Futuroscope : découvrir aujourd’hui le monde numérique de demain



Le Futuroscope n’a jamais démérité son appellation et vocation initiale : montrer aujourd’hui au grand public les technologies (principalement audio-visuelles) de demain. Pour la saison 2009 qui s’amorce le visiteur peut encore (re)découvrir certaines attractions et projections qui font le succès du Futuroscope depuis son ouverture au public en juin 1987 et découvrir de nouvelles sensations.

 

Par Bruno Orrù

 

Pour celui qui se laisse régulièrement séduire par les nouvelles technologies numériques, et plus particulièrement par les nouvelles mises en scène audio-visuelles, le Futuroscope est un coffre remplis de trésors, qu’il est tout à fait possible de découvrir et déguster en famille. C’est ce que j’ai fait récemment avec bien entendu une arrière-pensée pour vous en toucher un mot.




 



Avant de débuter le tour, sachez que mine de rien ce 31 mai 1987, René Monory fondait le premier parc d’attractions en France. Depuis, les gestionnaires du Futuroscope sont toujours partant pour proposer de nouvelles aventures et sensations avec tout de même 50% de nouveautés en 2 ans. En 2008 le parc compte 25 expériences à partager. C’est peut-être pour cela que plus de 35 millions de personnes l’ont visité depuis sa création, faisant du Futuroscope le second parc de loisirs en France. Le double aspect ludique et pédagogique incite également les parents à y amener leurs enfants, même si certaines attractions sont réservées à ceux qui dépassent les 1,20 mètre (Laponie Express, Le Meilleur du Dynamique, Danse avec les robots…).

 

Le présent du futur…

Le Futuroscope peut être apprécié différemment suivant ses propres attentes. On peut y aller pour les attractions à sensation (toujours avec une connotation technique ou futuriste), pour accroître ses connaissances ou pour tenter d’apprécier quelles sont les technologies d’exceptions qui seront – peut-être – chez soi dans un certain futur. C’est plutôt de ce dernier aspect qu’il va être question ci-dessous.

 

Le Futuroscope est en effet un formidable laboratoire pour celui qui souhaite aller au-delà du simple cadre de son téléviseur, soit-il en haute définition. Le Futuroscope c’est en effet la règle de l’écran gigantesque, dont l’unité de mesure est parfois deux fois la superficie d’un court de tennis ou un immeuble de sept étages. C’est également le règle de l’écran hémisphérique, la meilleure solution pour que l’œil humain soit « débordé » et que l’immersion dans l’image soit totale.

 

Enfin, le Futuroscope c’est aussi et surtout la règle de la 3D. L’image de synthèse bien sur mais surtout la 3D en termes d’effet : un effet qui nécessite dans tous les cas l’utilisation de lunettes mais dont l’efficacité est souvent redoutable. Pour toutes ces raisons, le Futuroscope apporte une expérience futuriste dont on espère intensément qu’elle puisse être notre réalité domestique un prochain jour.

 

En attendant ce présent aux relents de films de science fiction, le Futuroscope reste incontournable, même si le site situé dans la Vienne demande quelques petites heures de voyage pour la plupart des visiteurs.

 

Expériences visuelles multiples

Depuis deux ans, la haute-définition attire l’attention du chaland qui souhaite s’équiper d’un téléviseur, « le plus plat possible s’il vous plait monsieur ». Seulement voilà, au-delà de la platitude d’un téléviseur et de la meilleure résolution d’image dont il peut être capable, l’expérience visuelle, et sonore, peut prendre d’autres formes, nettement plus impressionnantes.

 

Le moyen métrage de 40 minutes en effet 3D de Jean-Jacques Annaud, « Guillaumet ou Les Ailes du Courage », projeté sur un immense écran plat grâce au procédé IMAX est l’un des succès du parc depuis 1996, et cela se voit d’ailleurs sur la pellicule qui accuser un certain âge. Quoi qu’il en soit, et même si les techniques 3D ont évoluées depuis, cette séance 3D est d’autant plus agréable qu’il ne s’agit pas comme souvent d’un documentaire mais bel et bien d’un film.

 

Laissons le plat de coté quelques instants pour apprécier l’aspect sphérique. Dans l’une des salles IMAX, Ici vous pouvez découvrir un reportage avec une image qui déborde largement votre champ visuel, même si vous tournez la tête. Vous êtes en effet face à un écran hémisphérique de 900 m² ! 900 téléviseurs mis côte à côte. Le reportage Dinosaures proposé au moment de ma visite (Un paléontologue réputé, Rodolfo Coria invite les visiteurs à le suivre en Patagonie et à retourner 80 millions d’années en arrière sur les traces des plus grands dinosaures ayant foulé le sol de la planète), du fait de la taille et le volume de ces bestioles, duplique encore plus la sensation de gigantisme. Le réalisme, même sur cet écran gigantesque est impressionnant, notamment grâce à un mélange d’images de synthèse et d’images réelles. L’aspect sonore est également impressionnant avec des vrombissements qui remplissent le corps entier. Ne loupez pas d’ailleurs lors de la sortie de jeter un œil sur l’envers de l’écran et sur les multiples haut-parleurs qui diffusent du son tout autour des spectateurs.


 



Aspect sphérique encore avec « Sous les mers du monde » avec cette fois-ci une immersion en 3D sous un dôme géant de 900 m² via un documentaire IMAX de 25 minutes réalisé par Howard Hall, directeur photo renommé qui met en scène 60 espèces sous-marines (poissons plus ou moins étranges, tortues, étoiles de mer, calmars géants, méduses…)

 

Toujours en mode sphérique, je ne saurais trop vous conseiller l’expérience du planétarium. Si l’expérience est généralement connue, cette plongée dans l’espace reste une expérience exceptionnelle, ne serait-ce que pour réfléchir, les yeux dans l’espace, à notre réalité terrienne et à la dimension (sous tous les points de vue) de l’univers. La plongée dans le trou noir est un moment sensationnel (attention aux oreilles) ou l’on se sent littéralement aspirée vers les étoiles. 

 

Enfin, comment ne pas être conquis par le Tapis Magique, double écran gigantesque qui s’étale devant les yeux et sous les pieds. C’est le film de Jacques Perrin Voyageurs du Ciel et de la Mer qui y est diffusé et permet de perdre pied avec des images qui remplissent totalement le champ de vision devant et sous soi.

 

Sensations

L’une des attractions pionnière du Futuroscope (1994) c’est Le Pavillon de la Vienne. Sous cette appellation qui fleure bon l’office de tourisme se cache en fait « La Vienne Dynamique + d’effets » l’un des simulateurs les plus impressionnants disponible en France (1,2 mètres requis). Sous le couvert d’une simple histoire d’un homme qui ne veut pas rater son rendez-vous de mariage, le spectateur est balloté durant 12 minutes, parfois avec grande vigueur, de droite à gauche et d’avant en arrière. Les sensations visuelles sont complétées depuis 2007 par de nouvelles sensations sonores et olfactives (4D). Le gigantesque écran de 300 m² participe à une immersion encore plus jouissive, le spectateur vivant au sens latéral l’histoire qui se déroule à la fois devant ses yeux et sous ses fesses puisque l’on est assis sur un double siège animé par de puissants vérins hydrauliques. Une mention spéciale pour la course de voiture de course, criante de réalité dans le mouvement du simulateur.



 


D’autres attractions basées sur le principe de sièges animés par des vérins hydrauliques, synchronisés à la projection du film qui bouge sont proposées. Ce sont des films de 5 minutes et, d’une année à l’autre les films peuvent changer. En ce moment c’est surtout La Mine du Diable et Laponie Express qui impressionnent, ce dernier vous mettant aux commandes d’une motoneige à travers les vastes espaces sauvages de Laponie.

 




Enfin, si vous aimez les attractions qui vous manipulent, renversent, balancent vous devrez faire un tour dans cette une immense salle de bal au look branché ou 10 bras articulés de 7 mètres de haut invitent les visiteurs à prendre place, deux par deux, au creux de leur paume. Danse avec les robots est une attraction qui présente une chorégraphie imaginée par Kamel Ouali. Au plafond, un écran tubulaire gonflable de 33 mètres de long et de 3 mètres de diamètre diffuse à la verticale cinq clips mettant en scène Kamel Ouali et sa troupe de danseurs, en rythme avec le ballet des robots.





 

Plus fort que la réalité virtuelle, la réalité augmentée

Si toutes les expériences précédentes sont « passives », certaines proposent de faire participer. Deux expériences matérialisent parfaitement ce qui pourrait devenir une réalité vidéoludique un prochain jour.




 


La première s’intitule « Les animaux du futur » et promet une expérience de réalité augmentée. La réalité augmentée est une technologie qui permet de manipuler des objets virtuels en 3D dans un environnement réel, en temps réel. Une performance possible depuis peu grâce à la puissance sans cesse grandissante des processeurs, tout en ayant une contrainte de miniaturisation.



 



« Les animaux du futur » est une nouveauté 2008 et permet d’interagir de manière totalement individualisée dans un environnement réel, le décor (le déplacement entre les 4 scènes de cette expérience se réalise par petits trains de 4 personnes), tout en « jouant » avec les habitants virtuels 3D du décor ! Pour cela, il faut maintenir une grosse paire de lunettes à écrans OLED devant ses yeux. C’est dans ces lunettes que l’association du réel et du virtuel se réalise, grâce à la petite caméra qui filme et restitue en temps réel le déplacement des yeux. Plus fort encore, grâce à un capteur que l’on empoigne, il est possible d’interagir avec les animaux virtuels de l’expérience. Notre main et une partie du bras sont matérialisés par une version virtuelle et, en suivant un certain script, il est possible de toucher ou caresser les animaux, voir de déplacer une grille pour se protéger.

 

« Les animaux du futur » est une expérience troublante car, en isolant du monde réel, elle associe le virtuel, dans une représentation 3D, et la possibilité de s’immiscer dans ce monde virtuel. Bien sur, nous sommes loin – très loin même – d’une adaptation domestique qui nécessiterait de simples – et légères – lunettes à chausser. Quant au capteur, la Wiimote joue déjà ce rôle avec succès, même si le bras qui la manipule n’est pas encore visible dans l’écran…

 

La star du futur, c’est vous !

L’autre expérience interactive, « Star du futur ! », se révèle un véritable succès auprès des plus jeunes car permet de jouer un rôle pour se découvrir ensuite à l’écran. Pour cela, un parcours est proposé avec 4 étapes. A chacune de ces étapes, une caméra filme les intervenants dans une situation imposée, avec parfois un élément de décors. A l’issue d’une balade en petit train dans les coulisses d’un tournage de film, d’un studio d’enregistrement ou à la découverte d’astuces d’effets spéciaux, une mise en scène sur 4 écrans permet de se voir dans la situation préalablement filmée, totalement intégré dans un décor fictif. Ainsi, les enfants – et parfois les adultes - sont réellement surpris de se voir « à la télévision ». Si le principe du fond vers retenu est connu depuis quelques décennies, son application personnalisée rend l’expérience réellement ludique. Si vous aimez ce type d’expérience vous pouvez recréer ces sensation avec un jeu récent sur XBOX360 intitulé You are in the movie et qui propose une expérience similaire.

 

 

En conclusion

Le Futuroscope est un parc de loisirs pas comme les autres ou l’objectif est bien entendu de s’amuser mais surtout d’avoir une vue immédiate d’un certain futur numérique, soit-il sur écran plat, sphérique, grand ou démesuré, avec une image en 2D ou 3D, avec la possibilité d’interagir… Une série d’expérience que je vous recommande chaudement si vous passez vers Poitier.

 

Prix indicatif pour une journée :

Adulte : 33 €

Enfant (5 à 16 inclus) : 25 €

 

Plus d’informations sur le site du parc :

http://www.futuroscope.com