rhys Ifans (Coup de Foudre à Notting Hill) est absolument délirante autant que la mise en scène de Vaughn est redoutable de virtuosité, comme lorsque Le Duc d’Oxford joué par Ralph Fiennes (Harry Potter et les reliques de la mort) toujours aussi impeccable et juste, son fils Conrad, incarné par Harris Dickinson (Maléfique 2), lui aussi entre flegme et détermination et Shola, joué par le magnétique Djimon, Hounsou (Gladiator) s’oppose au conseiller russe, dans une chorégraphie virevoltante et dynamique.
« The King’s Man : Première Mission, » est un troisième volet en forme de préquel qui vient nous raconter les origines de l’agence secrète anglaise. Toujours aussi décalé, drôle et bourré de scènes à la mise en scène particulièrement inventive, le film pêche toutefois par un scénario qui a tendance à manquer des clarté. Et même si les personnages gagnent en profondeur, parfois l’intrigue se prend les pieds dans la tapis, particulièrement en deuxième partie de film. « The King’s Man Première Mission » reste toutefois un divertissement réjouissant.