Test rétro projecteur Sony KDS55A2000 : une grande image de haute qualité



Sony étant un constructeur différent, il est logique que l’offre en matière de téléviseurs se distingue des concurrents. Ainsi, Sony propose sa vision très grand écran au travers d’un coupe de rétroprojecteurs sous technologie d’affichage SXRD (LCD réflectif). Le KDS55A2000 est un très bel objet qui dispense une excellente dégustation visuelle full HD pour les pupilles et pour un prix plus que raisonnable. Le test qui va peut-être vous réconcilier avec la rétro projection.

 

Test mené par Bruno Orrù

 

Il ne serait pas honnête de ne pas débuter ce mail sans quelques précisions :

1)       Oui, je suis un habitué des rétro projecteurs et je tente à chaque occasion de faire partager mon point de vue car je pense sincèrement que c’est la meilleure idée pour avoir chez soi une grande image de qualité (DLP , LCD, LCOS, SXRD…)  pour un budget inférieur aux téléviseurs plats.

2)       Oui, je ne pense pas que ce type d’écran soit véritablement plus intrusif qu’une dalle LCD / Plasma dans un grand séjour. La profondeur oscille entre 35 et 50 cm soit la profondeur des meubles d’accueil d’un téléviseur, plat ou non. Les rétro projecteurs de ces dernières années n’ont plus de coffre sous l’écran (les nouveaux systèmes d’imagerie sont très compacts) et peuvent, tout comme un téléviseur plat est posé sur un meuble. Leur poids est même souvent inférieur à celui d’un écran plat. C’est vrai que l’on ne peut pas l’accrocher au mur mais combien d’entre vous accrochent leur téléviseur au mur ?


Présentation de la bête

Sony ne déroge pas à sa règle interne en proposant une esthétique classieuse qui s’insère dans la gamme BRAVIA - Best Resolution Audio Visual Integrated Architecture. Là ou certains se contentent de plastiques légers et fragiles avec peinture rutilante, le KDS55A2000 cale sa vitre sur des tasseaux plastifiés rigides et inspirant confiance. La base de l’écran est semi vitrée, apportant là aussi une touche de luxe. Tout en bas se cache presque la rangée de haut-parleurs qui, comme quasiment toutes les offres d’écrans plats, tenteront de ce qu’ils peuvent pour impressionner l’auditeur. Un but noble mais vain, il sera plus judicieux de prévoir le renfort d’une installation home-cinéma complète pour placer l’expérience sonore à la hauteur de l’excellente expérience visuelle que propose le KDS55A2000.



 

Si vous avez lu mes compte rendus relatifs à la marque depuis de nombreux mois vous savez que ce KDS55A2000 je l’attends avec une certaine impatience. J’ai eu en effet la chance d’avoir les premières démonstrations de rétro projection SXRD il y a plus d’un an et, dès les premières minutes je savais que les produits finaux seraient prometteurs. La technologie SXRD utilise des matrices LCD mais au lieu d’avoir un flux lumineux qui traverse les matrices, celui-ci est réfléchi. Cela apporte plusieurs bénéfices mais le principal est sans aucun doute le gain en densité sur les noirs et les contrastes. Pour le reste, la qualité de l’image est liée aux traitements numériques, le KDS55A2000 étant basé sur le moteur Sony Bravia Engine Pro.


Dotation de connectique et fonctionnelle

Le KDS55A2000 dispose des possibilités de branchement adéquates aux besoins du jour. Cela va du pur analogique de base (composite) à l’analogique HD (YUV) en passant bien sur par le numérique (HDMI HDCP). Le KDS55A2000 est doté d’un double tuner TV analogique et numérique TNT.

Comme l'ensemble des derniers téléviseurs Bravia, ce rétro projecteur possède un module CAM qui permet de recevoir des programmes payants de la TNT.

Le menu permettant de peaufiner ses préférences et les paramètres sons et images est intelligemment agencé puisque offrant un triple niveau d’accessibilité. L’heureux propriétaire pourra agir rapidement sans se poser de question ou aborder le mode Expert selon deux niveaux de complexité (image). Autant vous dire que c’est au fond de ce menu que se cachent les paramètres les plus intéressants pour aboutir à une image personnalisée, surtout si l’on considère, avec perplexité, que les réglages usines ne sont pas franchement en ligne avec le potentiel de ce KDS55A2000. Ce qui est également rageant c’est que Sony livre plusieurs kilos de littérature (mode d’emploi en plusieurs langues) mais reste particulièrement avare sur la portée réelle des paramètres les plus intéressants. Je vous invite sincèrement à prendre un peu de temps pour tester les différents paramètres tout en sachant que je vous incite à rester léger sur les options de netteté et d’améliorations du détail ; Si ces options permettent de « nettoyer » un signal vidéo en petite forme, elles s’avèrent dérangeantes pour des signaux issus de la TNT ou de programmes satellites HD.


Voici ce qu’il faut retenir des réglages possibles :

-          Sony propose sur ce KDS55A2000 d’adapter les réglages à l’ensemble des entrées ou, à l’inverse, de personnaliser l’ensemble des paramètres en fonction de l’entrée. C’est un confort relativement rare et précieux car permettant de tenir compte des spécificités qualitatives et de définition de chaque source. Un excellent point par conséquent.

-          Je n’ai malheureusement pas trouvé d’option de détection automatique de signal source. Cela implique qu’à chaque allumage on se retrouve en mode TV, à charge de commuter manuellement sur l’une des entrées vidéo. Si, comme moi, vous ne regardez que des programmes satellites ou des DVD, vus êtes obligées de rentrer dans le menu pour sélectionner la source. C’est vite agaçant car Sony ne propose qu’une seule manière de passer d’une source à l’autre, séquentielle donc longue. Il aurait été plus efficace de proposer, par exemple, un accès séparé aux sources vidéo analogiques SD, aux sources analogiques HD (YUV), aux sources numériques (HDMI + PC).

-          Amélioration des détails : un type d’intervention classique qui provoque assez rapidement des effets de contours. A éviter autant que possible.

-          DRC - Digital Reality Creation : traitement exclusif à Sony qui date déjà de nombreuses années. Bien sur, il s’agit ici d’une version récente et adaptée aux signaux numériques SD, celui-ci n’intervenant pas sur des sources HD. Son action est intéressante Le DRC opère en double dimension, tant sur la définition horizontale que verticale. Son action intervient après adaptation du signal SD à la matrice full HD en créant de nouvelles images pour assurer une meilleure fluidité de l’image. En fait, son intérêt dépend directement de la qualité du signal source mais aussi de son type, films (24 i/s) ou programme vidéo (25 i/s). Par contre j’ai remarqué que l’association DRC + mode film provoque quelques saccades, soit l’inverse du résultat cherché !

-          Mode film : Il s’agit d’un correcteur de détail adapté aux sources films (24 i/s)

-          Corrections noir, blanc et couleurs naturelles. Ce sont des modes qui vont agir sur la densité de certaines composantes colorimétriques. Globalement il faut éviter d’y faire appel car, dans tous les cas, cela affecte la qualité des contrastes, à tendance à « boucher » les noirs, provoquer une dérive bleutée sur les blancs ou trop appuyer les rouges. De toute façon l’efficacité de ces réglages pouvant être constaté rapidement en temps réel, je vous laisse juge.

-          Correction Gamma : contrairement aux deux autres paramètres ci-dessus, ce mode permet de déboucher les noirs efficacement.

-          Mode jeu : à réserver aux jeux ! Plus sérieusement il s’agit de passer outre les traitements numériques opérant un retard temporel sur l’affichage de l’image. Il ne s’agit pas alors d’avoir limage la plus fluide ou naturelle mais l’image la plus réactive.


En situation

Passée l’impressionnante arrivée du rétro projecteur dans le salon, on ne peut qu’apprécier l’esthétique classieuse mais réservée du KDS55A2000. Comme je l’ai souligné plus haut, les réglages par défaut ne favorise pas la meilleure impression et ne valorise pas le potentiel de la dalle SXRD et des traitements numériques associés. Il va donc falloir être patient et « jouer » avec les différents paramètres à disposition. Dans le paragraphe précédent je vous mentionne les principaux, à user ou à éviter !

Parlons en premier lieu de l’image SXRD, à comparer aux autres technologies. Si, comme moi, vous possédez déjà un rétro projecteur DLP vous observerez instantanément une plus grande douceur générale, l’image est moins « brute ». Elle s’apparente plus à la douceur d’une image Plasma, mais sans les défauts de fourmillement et solarisation encore trop souvent remarqués sur les téléviseurs Plasma. Pourtant le KDS55A2000 affiche une image typique Sony avec des couleurs tranchées et, à mon avis, trop piquées par défaut. Il est préférable de calmer le jeu à ce niveau si vous ne souhaitez pas avoir l’impression que tous les acteurs semblent sortir d’un pub un soir d’hiver après avoir bu trois verres de vin chaud !

L’image SXRD, bien qu’utilisant des matrices LCD, semble plus naturelle que celle dispensée par les écrans LCD, y compris les nouveaux téléviseurs de la marque ! La fluidité est exemplaire, à condition de ne pas abuser de certains traitements numériques, je sais je me répète mais il en va de votre satisfaction après un achat budgétairement relativement lourd.

Les noirs sont noirs ! Ce n’est pas joué lorsque l’on parle de LCD mais il est clair que la méthode réflective se différencie clairement sur ce sujet. Pour autant, si vous n’ajustez pas convenablement la luminosité, vous aurez plutôt du gris foncé ! Cela n’est quasiment pas visible dans une image qui défile mais s’observe assez facilement sur les bandes noires verticales ou horizontales.

Les contrastes sont hallucinants ! Je pèse mes mots puisque la différence entre le sombre et le clair dans une même image (film ou mire) fait ressortir un écart rarement observé en LCD. Le plus sympathique ici c’est que les blancs ne sont nullement brûlés et que les noirs, pour autant que le réglage de luminosité soit correctement ajusté en liaison avec celui du contraste, non seulement ne sont pas bouchés mais font ressortir toutes les nuances disponibles sur le signal source.

Matrice full HD oblige, la matrice est totalement invisible et à moins de toucher l’écran avec votre nez, vous ne verrez aucun effet de structure ; si vous voyez des pixels, ils sont liés à la compression du signal !

140 cm c’est grand ! Trois mètres de recul semblent le minimum requis. Un léger éloignement supplémentaire vous permet de ne plus voir les défauts de compression si le signal source n’est pas optimal mais aussi d’avoir l’impression d’une image précise sur les sources TV SD. En effet, caler une image de résolution 576i sur une matrice 1080p n’est pas un travail facile, comme nous l’avons pu déjà observer sur DVDcritiques sur d’autres téléviseurs. L’image SD est « faussement douce » dans la mesure ou l’absence de détail sur une image aussi grande et une matrice aussi détaillée se fait vite ressentir. A trois mètres par exemple vous sentez clairement que la source « manque » de détail, impression qui disparaît un mètre plus loin ! Le passage de la chaîne Canal plus Premium dans sa version SD à la version HD en est le parfait exemple. C’est clairement l’impression de passer d’une résolution VHS à celle d’un DVD de très haute tenue (programme source SD). Sur une source HD c’est le bonheur assuré ! Les quelques programmes HD natifs que j’ai pu voir depuis les chaînes satellites HD démontrent instantanément le formidable potentiel de ce KDS55A2000 full HD. Comme j’ai aussi la chance d’avoir du matériel HD sur disques dur, je ne me suis pas privé. Là encore c’est du bonheur pur jus ! Tout y est à commencer bien entendu par un détail sans précédent, une parfaite fluidité, y compris sur des travellings violents, une densité colorimétrique qui en met plein les pupilles. C’est à ce moment-là que l’on sait qu’on ne va pas regretter l’investissement.

 

En conclusion

Le rétro projecteur KDS55A2000 est un superbe objet, certes un peu massif pour certains intérieurs, qui dispense une superbe image, notamment sur des sources de qualité, DVD ou HD (satellite, Blu-ray). Les différents paramètres permettant d’optimiser l’image sont efficaces et suffisamment nombreux pour adapter avec précision l’image. Une alternative de choix pour avoir une très grande image pour un prix plutôt raisonnable et, dans tous les cas, sensiblement inférieur aux téléviseurs LCD ou Plasma.

 

Prix indicatif : 3.000€

 

Informations en ligne :

Le site Sony France