Synopsis
En plein hiver, Jerry Lundegaard, un vendeur de voitures d'occasion à Minneapolis, a besoin d'un prêt de la part de Wade Gustafson, son riche beau-père. Endetté jusqu'au cou, il fait appel à Carl Showalter et Gaear Grimsrud, deux malfrats, pour qu'ils enlèvent son épouse Jean. Il pourra ainsi partager avec les ravisseurs la rançon que Wade paiera pour la libération de sa fille. Mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu.
Critique artistique
Fargo, territoire gelé du Dakota du Nord, est célèbre pour ses blizzards et ses tempêtes de neige mais l’est devenu tout autant par le biais de la sixième réalisation éponyme des frères Coen, récemment primés aux oscars pour leur excellent No country for old men. Le thème central du film arpente les méandres de la lâcheté humaine, où comment un homme à priori respectable va perdre le peu de scrupule qu’il lui reste par amour pour l’argent. Les frères Coen nous dépeignent un homme désespéré, incarné par William H. Macy inspiré, qui ne va pas hésiter à sacrifier ceux qu’il aime afin de sortir sa tête de l’eau. Un pur égoïste qui devient de plus en plus détestable au fur et à mesure de l’intrigue, gage à nous, spectateur, de lui accorder notre miséricorde ou non…
46°52’17‘’N 96°48’31’’O
Dans Fargo, il y a beaucoup d’ingrédients propres aux frères Coen. Les génies de la caméra adorent esquisser des personnages loufoques, complètement dépassés par les événements qu’ils engendrent ou non, en somme des losers. Ainsi, Steve Buscemi et son compère Peter Stormare incarnent un couple de malfrats rappelant le couple Depardieu/Richard des célèbres films de Francis Weber. Incompatibilité de leurs personnalités, mésentente cordiale, ils n’ont visiblement rien à faire ensemble, ce qui donne lieu à des scènes poilantes et cocasses. Frances McDormand incarne l’investigatrice un peu dépassée car enceinte mais qui saura trouver le dénouement de cette histoire fortement improbable… Elle recevra d’ailleurs l’Oscar de la meilleure actrice en 1996.
La maîtrise, tant du scénario que de la mise en scène et du déroulement de l’histoire, est fort probante et ce même si elle aura tendance à distiller quelques longueurs de-ci delà. Le rythme est assez lent et soutenu, les Coen prennent leur temps pour nous amener au fin mot de l’intrigue. Ils n’hésitent d’ailleurs pas, comme à leur habitude, à abuser de chemins annexes n’ayant aucune véritable incidence sur l’histoire mais nous délivrant de savoureux moments comiques.
Conclusion
Introduit comme une histoire vraie infirmée au générique de fin, Fargo est une œuvre majeure de la filmographie des frères Coen, qui saura contenter les amateurs d’illustration de situations plus loufoques les unes que les autres…