Voilà
donc enfin le deuxième épisode de cette non-trilogie adaptée en trilogie. Après
un épisode au démarrage un peu poussif, ce deuxième opus nous plonge-t-il tout
de suite dans l’action de cet univers fantastique ?
Le Hobbit : la désolation de Smaug
Titre original : The Hobbit : the desolation of Smaug
USA, 2013
Réalisateur : Peter Jackson
Acteurs : Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage, Orlando
Bloom, Evangeline Lilly, Benedict Cumberbatch, Stephen Fry
Musique de : Howard Shore
Adapté du roman de J.R.R.
Tolkien
Durée : 2h40
L’histoire
Bilbo et ses compagnons sont en vue de la Montagne Solitaire qui abrite Erebor.
Mais le voyage est encore long et semé d’embûches. Et doit se terminer par le
face à face avec un dragon…
La critique
Si le premier Hobbit avait enthousiasmé
pas mal de monde, il était quand même affreusement long à démarrer, à
attendre qu’on nous présente les 13 nains sans Blanche-Neige, et que Bilbo
atermoie sans fin alors que s’il avait lu le titre du film il aurait su qu’il
allait partir pour un voyage inattendu.
Pour ce second opus, on pouvait s’attendre à ce que ça démarre enfin
tout de suite, sans plus de façon. Et c’est bien le cas, car le film attaque
très rapidement sur de l’action pour… ben en fait pour ne plus s’arrêter. Au
moins, on ne peut pas le taxer d’être chiche en scènes spectaculaires et
énormes, ça n’arrête pas. C’est aussi ce qui finalement constitue son défaut :
à force d’enchaîner les scènes d’action, on se retrouve avec un scénario de jeu
de l’oie peu passionnant : les joueurs avancent de 3 cases, affrontent des
Orques, puis avancent de 2 cases, échappent à des araignées, et ainsi de suite.
Avant le dernier tiers, on n’assiste en fait qu’à un trajet assez mouvementé,
mais sans autre signification et profondeur que de se rendre d’un point A
dangereux à un point B où la mort est assurée. La progression morale des
personnages est un peu légère, et la quête ne progresse que sur la toute-fin.
Mais bon, le Hobbit est un livre plus léger et moins noir que le Seigneur des
anneaux, un pur divertissement, et le film reprend ce périple.
Et il va s’en passer des choses, sur ce
chemin. Que des bestioles bizarres et agressives, des elfes virtuoses de l’épée
et de l’arc, et un dragon plus vrai que nature et très raisonneur (et dont le
souffle enflammé donne réellement chaud). Je ne parle même pas des effets
spéciaux qui sont tous nickel, ni de la virtuosité des combats qui demanderait
presque de tous les revoir au ralenti pour comprendre tout ce qui se passe (et
pourtant le montage est très fluide, c’est juste leur richesse qui est
difficile à suivre). Revenons sur le dragon qu’on va voir en long, en large et
en travers pendant la très longue dernière séquence, et qui impressionne par
son réalisme et son jeu d’acteur (car calqué sur celui de Benedict Cumberbatch,
qui lui prête aussi sa voix, même si elle est tellement arrangée qu’elle est
méconnaissable). Et côté personnages, on apprécie aussi la présence de Legolas
(qui n’est pas présent dans le livre) et de Tauriel, créée pour le film, et qui
donnent une part plus importante aux elfes et à leurs talents de guerrier. Dans
l’ensemble, on est content de tout ce qu’on trouve dans le film, les grands
combats, de superbes décors sombres et mystérieux, ou grandioses et impressionnants,
des péripéties qui nous accrochent comme par exemple une incroyable et
haletante poursuite dans des tonneaux pris dans les rapides, et on ne s’ennuie
pas une seule seconde.
Ce deuxième Hobbit confirme donc le
statut de divertissement quatre étoiles que le premier avait esquissé. Et
si on passe outre le manque relatif de surprise de l’ensemble, surtout qu’il
rappelle constamment la première trilogie, un petit cran au-dessous, on ne peut
que passer un excellent et trépidant moment sur les terres du milieu. Et on
attend déjà le dernier opus, parce que, c’est pas tout ça, mais on a un dragon
sur le feu…
À voir : si vous êtes fan du
Seigneur des anneaux et du premier Hobbit
Le score presque objectif : 8/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) :
+3, très réussi même si sans surprise
Sébastien Keromen