Kingdom of Heaven (Blu-Ray)

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
U.S.A
Date de sortie
24/10/2007
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Ridley Scott
Scénaristes
William Monahan, Ridley Scott
Compositeur
Harry Gregson Williams
Edition
Standard
DureeFilm
183
Support
Critique de Pierre Dubarry

Critique subjective par José Evrard et Pierre Dubarry

Synopsis


Entre la deuxième et la troisième croisade, une paix fragile règne sur la Ville sainte, grâce aux efforts de son roi chrétien, Baudouin IV et à la modération du légendaire chef musulman, Saladin. Les habitants de confession chrétienne, musulmane et juive coexistent pacifiquement. Malade, les jours de Baudouin sont comptés et le fanatisme, l'appât du gain et la jalousie menacent la trêve.


Critique Subjective par José Evrard

La patte Ridley Scott


D'ALIEN à GLADIATOR en passant par BLADE RUNNER, le héros classique des films de Ridley Scott est un être ordinaire pris dans des événements majeurs, un personnage qui, à travers des épreuves ou une tragédie, se révèle, tient tête et refuse de se laisser abattre. Balian est donc le modèle type des héros chers à Ridley Scott. C'est à Jérusalem que Balian deviendra le plus valeureux et le plus héroïque des chevaliers, accomplissant un destin que personne ne pouvait imaginer… Balian est un jeune forgeron français qui a perdu ceux qu'il aimait. Sa foi est ébranlée. Son destin va le conduire vers des terres lointaines, le plongeant au coeur de la guerre.

Pour Orlando Bloom : «Les aptitudes de Balian vont bien au-delà de son savoir-faire de forgeron : c'est aussi un artificier, un ingénieur. Il a ce don de savoir définir la meilleure façon de protéger un château et ce, dès le premier regard. Cela lui sera très utile au cours de son voyage.» Il sait surtout se monter digne d’un chevalier défendant le peuple et ses valeurs.

Un contexte historique grandiose

William Monahan a suggéré à Ridley Scott une histoire qui ait pour toile de fond le royaume de Jérusalem à l'époque de Baudouin IV et de Saladin et qui mette en scène un jeune chevalier qui apparaît comme le défenseur de la Ville sainte. Le scénariste explique : «Pour moi, le chevalier défend un idéal, et la période qui illustre le mieux cet idéal est celle des croisades.» En 1095, répondant à l'appel du pape Urbain II qui lança son célèbre «Dieu le veut !», l'Europe chrétienne part à la reconquête de la Ville sainte de Jérusalem, conquise par les musulmans au VIIe siècle. Des milliers d'hommes, rois, nobles et paysans, s'engageront dans les différentes croisades (huit en tout) qui s'étaleront sur les deux siècles suivants. Jérusalem est reprise par les armées chrétiennes lors de la première croisade. Plusieurs générations de princes occidentaux y règneront. Mais en 1186, lorsque commence notre histoire, le royaume est la proie de dissensions internes et la puissance grandissante de Saladin menace son existence même. Le royaume ne se maintient que grâce aux forces nouvelles venues d'Europe : des vassaux tels Godefroy d'Ibelin retournent dans leur pays natal pour recruter de nouveaux combattants.

Et donc ?

Mettre en grand sur l’affiche Par le réalisateur de Gladiator n’était pas fait pour arranger la manière d’aborder le film. Peut-être s’attendait-on à un second Gladiator transposé dans une époque médiévale. Que nenni. Orlando Bloom n’ a ni la carrure, ni le charisme, ni la sauvagerie de Russel Crowe. Arrêtons là une comparaison hasardeuse et sans fondement.

Pourquoi ce film a-t-il été aussi mal reçu alors, surtout aux Usa ? Ridley Scott prend le contre pied de la culture américaine en nous montrant une culture chrétienne avide, orgueilleuse et destructrice (ce sont les envahisseurs) et une culture musulmane tolérante et prête au compromis pour avoir la paix. Deux problèmes en un, exposé dans ce film, d’une part un blasphème pour les puritains et d’autre part un anathème pour ceux qui pointe du doigt l’Islam, son terrorisme et son intolérance. Même si le film souffre de longueurs et même si Orlando Bloom est un peu tendre pour tenir le rôle du défenseur de Jérusalem, Kingdom of Heaven reste une grande fresque historique sur les Croisades.


Critique subjective de la version longue de Kingdom of Heaven par Pierre Dubarry


Il est vrai à bien des égards que Kingdom of Heaven est une oeuvre charnière du réalisateur, prenant à contre-courant le spectateur grâce à une prise de position totalement surprenante, celle de présenter le christianisme comme une culture religieuse avide, perverse et profondément moralisatrice. A côté de ça la culture islamique est ici montrée comme intelligente, sage et profondément tolérante aussi bien dans ses paroles que ses actions; à l'heure ou le contraire est de mise, l'Empire du Mal comme certains aiment à l'entendre dire, est ici montré d'une manière qui a fortement déplus aux spectateurs...Mais nous ne sommes pas là pour reparler de cette micro-polémique du film de Ridley Scott, mais plutôt de présenter la version longue de son film. Cette version Director's Cut se voit ajoutée 30 minutes, un laps de temps qui suffit largement à faire de ce long-métrage, un des plus grands films de Ridley Scott. Passé les quelques plans additionnels qui versent plutôt dans la violence visuelle, c'est surtout l'impact global des dialogues qui s'en ressentent, apportant notamment un éclaircissement beaucoup plus profond sur la nature de cette guerre, et de l'extrémisme qui en découle. Cette version Director's Cut change complètement l'orientation du film, alors qu'il apparaissait comme un bon blockbuster qui montrait la voie à une réfléxion en ne donnant que peu d'indices, la version longue devient plutôt un film dénonciateur et mène cette réflexion jusqu'au bout bien que certains sujets ne soient qu'effleurés, Kingdom of Heaven est un film made in Hollywood ne l'oublions pas. Hormis la personnage de Balian qui prend ici beaucoup plus d'importance (cela manquait cruellement à la version cinéma, et prends ici forme par un passé entièrement dévoilé) , les passages se déroulant en France se sont aussi par la même occasion rallongés.

On notera également l'apparition du personnage de Thewlis, véritable protecteur de Balian, mais surtout de la découverte du personnage le plus important de cette version longue, le fils de Sybille dont l'existence n'était même pas effleurée dans la version cinéma, et vient par là même apporter beaucoup plus d'importance au personnage d'Eva Green et à celle du couple Sybille/Balian, qui apparaît ici comme une idylle teintée de tragédie.

Conclusion

Dans cette version Director's Cut de Kingdom of Heaven, ce qui n'était au départ qu'un très bon film d'action épique, campe ici le rôle d'une oeuvre profondément dénonciatrice apportant une véritable réflexion sur le coeur de ce conflit haut combien ridicule. Abordant des sujets comme l'extrémisme, l'oeuvre de départ avait dérangée, celle-ci rebutera les esprit fermés refusant l'acceptation d'une vérité historique. Un très grand film!
 
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
Un Master irréprochable, mais pas sur toute la ligne

Une édition de haute volée, malgré quelques soucis sur lesquelles nous reviendrons dans peu de temps. Tout d'abord il faut savoir que Kingdom of Heaven dans sa version Director's Cut, deux pistes DTS HD l'une Master Audio et l'autre High Resolution en VO et VF et 7 heures de bonus tiennent sur un seul Blu-Ray (BD-50) !

Encodé en VC-1, ce master 1080p brille par sa fluidité qui était quelque fois prise à revers sur l'édition SD. La colorimétrie se montre ici beaucoup plus fidèle, et les contrastes affichent une bon équilibre, mais le gros soucis à noter est un manque cruel de profondeur dans les noirs qui tendent plutôt vers le gris foncé lors de certains passages, une petit déception. Pour le reste rien à redire, les plans sont nets et détaillés, l'algorithme de compression parfaitement maîtrisé. Un très beau master Blu-Ray, qui pêche malheureusement pour son manque de profondeur au niveau des noirs.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Futur Blu-Ray Disc de démonstration

L'éditeur nous propose ici deux pistes sonores de grand standing, une VO DTS HD Master Audio (24.5 Mbps) et une VF DTS HD High-Resolution (6 Mbps) . Malheureusement en l'état, notre critique technique sur l'acoustique du film se montrera bridée, puisque aucun lecteur Blu-Ray ni HD-DVD ne sont capables de faire transiter ces nouveaux formats sonores (sous condition que vous possédiez déjà l'amplificateur compatible). Que ce soit donc en VO ou en VF en l'état actuel des choses, le débit que nous avons équivaut à celui d'une piste DTS plein débit (1.5 Mbps), donc beaucoup plus imposante que l'édition DVD qui ne proposait qu'une piste DTS Mi-Débit (768 Kbps). Impressionnante d'assise multicanale, et d'aisance dans le haut du spectre nous n'osons même pas imaginer la claque que nous prendrons en pleine face lorsque nous mettrons à jour notre test concernant les pistes DTS HD (d'ici quelques petites semaines). La dynamique se montre très vive, et impose le respect par l'équilibre qu'elle parvient à garder face aux médiums et aux aigus. Notre préférence ira naturellement à la VO beaucoup plus détaillée en informations sonores, et en richesse acoustique. Un sans-faute!
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 420 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Accueillis par un menu au design très léché, et dont le fond sonore est proposé en DTS (une première!), celui-ci donne accès au film, langues, chapitres et bonus avec une intéractivité sympathique.

Cette édition reprends en tout point celle proposée sur l'édition 4 DVD, nous avons donc droit à du lourd, du très lourd sans doute l'édition DVD/ Blu-Ray la plus complète du marché, ou le réalisateur, les acteurs et les équipes techniques s'expriment sans langue de bois.

Développement : les meilleures intentions (76")

Tripoli

Bonus très étonnant, puisqu'il explique l'annulation du projet de Tripoli par Ridley Scott. Un bonus ou la sincérité est de mise, et exprime avec conviction le regret d'un réalisateur et d'une équipe qui se sont démenés pour aboutir finalement à un projet qui ne verra sans doute jamais le jour...

Première vision du scénario

Un bonus s'attardant sur William Monahan et Ridley Scott concernant le scénario du film. On y voit un réalisateur très à cheval sur le désir de reconstitution le plus proche possible de ce parcours historique. On y voit un Ridley Scott comme à son habitude, litérallement passionnée par son projet.

Pré-Production

Le courage et la foi (36")

Une featurette assez conséquente sur toutes les étapes de la pré-production du film. Répétitions, costumes des protagonistes, repérages des décors, implication dans la façon de jouer des acteurs tout y est. On y voit la caméra se poser sur un véritable travail d'orfèvrerie comme les costumiers s'étant attelé à recréer des milliers de costumes d'époque pour les besoins du film, même ceux des simples figurants ont fait l'objet d'un travail très recherché. On y découvre également, et ceci est beaucoup plus surprenant, le combat qu'a mené corps et âme Ridley Scott pour protéger au maximum son film de la censure, le spectateur se retrouvant plogé dans des réunions dont le sujet principal n'est autre que la survie de Kingdom of Heaven...

Les couleurs des croisades (22")

De façon plus approfondie, cette featurette s'attarde sur la confection des costumes du film, et le budget astronomique accordé pour pouvoir coller à l'époque abordée.

Repérages (15")

Ici on s'attarde sur les décors du film, qui se sont principalement tournés en Espagne et au Maroc. Les équipes décident selon les lieux, d'apposer tel ou tel décor pour le film. Nous y voyons d'ailleurs les débuts de la construction de ces décors imposants.

Production Espagne

La fiction et l'histoire, l'avis des experts (26")

D'habitude très promotionnel, et surtout très engagé dans des paroles bien pensantes, Kingdom of Heaven tranche avec ce côté conventionnel. Les historiens ne font ici qu'expliquer de manière détaillé et  argumenté les raisons d'un conflit qu'il est bon de rappeller. Les tenants et aboutissants sont ici traités avec le plus de neutralité possible, passionnant.

Au commencement du pélerinage (20")

Un petit journal de tournage sur l'arrivée des équipes de techniciens et des acteurs sur le tournage de Kingdom of Heaven. Montrant une détermination sans faille de la part des équipes techniques, on découvre ici des hommes et des femmes passionnés par l'ampleur de la tâche, pourtant colossale. La réussite de Kingdom of Heaven, nous la leur devons également!



Production Maroc

En Terre Promise (31")

S'attardant sur la construction des décors de Jérusalem, les équipes nous présentent ici la problématique de ce lieu de tournage : le vent qui retarde l'avancée du projet. On y découvre encore une fois des équipes et mêmes les acteurs passionnés par ce projet, sans que cela ne prenne des allures promotionnelles.

Etat de siège, recréer le siège de Jérusalem (17")

Story-boards à l'appui, Ridley Scott nous montre ici la création du siège de Jérusalem. Maquettes, croquis, intervention appuyée de Ridley Scott tout y est! On notera quelques intervations des équipes, se laissant aller au jeu de la caméra en nous dévoilant quelques unes de leurs inquiétudes sur le projet.




Post-production

Buissons Ardent (37")

L'étape la plus difficile d'un tournage est abordée de la manière la plus explicite qui soit. On y découvre les choix musicaux pour l'écriture de la bande-originale de Harry Gregson Williams, les rushs de Scott, le sound-design, les effets spéciaux qui seront ajoutés ainsi que l'étape des bandes-annonces. Concernant le son, on y voit un réalisateur très à cheval sur le résultat final qu'il veut obtenir, pour lui tel choc sur une armure doit avoir une sonorité bien précise, et peu importe s'il faudra revoir le budget à la hausse, la passion dans toute sa splendeur!
On y découvre également le montage de la version cinéma et director's cut qui ont étés faites exactement en même temps, sachant qu'il ne pourrait pas sortir une version encore plus dérangeante dans ses explications brute sur ce conflit, et de sujets abordés plus explicitement comme l'extrémisme, Ridley Scott laissa de côté sa version director's cut sous condition qu'il puisse la sortir plus tard en DVD, chose promise chose due.

Scènes coupées et alternatives(28")

15 scènes alternatives, n'étant au final que des versions légèrement plus longues n'apportant finalement que peu de choses, excepté le couronnement du fils de Sybille.

Design-Sonore (27")

Bonus passionnant, qui nous détaille le montage des dialogues, la post-synchronisation, et le travail orchestré par le technicien cherchant à coller le plus parfaitement possible aux images, et s'il le faut même refaire venir les acteurs pour réenregister certains passages.

Effets visuels (21")

De la phase de création en image de synthèse jusqu'a résultat final, toutes les étapes sont ici expliqués de manière très détaillée, dévoilant au passages quelque secrets sur les scènes retouchées numériquement; superbe.



La sortie

Péché et absolution (18")

Sans doute l'un des bonus les plus importants de cette édition, l'accueil par le public et les critiques du film qui se montrent totalement injustifiées. Rydley Scott nous dévoile son avis sur l'échec du film au box-office, et ce sans aucune langue de bois. L'Europe à d'ailleurs été au passage le seul continent à avoir très bien accueillis le film, ce qui n'est ici qu'a peine effleuré. Un bonus brut, revenant sur l'échec d'un film qui ne le méritait pas, et qui en ayant eu un accueil glacial aux USA, démontre de fort belle manière le puritanisme religieux Nord-Américain...

Avant-première (4 ")

Vidéos sur les soirées d'avant-première du film aux quatres coins du globe.

Campagne de promotion (10")

Un bonus qui essaye de nous convaincre du besoin de visioner la version dirctor's cut du film, un bonus qui se montre totalement déphasé par rapport au reste.

Junket (6")

Présentation à la presse des costumes du film, inintéressant et promotionnel on s'en serait passé.

Bandes-annonces et Spot TV

20 teasers et spots TV et 4 bandes-annonces du film proposé en SD et 4/3...

Conclusion

Une édition imposante, passionnée et passionnante, sans aucun doute le Blu-Ray le plus riche en terme de bonus de quantité et surtout de qualité, une merveille!