Synopsis
D'étranges phénomènes se déroulent dans un camp norvégien de l'Antarctique.
Critique artistique
Derrière ce pitch plutôt simpliste se cache en fait l’œuvre culte de toute une génération. Basé sur la nouvelle « Who goes there » de John W. Campbell, The Thing tisse sa réussite dans son côté très avant-gardiste et qui fait encore figure de référence aujourd’hui. Le film met en scène des personnages ayant des personnalités au diapason des unes des autres et qui vont être mises à rude épreuve dans un climat de torpeur et de doute. Jamais une tension allant crescendo n’a été aussi palpable. Fasciné par cette nouvelle étant jeune, Carpenter a su en tiré toute l’essence et l’a rendu à l’écran de la meilleure manière qui soit. Il a su capter l’essence même de la capacité humaine à pencher pour la paranoïa plutôt qu’à la solidarité en cas de conditions extrêmes. En effet Carpenter met le genre humain à rude épreuve et prouve que celui-ci est profondément individualiste, méfiant et donc mauvais.
C’est Russe(l) ou Norvégien ?
Le cadre a donc été entièrement soigné pour nous plonger dans un climat de doute et de méfiance. La psychologie des personnages est poussée à l’extrême ce qui donne lieu à des scènes d’altercations d’anthologie. C’est d’ailleurs souvent ce qui fait défaut à bon nombre de films actuellement, le cruel manque de profondeur, non pas toujours au niveau du scénario mais des protagonistes lui donnant naissance. Kurt Russel, la muse de Carpenter de l’époque, nous donne une prestation détonante et nous offre la preuve de l’excellence et la justesse de son jeu. Il n’a été de toute façon jamais aussi performant que sous caméra avisée de John Carpenter.
Précurseur, le film l’a également été sur la qualité des effets spéciaux lui valant notamment une nomination à l’Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur en 1983 et il est encore aujourd’hui utilisé comme source d’inspiration pour bon nombre de métrages et/ou de livres. Le film a véritablement constitué une prouesse pour l’époque et n’a aucunement perdu de son impact technique aujourd’hui. Il y a des antiquités qui ne vieilliront jamais et The Thing en fera éternellement parti.
Conclusion
Véritable OVNI à sa sortie, The Thing fait maintenant office de véritable pièce maîtresse dans l’échiquier fantastique du Maître Carpenter. Il représente encore aujourd’hui l’œuvre culte de toute une génération et qui a maint fois été copié mais trop rarement égalé…