Afin de réaliser le rêve de son jeune frère malade, Léo et leurs meilleurs potes organisent un faux braquage… mais le jour J, ils se trompent de banque. Le faux braquage devient un vrai hold-up. Commence alors l’aventure extraordinaire des Amis Publics !
Il y a des films, dont on a évidemment pas du tout envie de dire du mal, tant il transpire la sincérité et la bonne intention. « Amis Publics » est évidemment de ceux-là, notamment parce que l’acteur principal Kev Adams y assure la casquette d’acteur principal, de co-scénariste et de producteur. Un pari osé pour ce jeune humoriste qui mène sa barque avec beaucoup d’instinct, tout en sachant rester fidèle à ses amis. Et c’est d’ailleurs par l’un d’eux que vient l’idée de ce film qui suit les pérégrinations d’une bande de bras cassés, qui décident pour réaliser le rêve de l’un des leurs, mourant, de braquer une fausse banque. Bien sûr, les choses ne vont pas du tout se passer comme prévu.
Au résultat, un film qui sent bon la camaraderie, mais qui transpire aussi les imperfections et notamment les maladresses. D’abord parce que le scénario vire rapidement dans la facilité et dans le classicisme évident, avec des scènes qui laissent supposer une véritable culture de film pop-corn et de séries américaines, avec une humanité un peu naïve. Alors, faut-il jeter la pierre aux auteurs ? Je ne le pense pas, parce que le film tient la route et amène le jeune prodige à sortir de la caricature pour un rôle plus en nuance et même si tout cela manque encore d’assurance, il ne s’en sort pas si mal que cela.
On regrettera, peut-être que les deux acolytes ne soient cantonnés qu’à des rôles de véritables bras cassés, et que leurs personnages ne soient pas plus développés pour rendre l’histoire un peu plus en relief. Car c’est bien toute le regret que l’on peut tirer de ce film c’est qu’il ne va jamais assez loin, trop naïf, plus dans le bon mot que dans la bonne action, il ne va jamais au fond des choses et nous laisse un peu trop sur notre faim. On pouvait attendre un peu plus de cette histoire qu’un traitement à la hauteur de l’un des meilleurs épisodes des frères Scott. Car le final transpire le bon sentiment un peu trop naïf et trop facile qui aurait pu gagner avec un peu plus de risques.
Donc côté distribution, évidemment on scrute à la loupe la prestation de Kev Adams (Fiston) qui s’écarte un peu de son personnage pour entrer dans celui d’un jeune homme touché par la maladie de son frère, un peu paumé, un peu gauche. L’humoriste s’en sort bien même s’il manque d’expérience et qu’il rate de peu son passage à l’émotion. Pourtant, il avait face à lui un jeune acteur qui connait bien ce registre : Paul Bartel (Les petits Princes). Ce dernier se laisse porter par l’équipe et parvient tout de même à laisser transparaître toute l’émotion nécessaire au film. On se laisse ainsi toucher par ce regard triste et solide en même temps tout en étant touché par la force des déplacements un peu gauche du comédien.
En conclusion, « Amis Publics » reste un divertissement honorable pour une première prestation en multi casquette de la star Kev Adams. L’acteur, scénariste et producteur se lance sur le terrain de la prestation plus nuancée moins humoristique et se rêve en clown blanc pendant que ses deux acolytes s’accaparent les rôles de l’Auguste. Toutefois on regrettera un scénario un peu trop lisse, qui se laisse dévorer par des inspirations télévisuelles américaines. Si l’ensemble n’est pas une honte, « Amis Publics » demeure tout de même un film un peu trop léger, presque amateur pour être totalement convaincant. Pas assez de nuance, trop de facilité et une accumulation de bons mots qui ne suffisent pas à combler les manques. Vivement la prochaine fois, car malgré tout, l’équipe est bien partie.