Titre : La jeune fille à la perle
Titre original : Girl with a pearl earring

Film : américain, français (2002). Drame, Romance.
Durée : Durée : 1h 40mn.
Date de sortie française : 03/03/2004
Réalisateur : Peter Webber
Scénario : Olivia Hetreed d’après el roman de Tracy Chevalier
Interprètes : Colin Firth Vermeer), Scarlett Johansson (Griet), Van Ruijven (Tom Wilkinson), Judy Parfitt (Maria Thins)
Musique : Alexandre Desplat
Distribution : Pathé Distribution, France
Producteur : Andrew Paterson, Anand Tucker
Costumier : Dien van Straalen
Maquilleuse : Jenny Shircore
Chef décorateur : Ben Van Os

Sites web :
Site officiel http://www.lajeunefillealaperle.com/
L’histoire :

Delft, XVIIe siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. A mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville.
Un tableau, un roman, un film

Avant même la parution, en janvier 1999, du roman de Tracy Chevalier, le producteur Andrew Paterson et sa femme, scénariste, Olivia Hetreed découvrent le manuscrit de La jeune fille à la perle. Ils décident immédiatement d'acheter les droits du livre.
L'inspiration du livre et du film vient du célèbre tableau de Vermeer, La jeune fille à la perle. Ce tableau, peint vers 1665-1666, reste une énigme pour les spécialistes de Vermeer : on ignore en effet, qui est la mystérieuse jeune fille. La romancière Tracy Chevalier s'est extrêmement documentée, et a élaboré sa trame à partir des quelques informations qu'elle a pu glaner. Andrew Paterson le confirme : " L'histoire racontée par Tracy correspond en tout point à ce que nous savons du peintre, de sa maison, de sa famille, de ses soucis d'argent (...)."

La Joconde du Nord

Cette jeune fille représentée dans le tableau est surnommée la Joconde du nord car à l’instar de la Joconde de Léonard de Vinci elle attire le regardeur (le spectateur, nous) dans le tableau en nous fixant. Le procédé est très courant en peinture . Ici la jeune fille à effectivement quelque chose « d’indécent » comme le dit la femme de Veermer dans le film. En effet elle est représentée de profil, et se tourne vers le spectateur comme si elle lui adressait un regard explicite, bouche entrouverte et sensuelle. La Joconde Italienne a un regard énigmatique qui inspire l’affection maternel tandis que la Joconde du Nord adresse un regard empreint d’une certaine sensualité.
L’hypothèse picturale de Tracy Chevalier

Cette hypothèse s’appuie sur la biographique de Veermer et sur des études picturales menées sur l’oeuvre de Veermer. Par exemple dans le film une scène montre Griet retirée une chaise de la scène que peint Veermer et effectivement des radiographies du tableau montre qu’il y avait eu une chaise dessinée sous la peinture finale. En dépit du caractère fictionnel du film, les reconstitutions des intérieurs et les décors restant très fidèles à ce que devait être l’environnement de travail de Veermer.

La lumière

Dans ce film, la lumière est d’une importance capitale, elle est particulièrement bien adaptée de la lumière qui fait la singularité de la peinture du Maître Hollandais. On peut se faire une idée plus ou moins juste de ce qui participe de la création d’une oeuvre artistique. La part d’opportunisme qui préside à la réalisation d’un tableau est retranscrite à l’écran et l’on peut considérer que la lumière est un des personnages du film.

Verdict :

Un film qui mérite d’être vu même si certain déploreront le manque « d’action ». Ceci ne constitue cependant pas un problème ou une faiblesse du film qui s’efforce de montrer ce qui participe de l’oeuvre mais reste dans sa périphérie ; ce que l’on désigne de Parergon ( au même titre que la signature ou le cadre d’une peinture).
A voir : l’histoire d’un tableau ou le jeu de l’art si ce n’est une hypothèse historique sur la lumière de la Joconde du Nord
Le score presque objectif : 8/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, allez-y mais n’attendez pas un film d’action

Laurent Berry