Identités graphiques et culturelles

De Angus Hyland et Emily King
Editions Pyramid

Les éditions Pyramid auxquelles nous devons notamment l’excellent magazine papier étapes: consacré au design graphique ainsi que le DVD-magazine DesignFlux dont vous trouverez les critiques des quatre premiers numéros sur DVDcritiques (n°1, n°2, n°3, n°4) publient "Identités graphiques et culturelles", un ouvrage qui propose un point de vue sur différents cas de créations d’identités graphiques et culturelles à destination de musées, de théâtres, d'opéra et autres institutions culturelles et artistiques dans 10 pays différents.

Les institutions culturelles comme les musées sont de plus en plus contraints à adopter un modèle économique proche de celui des entreprises privées. Identités graphiques et culturelles met à jours l’important travail de promotion effectué par les designers et directeurs artistiques pour donner à ces lieux culturels une identité artistique propice à un marketing culturel et à la commercialisation de produits dérivés. De plus en plus de musées proposent des librairies et autres magasins où sont vendus d’autres formes de supports culturels tels que des catalogues, magazines, brochures, DVD, cartes postales etc. mais également des objets dont certains sont parfois produits par ces institutions elles-mêmes. Ce faisant elles deviennent elles-mêmes pratiquement des marques.

L’ouvrage est de grande qualité et de bonne facture. On apprécie particulièrement le papier glacé qui permet de disposer de très belles reproductions des réalisations graphiques conçues pour les différents lieux présentés. Présentant 30 études de cas dans 10 pays différents et trois interviews, Identités graphiques et culturelles offre réellement un panorama très large des différentes stratégies adoptées par les institutions. Les graphistes y trouveront leur compte et les responsables de la communication des institutions ou des lieux culturels qui cherchent de nouveau modes d’existence et une nouvelle visibilité pourront s’en servir comme base de travail.

Les commentaires qui accompagnent les illustrations sont très à propos et permettent de saisir parfaitement les enjeux pour chaque institution. De l’impressionnante série d’affiches conçues par les designers parisiens M/M pour le CDDB-Théâtre de Lorient aux recherches typographiques colorées proposées par le Walker Art Center à partir de la police Walker, en passant par l’inventivité des graphistes de Buro X pour le MuseumsQuartier de Vienne, Identités graphiques et culturelles est sans doute l’un des meilleurs ouvrages consacré à cette question qui concerne tous les lieux culturels d’aujourd’hui.


Présentation de l'ouvrage

Selon quels critères, et en réponse à quelles nécessités, une identité graphique peut-elle influer de manière décisive sur la perception que le public aura d’un musée, d’un théâtre, d’une fondation artistique ou d’un centre chorégraphique?

Ces vingt dernières années ont enregistré un tournant dans la perception par les pouvoirs publics et le secteur privé de la notion d’institution culturelle. Que ce soit aux États-Unis, en Europe ou au Japon, l’idée selon laquelle l’institution culturelle doit fonctionner en tenant compte de certains critères de rentabilité a fait son chemin.

Le recours à des fonds privés, dû à la limitation des subventions publiques, et l’appropriation par l’institution culturelle de méthodes et de visées issues du monde de l’entreprise, obligent les principaux acteurs culturels à s’interroger sur l’identité à donner aux différents lieux dont ils ont la charge.
Si, en effet, l’identité (logo, signalétique, papier à en-tête, packaging) de ces galeries, musées, centres d’art et théâtres ne se résume pas à une simple marque commerciale, puisqu’elle doit communiquer la richesse et la complexité des collections ou du savoir-faire de l’institution, elle doit néanmoins intégrer ces exigences nouvelles.

Emily King et Angus Hyland, à travers plusieurs interviews de professionnels, mettent en perspectives le défi lancé aux institutions culturelles, qui se doivent d’attirer et de retenir un public plus large ainsi que des financements privés, et les limites qu’elles se fixent pour ne pas perdre leur crédibilité et leur indépendance.

Du Prado à Madrid, au Mori Art Museum de Tokyo, en passant par le Centre National de la Danse de Pantin, Identités graphiques et culturelles propose un panorama sans précédent des écritures inventées par et pour chaque institution en réponse à ces bouleversements structurels.

176 pages
Couverture cartonnée
26,5 x 21 cm
38 euros
2-35017-022-5