Titre original : The Blues of a man
Sortie : USA, sortie le 14 janvier 2004
Réalisateur : Wim Wenders
Image (directrice de la photographie) : Lisa Rinzler
Avec : Keith B. Brown dasnle rôle de Skip James, Chris thomas king dans le rôle Blind Willie Johnson et tan d’autres amoureux de la soul et figurants de l’histoire
Musique de : Skip James, Blind Willie Johnson, J.B. Lenoir et avec Bec, Bonnie Raitt, Nick cave, Eagle Eye Cherry, Cassandra WILSON, Lou Reed, Shemekia Copeland, Mac Ribot, Lucinda Williams, les Blues Explosion, Los Lobos, Alvin Youngblood Hart, Garland Jeffreys, etc.
Durée : 1h430

Site Internet : http:// www.bacfilms.com/presse avec un dossier de presse téléchargeable au format pdf


L’histoire

A travers la musique et la vie de trois de ses bluesmen préférés, Skip James, Blind Willie Johnson et J.B. Lenoir, Wim Wenders nous entraîne entre fiction, témoignage et pèlerinage, à la rencontre de ces musiciens. Oubliés de tous après avoir connu une brève période de gloire, ils sont morts dans la misère, laissant un héritage capital, partie intégrante de la légende du Blues. The Soul of a Man est ponctué d’images d’archives rares, de séquences documentaires et de chansons interprétées par des musiciens contemporains.



The Soul of a Man est le premier volume de la collection The Blues, pour laquelle, à l’initiative de Martin Scorsese, sept réalisateurs, tous passionnés de musique, remontent aux sources du Blues, en conjuguant leurs talents de cinéastes et leur passion du Blues.


The Blues selon Wim Wenders

Les trois bluesmen choisis par Wim Wenders ne se sont jamais rencontrés dans la vie réelle bien qu’ils aient tous trois enregistrés entre 1920 et 1960, ont connu une (courte) période de gloire et sont morts dans la misère. Ce sont les artistes préférés par Wim Wenders de tout les temps, rien que ça !

Comme souvent dans le cinéma de W. Wenders, tut semble construit comme sur du papier à musique et il nous explique les motivations qui l’ont poussées à choisir ces trois bluesmen.
Lorsque Martin S. lui donna l’occasion de choisir un aspect particulier du blues, le choix s’imposa : J.B. et Skip James.
Il me fallait trouver un lien entre eux. J’étais intrigué par la manière dont les deux hommes avaient navigué entre les côtés profane et spirituel du blues. La tension entre ces deux aspects est un fil rouge qui court dans toute l’histoire de ce genre musical. Certains musiciens ont été profondément tiraillés entre les deux. D’autres ont strictement observé cette ligne de démarcation, comme le troisième musicien auquel je me suis intéressé : Blind Willie Johnson.




Tout comme Motown : the true story de Paul Justman permet d’éclairer l’histoire du R’N de la motown, le film de Wim Wenders renseigne l’histoire sur trois musiciens étonnant de leur époque et nous livre dans le même temps une sorte de typologie du bluesman. Les musiciens tiraillés entre les côtés profane et spirituel et ceux qui évoluent en suivant une ligne de démarcation entre les deux.
La trame narrative du film repose d’ailleurs sur Blind Willie Johnson, (aveugle depuis qu’il fut vitriolé par sa belle-mère et rejeté par son père) qui correspond au deuxième type de musicien et qui sert de narrateur à ce premier volume de the blues.
Blind Willlie Johnson est décédé au début des années 40 mais le réalisateur a trouvé une astuce pour que le narrateur puisse continuer à narrer l’histoire jusqu’à notre époque et bien après sa mort. En effet, il a été inspiré par le fait qu’un enregistrement de sa chanson Dark Was The Night figurait parmi les objets que le vaisseau spatial Voyager, lancé par la NASA en 1977 vers les confins du système solaire, emportait à son bord.
C’est, ce qui explique l’alternance d’image spatiales (on pense à 2001 l’odyssée de Kubrick) , d’image d’archives et de reconstitutions.
Personnellement, j’ai beaucoup apprécié de découvrir encore une fois que chaque époque et chaque musique porte ses héros ce qui permet d’espérer l’émergence de nouvelles personnalités artistique à tout moment et en n’importe quel point de l’espace.
Il faut remarquer une constante dans les films documentaires musicaux : laisser une large place à la musique interprétée par les héros du film et par des musiciens contemporains qui mettent en perspective l’héritage musical. Ici, nous avons le plaisir de voir intervenir des pointures comme Beck, Nick cave, Lou reed ou Eagle Eye Cherry jouant avec des sampling de batterie accompagné par deux acolytes. On découvre aussi des musiciens et interprètes moins connus des grandes masses ou de notre côté de l’atlantique.

L’épiphanie musicale du film se produit lorsque l’on entend chanter les trois bluesmen et en particulier la voie aiguë du troublant Skip James, regard pointé vers on ne sait où. A l’instar de certains musicien du Buena Vista Social Club il serait resté plusieurs années sans faire de musique jusqu’au jour de 1964 où hospitalisé pour une tumeur, le groupe rock Canned heat vient le chercher. Il sera sur scène à au festival de Newport mis décédera en 1969.

La Film Foundation

Martin Scorsese a créé avec sept autres réalisateurs la Film Foundation, qui encourage la restauration et la préservation des vieux films auprès des studios. Sa société Martin Scorsese Presents se consacre elle aussi à la restauration et à la présentation de classiques du cinéma.
Des films comme FORCE OF EVIL de Abraham POLONSKY, ROCCO ET SES FRERES de Luchino Visconti et BELLE DE JOUR de Luis Bunuel ont été ainsi de nouveau visibles au cinéma. THE BLUES est le point d’orgue d’une grande ambition pour Martin Scorsese : honorer la musique qu’il aime tant en préservant son héritage, aidé de six confrères talentueux unis dans le même désir de célébrer cette musique.

Rappel du contenu de la collection The Blues initiée par Martin Scorsese

THE BLUES est le point d’orgue d’une grande ambition pour Martin Scorsese : honorer la musique qu’il aime tant en préservant son héritage, aidé de six confrères talentueux unis dans le même désir de célébrer cette musique.

Les 7 films de la collection :

- The Soul Of A Man de Wim Wenders
- Du Mali Au Mississipi de Martin Scorsese
- The Devil’s Fire de Charles Burnett
- Red, White And Bluesde Mike Figgis
- La Route De Memphis de Richard Pearce
- Godfathers And Sons de Marc Levin
- Piano Blues de Clint Eastwood





A voir : et à écouter
Le score presque objectif : 8/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, apprenez d’où vient une partie de la musique que vous aimez

Laurent Berry