À la Belle Epoque, la bande des Apaches, dirigée par Leca, règne sur le quartier de Belleville, où travaille aussi Marie, surnommée Casque d'or en raison de sa chevelure blonde. Raymond, l'un des membres du groupe, retrouve Manda, un vieil ami devenu charpentier. Manda n'aime pas les fréquentations de Raymond, mais il tombe aussitôt amoureux de Marie. Un amour partagé, que n'apprécie pas du tout Leca. Celui-ci va tout faire pour séparer les tourtereaux. Il commence par monter Roland, l'ancien amant de Marie, contre Manda. Simone Signoret et Serge Reggiani forment un couple inoubliable. Un classique du cinéma français.
Certains films sonnent étrangement très anciens, mais à y regarder de plus près, pas tant que cela. « Casque d’Or » de Jacques Becker (Goupi Mains rouges) fait partie de ces films, dont on pense qu’il a été tourné avant ou pendant la guerre, mais non, ce film date de 1952 et son histoire est assez incroyable. D’abord parce que le scénario est inspiré d’une histoire vraie, celle d’une prostituée qui à la fin du 19ème siècle vit deux hommes se battre pour elle. Seuls les noms des deux hommes est resté, le réalisateur a lui choisit de prendre quelques libertés pour rendre son récit plus lisible. Pourtant, Becker n’était pas le prier à être sur le coup. Julien Duvivier (La Belle équipe), exilé en Angleterre, cherchait un projet qui le fasse revenir en France, mais pour des raisons diverses, il ne pu le réaliser. Après moult hésitation Jacques Becker fut donc choisi, mais étant un journaliste qui prenait son temps pour filmer (Ce qui n’était pas sans couter cher), il lui fut imposé un budget et un délai serrés le forçant ainsi à tourner plus vite.
Le réalisateur qui signa pour la première tout seul son scénario, hormis pour la fin où il demanda l’aide de Jacques Companeez (Folies-Bergère), se lança dans une œuvre simplifiée, presque linéaire, pour tenir un public en haleine et pour qu’il se focalise sur le personnage de Marie (Simone Signoret). C’était aussi l’occasion pour lui des parler des « Apaches », ces bandes qui sévissaient un peu partout dans Paris. Sans faire dans l’excès de détail, Becker nous emmène dans son histoire sans jamais chercher à compliquer le récit. Un choix intéressant et payant, car le film malgré sa simplicité apparente, se révèle bien plus complexe que cela. Notamment dans sa peinture des personnages, qui respectent une sorte de code du plus fort, avec un personnage féminin au milieu bien loin des codes narratifs de l’époque. Que ce soit dans sa mise en scène ou dans sa direction d’acteur, le réalisateur bouscule les conventions et se laisse guider par la violence ou par la force d’un milieu où il n’est pas bon d’être faible.
Simone Signoret (Le Chat) qui est déjà une actrice reconnue, à l’époque, pour son jeu, pour son charisme, trouve ici un rôle à sa mesure. Marie est une femme forte, déterminée, qui ne se laisse pas impressionner par les numéros de cadors auxquels se livrent les hommes qui la croisent. Face à elle Serge Régianni (Les Disparus de St-Agil) n’est pas non plus un débutant et fut le choix dés le départ du réalisateur. Un choix payant, car l’acteur se révèle juste et parfois touchant dans le rôle de ce mauvais garçon qui tombe amoureux de Marie.