La technologie DLP va sans aucun doute réveiller le marché du rétro-projecteur.
Anciennement sous technologie tri-tubes assez volumineuse, le rétro DLP oscille entre 18 et 40 cm de profondeur pour des écrans toujours supérieurs oscillant de 1 mètre (le strict minimum) à près de deux mètres ! Les appareils sont deux fois à trois fois moins chers que les écrans Plasma de taille équivalente et doté de fonctionnalités similaires. Nous vous proposons de découvrir en quelques exemples ce que propose le marché pour Noël 2004.



Dossier réalisé par Bruno Orrù



Texas Instrument, l’heureux développeur de la technologie DLP a récemment organisé avec la complicité d’une dizaine de constructeurs un immense show-room. Au programme, quelques projecteurs DLP de dernière génération et de tous nouveaux rétro-projecteurs DLP. Ce sont ces derniers qui nous intéressent aujourd’hui. C’est ainsi que (par ordre alphabétique) LG, Sagem, Samsung, Sim2, Thomson et Toshiba étaient fiers de montrer des machines qui, il faut bien l’avouer offraient de très hautes performances, un encombrrement de plus en plus réduit et des prix très attractifs au regard des écrans LCD / Plasma. Néanmoins, l’esthétique est sensiblement différente d’une marque à l’autre, tout comme le positionnement prix. Petit rappel technique et tour de piste.



Principes de base de la rétro-projection DLP




La technologie Digital Light Processing – DLP – est de plus en plus appréciée car elle s’avère une alternative de choix face aux deux technologies LCD et Plasma. Nombreux sont ceux qui y décèle le meilleur rapport taille / qualité d’image / prix. La technologie offre en effet une excellente luminosité (uniforme, stable, large angle de vue), une excellente stabilité colorimétrique et des contrastes appuyés. Attention par contre à bien prendre en compte dans le prix de revient global le coût des lampes (300 à 600 euros suivant les modèles) à changer tous les 3 000 à 8 000 heures suivant les constructeurs. Point positif, les performances des lampes restent uniformes tout au long de leur vie alors qu’en technologie LCD, la dégradation est permanente et progressive. En technologie Plasma, il faut attendre la moitié de la durée de vie (souvent supérieure à 10 000 heures) pour déceler une baisse de performance. Par contre, cette technologie est à la base de l’effet " Arc en ciel " qui n’affecte que certaines personnes sans que l’on en saches précisemment la cause. Il convient donc à chacun de vérifier qui soit sensible à cet effet qui se matérialise par une décomposition soudaine et brève des composantes colorimétriques. En pratique ce sont des barres tricolores perceptibles sur des mouvements d’images rapides. Les roues chromatiques à six ou sept segments réduisent sensiblement cet effet mais ne peuvent le faire disparaître. Notez également que les rétro-projecteur de par leur surface réduite face à un écran de projection produisent moins cet effet.



La technologie DLP fonctionne à l’aide d’une puce DMD – Digital Micromirror Device. Cette puce est composée d’un très grand nombre de miroirs microscopiques mobiles, asservis au signal vidéo. En fonction de leur inclinaison, ces miroires produisent un pixel noir ou blanc. Pour obtenir de la couleur, la puce est associée à une roue chromatique RVB (Rouge, Vert et Bleu), par projection d’une lumière vive à travers. Cette lumière éclaire ensuite des micro-miroirs pivotants qui s’associent pour réfléchir l’image. Dans un rétro-projecteur, le flux lumineux sortant ricoche contre un miroir pour être projeté sur l’écran qui fait face aux spectateurs. C’est pourquoi un rétro-projecteur possède toujours une certaine profondeur mais qui, contrairement aux téléviseurs, n’est pas proportionnelle à la taille d’image. La qualité finale de l’image est liée au type de puce utilisée (variations importantes suivant la génération), à la qualité du bloc optique et surtout aux différents traitements numériques que chaque constructeur peut développer dans son coin.



Tour de piste des rétro-projecteurs DLP.


Honneur aux plus anciens des rétro-projecteurs disponibles en France. C’est historiquement Sim2 qui a en effet été le premier à proposer en Europe un rétro-projecteur DLP avec les RTX45 et RTX55H respectivement 45 pouces (115 cm) et 55 pouces (140 cm) de diagonale. Petit problème, pour cause de concurrence inexistante mais parce que cet appareil est aussi superbement désigné et techniquement très abouti, son prix stratosphérique supérieur à 10 000 euros a découragé presque toutes les bonnes volontés. La gamme RTX a perdu son titre de référence mais la nouvelle gamme de rétro-projecteurs Domino pourraient bien remettre les pendules à l’heure. Le nom Domino est déjà utilisé par Sim2 pour un duo de projecteurs que nous avions eu l’occasion de tester l’année dernière. Hormis un soucis de luminosité obligeant de réaliser les séances cinéma dans un noir absolu, les performances étaient remarquables. Sim2 semble donc intéressé pour décliner son concept de vidéo-projection en mode rétro-projection. Le Domino 55M (non présenté) reprend les principales idées techniques de son grand frère RTX mais applique des finitions plus sobres. Fini les peintures laquées brillantes au profit de ton mat. Coté performances, le ratio de contraste s’élèvera à 1800 :1 mais étrangement la fiche technique fait état d’une puce HD2 là ou tous les autres basculent vers des puces HD2+. Prix indicatif du Domino 55M : NC.


C’est Sagem, constructeur inhabituel sur ce segment, qui à raflé la mise en 2004 avec son Axium. Proposé à 4 000 euros pour une image renversante et une connectique totalement adaptée à ce type d’écran, c’est le premier rétro-projecteur DLP proposé en France à prix " raisonnable ". Résultat, de longues semaines d’attentes pour les heureux acheteurs tellement Sagem a eu du mal à soutenir la cadence. Aujourd’hui en fin de vie l’Axium 50 pouces est disponible pour moins de 3000 euros. Sagem devrait vraisemblablement lui trouver deux successeurs : un 43 pouces positionné à 3000 euros et un nouveau 50 pouces à 4000 euros doté cette fois d’une puce HD2+ et de la compatibilité HDCP. Je ne saurais trop vous conseiller de lire mon test de ce superbe appareil, par là. Prix indicatif du Sagem Axium : 3 000€.



LG
est celui qui proposait l’appareil le moins cher… et le plus petit (aucin visuel disponible lors de la mise en ligne de ce dossier !). C’est avec un 42 pouces pour seulement 2 000 euros que LG va tenter de séduire une clientèle qui peut difficilement monter sur les gammes de prix supérieures. D’une très belle esthétique, cet appareil est moins ambitieux en que ses grands copains mais tout à fait apte à répondre aux besoins traditionnels, ceux du téléviseur à remplacer par exemple. Coté connectique, il a tout y compris des entrées VGA et DVI. L’autre astuce qui permet de réduire le prix c’est de limiter la résolution à 1024 x 576 pixels là ou tous les autres rétro-projecteurs ci-dessous sont sur une base HD de 1280 x 720 pixels. LG propose son " XD Engine " pour optimiser l’affichage. Prix indicatif 2 000€.


A L’opposé, Thomson présentait avec le 61 DSZ 644 le plus grand rétro-projecteur DLP de cette assemblée avec 61 pouces (150cm !), pourvu toutefois d’une matrice 1280 x 720 pixels. Bien entendu un fort recul est nécessaire pour apprécier le plein potentiel. Le plus étonnant est que c’était également le plus fin avec seulement 18 cm de profondeur. Un exploit qui justifie la dénomination Scenium Profiles et possible grâce à un brevet exclusif dont Thomson garde jalousement le secret. Coté esthétique, le constructeur a créé un matériau de surface très fin dont l’ambition est de mettre en valeur le profil plat du téléviseur. La zone de l’écran est ensuite " suspendue " comme une toile de fond visuelle, améliorant ainsi l’effet cinéma. Un cadre d’écran noir est ensuite inséré sur un fond argenté, le but de Thomson étant de faire croire à un tableau sur un chevalet pour générer un effet d’image flottante. Il faut avouer que cela est plutôt réussit ! Thomson propose sur ce modèle comme sur la totalité de sa gamme un traitement propriétaire de l’image Hi-Pix doté d’un mode Progressive Scan particulier car montant la fréquence à 125 Hz. A noter que ce projecteur embarque également une section sonore dotée du décodage DPLII. Prix indicatif d’un 61 pouces gamme DLY : 5 000€ . Prix indicatif d’un 61 pouces gamme extra-plate DSZ : 10 000€, la minceur à toujours eu un prix !

Grande nouveauté chez Toshiba avec le 46WM48P (voir photo en fin de dossier), leur premier rétro-projecteur DLP qui sort un peu des sentiers battus avec une diagonale inhabituelle de 46 pouces (116 cm). Toshiba laisse donc progressivement de coté la technologie LCD au profit du DLP, y compris sur ses gammes de projecteurs. Il faut dire que l’argument prix plus faible, l’un des points forts du LCD face à ses faiblesses technologiques en projection ou rétro-projection, n’est plus de mise en constatant que les projecteurs DLP sont dorénavant proposés à partir de 1 000 euros ! Si l'écran peut-être acquis tout seul, Toshiba propose un support sur mesure, un empattement particulier est même implanté de série. Le 46WM48P utilise une puce HD2+ couplé à une roue six segments et propose sur le papier une luminosité de 600 cd/m2 et un taux de contraste de 2000 :1. Il est pourvue d’une entrée audio-vidéo numérique HDMI HDCP. Prix indicatif : 3000€.


Mais le plus étonnant c’est le Samsung SP50L7HX (50 pouces – 127 cm). Le constructeur coréen imagine une nouvelle esthétique globale qui pose l’écran non plus sur un meuble mais sur un socle cylindrique. Au delà du look ce socle renferme également toute l’électronique et le bloc optique. Le SP50L7HX travaille sur une puce HD2+ traitée au Faroudja DCDi et bien sur doublée de la technologie Samsung DNLe (Digital Natural Image Engine) dans sa version 3 qui présente à mes yeux une image un peu dure mais extrêmement définie et contrastée (ratio théorique de 2500 :1 !). Coté connectique, pas de DVI mais une liaison audio-vidéo HDMI. L’’intégration dans un salon peut posera sans aucune doute la question du comment placer élégamment les autres éléments, lecteur de DVD, décodeur satellite, amplificateur… ? Pour des présentation professionnelles c’est par contre une proposition très séduisante. Prix indicatif : 5 000€.



Conclusion


La technologie DLP gagne du terrain, c’est indéniable. Texas Instrument annonçait récemment que plus de 4 millions d’unités de la puce DLP ont été délivrées à ses quelques 65 clients ! Mais surtout c’est le combat sur les écrans de plus de 40 pouces que Texas Instrument livre son combat pour détrôner les dalles LCD ou Plasma. Pour l’instant la bataille est à l’avantage du DLP avec selon les instituts mandatés par le constructeur un gain en parts de marché de 13%. Outre les quelques appareils que je vous ai présenté dans ce reportage, ce sont maintenant 20 constructeurs qui proposent des rétro-projecteurs DLP. L’élément surprenant et révélateur c’est l’annonce de Sharp, principal promoteur de la technologie LCD, de présenter prochainement une gamme de rétro-projecteurs DLP !



Le futur du DLP prend la forme d’une nouvelle puce DarkChip3 qui permet d’après Texas Instrument d’appuyer encore plus les contrastes et globalement d’améliorer de 20 à 25 % les performances des puces actuelles. Marketing ou réelle avancée technique, nous ne le saurons que dans quelques mois. Dans l’immédiat c’est la puce HD2+ qui équipe la très grande majorité de nouveaux équipement et qui, en rapprochant l’espace microscopique entre les miroirs, propose des noirs sensiblement plus dense qu’une puce HD2 classique. Un élément technique important à vérifier avant achat et qui conditionne de manière importante la gamme de prix des vidéo-projecteurs ou rétro-projecteurs DLP.



Informations en ligne


LGE : http://www.lge.com/fr

Sagem : http://www.sagem.com

Samsung : http://www.samsung.fr

Thomson : http://www.thomson.net

Toshiba : http://www.toshiba.fr

Sim2 : http://www.sim2.com ou http://www.fvs.fr (distributeur)



Mais aussi :

Optoma (voir cette news) : http://www.optoma.fr



Et surtout pour les anglophones

Le site DLP : http://www.dlp.com

Pour accéder à toutes nos informations et tests matériel, il faut suivre ce lien