Titre : Immortel (ad vitam)
Film : Film français (2002). Animation, Science fiction.
Durée : Date de sortie française : 14 Mars 2004
Réalisateur : Enki Bilal d’après son oeuvre
Interprètes : Linda Hardy (Jill Bioskop), Charlotte Rampling (Elma), Thomas Kretschmann (Nikopol), Thomas M. Pollard (Horus d'Hiéraknopolis), Yann Collette (Froebe), Frédéric Pierrot (John), Jean-Louis Trintignant (Jack turner), Corinne Jaber (Lily Liang), Joe Sheridan (Kyle Allgood)
Production : Téléma Productions, France, TF1 Films Production, France
Distribution : UFD, France

Site officiel : http://www.immortel-lefilm.com

L’histoire :

New York 2095.
Une pyramide flottante au-dessus de Manhattan...
Une population de mutants, d'extraterrestres, d'humains, réels ou synthétiques...
Une campagne électorale.
Un serial killer boulimique qui cherche un corps sain et un dieu à tête de faucon qui n'a que sept jours pour préserver son immortalité.
Un pénitencier géostationnaire qui perd un dissident subversif congelé depuis trente ans et une jeune femme sans origine connue, aux cheveux et aux larmes bleus...
Trois noms : Horus, Nikopol, Jill...
Trois êtres aux destins convergents où tout est truqué : les voix, les corps, les souvenirs.
Tout, sauf l'amour qui surgit comme une délivrance.

Pour son troisième film Enki Bilal fait une adaptation de sa trilogie Nikopol appuyé par le producteur Charles Gassot. Le point fort du film c’est bien sûr le visuel : décor, maquillage, costumes, lumières, accessoires.
Ne vous attendez pas à voir une adaptation directe et fidèle de la bande dessinée car Enki Bilal qui aime les anachronismes a préféré s’en servir de matériaux de départ pour créer une nouvelle version de sa vision de la trilogie Nikopol.

Les personnages

Pour ce flm, Enki bilal a fait le choix d’utiliser des personnages en trois dimensions ce qui aboutit à un film où on ne compte que trois personnages représentés par des humains. Il faut dire que par moment ces personnages virtuels manquent de naturels à l’instar de ceux du film Final Fantasy. On pourrait même y trouver une certaine incohérence artistique. En effet que les dieux égyptiens perchés dans leur pyramides soient en3D stylisée est plutôt intéressant puisqu’ils sont ainsi clairement différenciés des personnages humains et extra-terrestres. Mais ensuite, tous ces personnages en 3d font perdre un peu de cet intérêt. D’autant que la présence humaine dans ce film très visuel et graphique aurait permis de rendre moins artificielles certaines parties du film.

Lors d'une rencontre à la fnac Bordeaux, Enki Bilal a expliqué qu'il avait choisit d'utiliser autant de personnages 3D afin de renforcer le côté hybride du film et des personnages. Dans cette société, tout les personnages peuvent être mutants ou venir d'ailleurs. Donc, pour lui il n'y a pas d'incohérence et il est satisfait par les choix qui ont été fais sur le style des personnages
Un univers Bigarré

Le film baigne dans un new york répartit sur trois niveaux au sein desquels se répartissent les humains et les non-humains car ce monde est peuplé de mutants et humanoïdes en tout genre. Cette grande variété de la faune est aussi le prétexte à la manifestation de comportements étonnants. Requin marteau mutant qui se déplace dans la plomberie, petits personnages mous et translucides qui proposent du savon ou un pistolet (c’est au choix selon ce qu’on veut nettoyer) et émettant des sons incompréhensibles avec une petite voix.

Critique de la société

Le film est l’occasion de critiquer la société de consommation moderne avec ses grands groupes internationaux contrôlant des technologies de pointes. Eugenics est une société fictionnelle de Immortel qui manipule les gênes et que l’on sent capable des pires choses ; elle va jusqu’à tuer des policiers pour préserver ses intérêts. Pour Enki Bilal que le monde médical fascine, c’est l’occasion de pointer du doigt certaines grandes tendances de notre société qui fait la promotion du non-vieillissement et cherche à prolonger la vie.
Verdict

Si vous n’êtes pas du genre frileux, c’est un film atypique qui mélange allégrement différentes techniques visuelles (cinéma traditionnel, images de synthèse, compositing pour mélanger toutes les différentes sources sans parler du magnifique travail fournit par les équipes de Duran qui est une société française tout de même et pas des moindres). Linda Hardy s’en sort plutôt bien et le film bénéficie de la présence de Charlotte Rampling ainsi que d’un personnage de synthèse manipulé par Jean-louis Trintignat. Comme ce film est une première dans le cinéma européen on peut saluer sa venue et le soutenir même si il n’est pas parfait d’autant qu’il échappe aux fautes goût de certains Batman par exemple.

A voir : un film au visuel très fort
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, si vous n’avez pas peur des films atypiques

Laurent Berry