Vendredi 28 novembre, 20h30, à deux pas des Champs...entrée du cinéma Elysée Biarritz. Il fait froid, quelques silhouettes commencent à se regrouper devant l'entrée, fumer une cigarette, attendre des amis et surtout discuter de ce qui nous attend ce soir. Quelques noms filtrent parmis les sourires et la vapeur des bouches : "Jonze", "Cunningham","Gondry". En effet, ce soir ces trois réalisateurs considérés comme les plus talentueux de leur génération seront là pour nous projeter de façon intimiste leurs parcours bientôt en DVD : the Director's Label. 21h00 : le monde se presse à entrer dans cette toute petite salle...rires, regards en coin, le public prend place. Un animateur prend parole et annonce les trois hommes. Les voilà. Stylés, natures chacun à leur façon, ils nous parlent. L'accent américain de Jonze improvise Gondry en traducteur pour une assemblée anglophone mais pas trop quand même. "Le montage que nous vous avons préparé déconne, on va certainement finir la projection avec les dvd, on est désolé"-l'humour de Gondry nous gagne - la salle rit, une intimité s'installe. Cunningham, d'apparence discrète, ne dit mot. SILENCE.

La projection commence. Spike Jonze...de "It's Oh So Quiet" pour Björk à "Da Funk" pour Daft Punk, il nous offre une vue de ses réalisations musicales pour le moins impressionnantes, en passant par un monolgue de Christopher Walken à propos de sa collaboration dans "Weappon Of Choice" de Fat Boy Slim... Silence. Ecran noir. Les lettres "Chris Cunningham" se dessinent alors à l'écran, puis deux corps nus - sa présentation débute - le clip "Come To Daddy" fait son effet, la salle réagit à la déferlante d'images ; vient la pub pour Playstation "Mental Wealth" qui fait aussi impression. L'excellentissime clip "Only You" pour Portishead se joue ensuite - scotchés, un ange passe. "Windowlicker" (Aphex Twin) commence... l'argo et le comique de situation des quatre personnages font rire la salle - la limousine arrive - les scènes malsaines et torrides déferlent - ECRAN NOIR - les applaudissements, les premiers, se généralisent : ça y est le public est chaud, se décoince et acclame Cunningham. "All Is Full Of Love" (Björk) commence et là... c'est le drame : gros bug, la projection est interrompue. Les lumières se rallument, et Gondry arrive sur scène, plein de blagues... on va continuer comme à la maison, Gondry dans la salle ordonnant à Jonze d'avancer ou de jouer le dvd.
On assiste alors à la présentation by Misteur Gondry himself de "I've Been 12 Forever" : ses premières booms, sa famille : "(...) là, c'est ma maman, là, mes parents jeunes, ici mon frère (rires). Oh! Et voici mon EX ! (re-rires) Arrêtez de vous marrer, ça arrive à tout le monde"Jonze : " What the hell! ..." en gros : Qu'est ce que tu fais? on s'en fou...dis moi où avancer ... Gondry : "Là ! c'est bon ! PLAY!" HOP! On assiste à une projection improvisée dans un joyeux bordel, souvent entrecoupée par le duo comique Gondry-Jonze ( qui ne comprends pas un mot de français). Le célèbrissime "Around The World" (Daft Punk), "Human Behaviour" (Björk), en passant par "Fell In Love With A Girl" ( The White Stripes), "Hardest Button to Button"( The White Stripes)...que du bonheur...

Les trois réalisateurs remontent sur scène, s'assoient sur leurs chaises pliantes : le jeu des questions-réponses commence. Michel Gondry, toujours plein de sourires et de bonne volonté amorce la session avec le gentil animateur. Finalement le public se montre moins bavard que prévu. Serait-ce intimidant ? Ou est-ce bloquant de se retrouver dans la configuration basique questionnant/questionné? Ah! enfin les questions commencent! Banalités pour certains... pour la vingtième fois de la journée ils se voient demander avec quels artistes ils auraient aimé collaboré mais en vain...Gondry de répondre Gainsbourg, Jonze de parler de son échec auprés du groupe Pavement... On apprend qu'ils aiment faire des petits projets quelques week end durant afin de casser la monotonie de certains montages longs et prenants, histoire de se "détacher un peu", de "s'aérer la tête"...Les questions les amusent, surtout par le fait que Gondry s'amuse à faire des farces à ses égaux en leur traduisant à sa manière certaines questions et réponses. Tandis que Gondry et Jonze se marrent en permanence, Cunningham, bras croisés, se bloque dans une attitude à la Kurt Cobain, renvoyant une image torturée et désinvolte - est-il naturel ou est-ce son personnage? - la séance se termine. Merde! J'allais poser une question ressassée cent fois dans ma tête et inédite dans l'assemblée. Trop tard !

La salle se transforme en file d'attente si parisienne vers la sortie. Dans le hall d'entrée, la masse constituée d'une majorité de jeunes gens au look bien établi se presse à allumer une clope dans le hall... Michel Gondry, plus que sympathique, partage quelques moments avec ses contemporains ; mais où sont Jonze et Cunningham ? Je n'aurai pas de réponse. Il fait de nouveau froid dehors : le temps de se retrouver à nouveau parmis la foule des Champs Elysées enluminés et de savourer devant une bière les impressions de ce soir... Il me tarde maintenant d'avoir leurs dvd respectifs et de me replonger dans leurs créations et le côté un peu plus personnel qu'ils y ont ajouté....

Sortie de Director's Label le 02 Décembre...full happiness...
http://www.emi-artistes.com/directorslabel/


¤¤ arwenays ¤¤