L'Aventurier

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
20/07/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Pathé Nathan
Scénaristes
Marcel L'Herbier et Alfred Capus
Compositeur
Jean Wiener
Edition
Standard
DureeFilm
92
Support
Critique de Emmanuel Galais

Plus jeune, le fougueux Etienne Ranson quitte sa famille pour la Tunisie où il fait fortune sur une mine de sel. Après un incident qui le rend persona non grata dans son pays d’accueil, Etienne retourne à Grenoble où il est froidement accueilli par son entourage. Son oncle, en particulier, lui reproche son départ précipité.


Marcel L’Herbier (Le Bonheur) est un réalisateur hors du commun dans l’univers du cinéma français d’avant-guerre, et particulièrement de celui du début du parlant. Lui qui a commencé sa carrière en 1918, pendant les grandes heures du muet, a toujours considéré, le cinéma comme un art, comme une forme d’expression artistique nécessitant de l’audace, de la recherche, de la passion et surtout une vision reconnaissable. Pour cela, et pour garder toute son indépendance, il a même créé sa propre société de production cinématographique. Mais voilà, le passage au parlant ne fut pas de tout repos et le réalisateur se retrouva dans une situation financière délicate. Il dut accepter de faire des concessions et de travailler pour des studios plus conventionnels et plus prompt à produire des films divertissants et répondant aux codes de l’époque. D’où la rencontre avec Pathé Nathan qui offrit au réalisateur de mettre en scène cet « Aventurier ». en 1934.


Dans « L’Aventurier », le réalisateur ne va se contenter de réaliser un film mécaniquement, il va créer discrètement mais surement son style en usant de travelling (Techniques difficiles pour l’époque !) et de mouvement de caméras pour donner plus de fluidité à une scène qui aurait été trop statique sans cela. D’ailleurs, le scénario qui est une adaptation d’un roman d’Alfred Capus, sera signé également de Marcel L’Herbier, qui va en profiter pour faire une critique de la société bourgeoise et colonialiste. Une bourgeoisie toujours prête à s’arranger, y compris avec le diable, pour conserver ses acquis et protéger sa richesse. Une bourgeoisie qui aime l’argent et n’hésite à se pervertir. Tout en accusant son âge et sa vision parfois perverse de la colonisation, le scénario de Marcel L’Herbier n’en demeure pas moins une satire efficace et acide de la société d’avant-guerre.


Au générique de ce film nous retrouvons deux acteurs majeurs de l’époque : Victor Francen que ‘l’on verra plus tard dans le « J’Accuse » d’Abel Gance, et qui surprend ici, par ce regard profond et ce sourire carnassier. L’acteur est précis, très peu académique, si ce n’est sa démarche qui trahit des mouvement s de l’époque, mais sa composition reste d’une modernité remarquable. Et puis il y a la touchante Gisèle Casadesus (La Tête en Friches), dans le rôle de la jeune Geneviève qui va devenir la monnaie d’échange d’un marché contre nature. Le réalisateur parvient à tirer le meilleur de ces acteurs pour en conserver cette modernité de ton qui évité le jeu trop « tragédique » des acteurs de l’époque.


Avec « L’Aventurier », Marcel L’Herbier, signe une œuvre d’une grande modernité avec des mouvements de caméras révolutionnaires pour l’époque et un scénario qui parvient à livrer une satire de l’époque et une réflexion sur la condition de la femme. La bourgeoisie n’y est pas sous son meilleur jour et le regard des personnages sur les colonies montrent une société qui n’a pas encore pris conscience du mal qu’elle y fait.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.33:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film touchant, et des environnements qui gagnent en nuances. Le support est de toute façon remarquable de précision et donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 60 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
« Créer c’est adapter » : Entretiens autour du film avec Alain Carou (Ecrivain et Historien du cinéma), Marie Martin (Maitresse de Conférences en étude cinématographiques) et Didier Griselain (Spécialiste du Cinéma Français de 1930 à 1960). Les trois reviennent sur la carrière, le parcours et le travail de Marcel L’Herbier, ainsi que sur le film en particulier.