Samsung voit la vie en globalité

Après le CES 2006, Samsung présentait à la presse française sa vision du présent et du futur, après avoir balayé le passé et donné une idée très précise de la progression du groupe, tant sur un plan commercial que technologique. Une stratégie globale ambitieuse qui porte aujourd’hui ses fruits.

 

Compte rendu par Bruno Orrù

 

Le stand de Samsung au dernier CES était démesuré, de loin l’espace le plus important à l’intérieur duquel était présenté tous les corps de métier sur lequel le constructeur coréen opère. Mon compte rendu de ce stand se limitait à l’audio-vidéo en sens large (voir ce compte rendu par ici) mais il faut savoir que Samsung opère sur presque tous les métiers de l’électronique, sur le marché du grand public mais également sur de nombreux secteurs professionnels.

La présentation française du jour tenait à faire justement le point sur la stratégie du groupe et de présenter sommairement les gammes de produits audio-vidéo à venir. Une stratégie, comme je vous le disais, ambitieuse car s’attaquant de face à des groupes puissants sur des marchés difficiles et technologiquement instables. Pour autant, cela semble payer puisque Samsung a enregistré en 2005 une progression impressionnante de 40% de son chiffre d’affaires global en France à 1 500 millions d’euros. De ce chiffre, une grande part est due à la téléphonie (60%, +61%), secteur en progression exponentielle et sur lequel Samsung garde une part de marché importante. Mais l’agressivité commerciale du groupe paye aussi sur les secteurs de l’électronique grand public (27% du CA dont +181% pour les écrans LCD et +123% pour les baladeurs mp3), voire de l’informatique et de la bureautique (13% du CA).

Le groupe se place en seconde place derrière Philips sur le marché général de l’électronique mais pour la vidéo, les dernières gammes de téléviseurs LCD ont manifestement fait un malheur puisque le groupe se hisse à la première place en 2005 devançant donc des concurrents illustres. Pour l’audio, là encore une belle prouesse puisque Samsung se place en seconde position derrière l’indéboulonnable Ipod, Ipod dont rappelons que Samsung est le fournisseur attitré des mémoires flash des séries Nano.

Pour arroser le monde entier, il faut une structure adaptée. Samsung a donc mis les bouchées doubles afin de concentrer sur un site unique ses différentes usines. La photo ci-dessous vous donne une idée du gigantisme du site Samsung. Le groupe a fait également de nombreux progrès en termes de productivité, l’usine 7.1, d’ailleurs financée en partenariat avec Sony, permet par exemple de découper sur une dalle de verre l’équivalent de 7 écrans 40 pouces, là ou les concurrents directs plafonnent à 5 écrans. Un point important qui mène tout droit à un rapport qualité / prix favorable à Samsung et lui permet de consolider des parts de marché importantes comme nous l’avons vu précédemment.


Une efficacité commerciale qui est en partie liée à la notion de marque et au taux de recommandation d’une marque. Le bouche à bouche en fait ! Et là encore, la marque Samsung progresse à grands pas puisque la marque Samsung se positionnait en 34ème position en 2003 contre une position de 20ème en 2005. Il faut dire que le coréen Samsung n’aime pas trancher pour une technologie particulière et évite ainsi de se retrouver enfermé sur un marché sans avenir. Samsung est par conséquent l’un des très rares constructeurs à n’avoir pas pris position pour le LCD ou le Plasma. Un non choix qui découle d’une simple idéologie : répondre aux besoins des consommateurs et ne pas prendre une position technologique pour lui. LCD, Plasma ou DLP se côtoient donc sur le catalogue Samsung, avec une complémentarité de gammes et de budgets.

Cette présentation n’aura pas été le théâtre de grandes annonces pour le sol français. Oui, un lecteur et un lecteur / enregistreur Blu-Ray sont bien prévus sur notre territoire mais pas avant la seconde moitié de l’année. Un discours conservateur qui tranche avec le sensationnalisme du CES mais qui semble plus proche d’une réalité commerciale logique.

La réalité commerciale pour Samsung est annoncée pour 2006 avec de nouvelles déclinaisons d’écrans LCD mais aussi par le renforcement des gammes de caméscopes à mémoire flash Miniket comme en témoignait la présentation élégante lors du défilé de mode de Jacques Corbier, partenaire à la mode de Samsung.


Il nous reste donc des rendez-vous à prendre pour le suivi des gammes de produits en 2006 et des nouvelles technologies comme l’OLED ou le DMB. Mais le mot de la fin revient à Sir Denys Lasdun : “Notre tâche consiste à offrir au client dans le respect des délais et des coûts, non pas ce dont il a envie mais ce dont il n’avait jamais imaginé avoir envie. Et quand il l’a, il le reconnaît comme étant quelque chose dont il a toujours eu envie.”