Le Bruit des glaçons
Sortie:
25/08/2010
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h25 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Le Bruit des glaçons

par: Sebastien Keromen

Bertrand Blier ne fait jamais des films comme tout le monde. On peut même dire qu’il fait des films comme personne. Mais ses derniers films n’étaient comme personne mais ne ressemblaient pas à grand-chose. Vox populi semble s’accorder sur le fait que Le Bruit des glaçons, c’est enfin du grand Blier. Alors ?

Le Bruit des glaçons
France, 2010
Réalisateur
 : Bertrand Blier
Acteurs : Jean Dujardin, Albert Dupontel, Anne Alvaro, Myriam Boyer, Christa Theret, Audrey Dana
Durée : 1h25

L’histoire
On sonne chez Charles. Tiens, quelle surprise, c’est son cancer qui vient lui rendre visite pour faire connaissance. C’est bien étonnant. Avec tout ce qu’il boit, Charles se serait plutôt attendu à une cirrhose du foie…




La critique

Blier sera toujours Blier. Mais ces derniers temps, Blier était toujours du Blier décevant, voire du mauvais Blier (et je balance : Les Acteurs, ça c’était vraiment un mauvais film). Les échos sur Le Bruit des glaçons était (enfin) très positifs. Et pourtant, à l’arrivée, j’ai bien du mal à voir un vrai mieux depuis Combien tu m’aimes ou Les Côtelettes. On retrouve ici l’inimitable patte de son réalisateur (et scénariste), entre surréalisme, fantastique, n’importe quoi, introspection, psychanalyse, humour noir, érotisme, le spirituel et le charnel. On y retrouve aussi le côté too much qu’on retrouve dans tous ses films. Mais quand on veut en faire trop, il faut en faire trop juste ce qu’il faut. Et là, il y a trop de trop.




Trop trop tue le juste trop, et tue l’intérêt du film qu’on finit par contempler d’un air vaguement intéressé, plutôt que de le regarder et de s’y plonger. Bien sûr, c’est déjà dû à la mise en scène qui en fait trop, rappelant parfois qu’on est dans un film, et acteurs parlant à la caméra. Les acteurs en font trop, surtout Dujardin. La musique en fait trop, s’échinant à rendre encore plus bizarre ce qui l’est déjà. Enfin bref, à partir d’une idée pourtant alléchante, et même d’autres idées de scénario bien trouvées, le film tourne vite en rond (comme tant des films de Blier), passe son temps à transgresser sans vraie justification autre que la transgression, n’arrive pas à être aussi jouissif et gouleyant qu’il devrait l’être, et finalement ne délivre qu’un ennui étonné mais bien présent (les 1h25 du film en semblent plus de 1h45). Peut-être les inconditionnels de Blier accrocheront-ils, mais pour ma part, c’est encore une fois un film pas totalement inintéressant, assez original et imaginatif, mais pas convaincant du tout. Peut-être le prochain, mais j’y crois de moins en moins.

A voir : parce que Blier ne ressemble qu’à Blier (heureusement, et malheureusement)
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, franchement le sujet ne suffit pas à occuper un long-métrage

Sébastien Keromen