Les Clefs de bagnole
France, 2003
Réalisateur : Laurent Baffie
Acteurs : Laurent Baffie, Daniel Russo, et pour le reste voir dans la critique (ça ferait un peu remplissage de reciter tout le monde)
Durée : 1h35

L’histoire :
Laurent Baffie réalise un film sur un mec qui cherche ses clefs de voiture. Mais où commence le film (le film dans le film) et où s’arrête le film (le film que le spectateur regarde) ? Et pourquoi les acteurs disent-ils tout le temps qu’ils sont dans un film ? Et, alors, pour ou contre les hold-up à l’amiable ?
Attention, ce film ne s'adresse pas à tout le monde. Il ne plaira qu'aux amateurs de second degré, de nonsense, et d'humour bête. Mais pour ceux-là, les Clefs de bagnoles représente un sommet. Rendez-vous compte : quand avez-vous déjà vu un film qui raconte l'histoire d'un mec qui fait un film et le film que fait ce mec, qui d'ailleurs joue dedans, et qui dans ce film dans le film discute du film qu'il est en train de " vivre " ? Je vous laisse imaginer le nombre de gags en abyme que ça permet de faire, de l'ellipse (" Comment ça se fait qu'il y a deux secondes on était dans la rue et là on est sur un bateau ? " " C'est une ellipse, on allait pas montrer tout l'embarquement " ; en fait c'est pas là que c'est utilisé, je vous laisse la surprise) aux figurants qui reviennent dans plusieurs plans, du cadrage (le choix de l'animal qui " tient " dans l'image au format Cinémascope) aux stagiaires à la sonorisation.
En plus de cela, le film est parcouru par pas mal de délires, à commencer par un casting super impressionnant (voir paragraphe suivant). On ajoute des mini sondages dans la rue, une porte qui donne sur la mer, un gourou corse, une comtesse qui, quand même, leur offre un café, des noms de boutiques qui reprennent des titres de film, quelques cours de zoologie, et un chien dressé pour retrouver les clefs de voiture. Sans oublier donc le principe récurrent que le personnage de Baffie a comme double quête de retrouver ses clefs de bagnoles ET de réussir son film. Le rythme n'est pas irréprochable et on déplore quelques baisses de régime, mais souvent la plupart des faiblesses du film sont soulignées directement par les acteurs, ce qui redynamise le tout de façon assez efficace.
Un paragraphe juste pour le casting. Parce que ça doit être le casting le plus impressionnant jamais réalisé. D'abord les héros : Laurent Baffie (sur tous les fronts) et Daniel Russo. Puis quelques producteurs, qui expliquent au début pourquoi ils ne veulent pas produire le film : Claude Berri, Dominique Farrugia, Charles Gassot, Alain Sarde, et Alain Terzian. Ensuite pleins d'acteurs qui viennent dire dans le film qu'ils ne veulent pas jouer dans ce film : Pierre Arditi, Yvan Attal, Daniel Auteuil, Edouard Baer, Jean-Marc Barr, Guy Bedos, Richard Berry, Dominique Besnehard, Patrick Braoudé, Jean-Claude Brialy, Guillaume Canet, Eric Cantona, Antoine de Caunes, Gérard Darmon, Jean-Pierre Darroussin, Dave, Jamel Debbouze, Lorànt Deutsch, Mouss Diouf, Albert Dupontel, Elie et Dieudonné, Gad Elmaleh, Thierry Frémont, Jacques Gamblin, Ticky Holgado, les Inconnus, Gérard Jugnot, Kad et Olivier, Gérard Lanvin, Régis Laspalès, Marc Lavoine, Samuel Le Bihan, Yvan Le Bolloc'h, Thierry Lhermitte, Vincent Lindon, Enrico Macias, Bernard Menez, Eddy Mitchell, Frédéric Mitterrand, Michel Muller, Florent Pagny, Vincent Perez, Bruno Putzulu, Pierre Richard, les Robins des bois, Jean Rochefort, Smaïn, Bruno Solo, Patrick Timsit, Michaël Youn, et Roschdy Zem. Vraiment impressionnant. Et pour finir, ceux qui tiennent un petit rôle : Thierry Ardisson, Jean-Louis Aubert, Jean-Marie Bigard, Jacques Capelovici (oui, maître Capello !), Alain Chabat (dans un rôle une fois de plus mémorable), Dani, Madame De Fontenay, Gérard Depardieu, Michel Galabru, Charles Gérard, Danièle Gilbert, Marcel Gotlib, Chantal Lauby, Maxime Le Forestier, Sophie Marceau, Nelson Monfort, et François Rollin. Voilà. Impressionnant, non ? (peut-être me suis-je trompé de catégorie pour certains, mais il y en a tellement, et ça va tellement vite...)

Grâce à la démesure de ce casting et de l'entreprise, au service du scénario le plus crétin du monde, le plaisir du spectateur est total. Surtout qu'en plus du délire furieux, d'un peu de blagues salaces et acides, on trouve quand même une vraie tendresse de Baffie (en tant que réalisateur et en tant que son personnage) pour le film et les personnages. Mais ce qu'on peut dire principalement de ce film, c'est qu'il est drôle, accumule pas mal de fous rires, et que les zygomatiques font un peu mal à la fin, ce qui est finalement assez rare ces temps-ci. Vérifiez bien avant que vous êtes réceptif à ce type d'humour, et foncez !




 

A voir ? : parce que c'est drôle
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, ne le ratez pas si ce genre de gags vous fait rire !

Sébastien Keromen