B.O.F: Paprika

Avec Paprika, Susumu Hirasawa et son univers électronique signe sa troisième intrusion dans l’univers de la bande originale, après Millenium Actress et Berserk.

La critique par Philippe Jallet

Paprika, bande originale composée par Susumu Hirasawa

Les œuvres nippones qui parviennent à nos contrées occidentales disposent régulièrement de bandes originales fort originales, particulièrement les mangas. Les meilleures preuves en sont les compositions originales des films de Myiazaki. Joe Hisaishi nous avait offert des musiques enlevées et lyriques.

Cependant, dans ce Paprika, c’est la techno-punk de Susumu Hirasawa qui est à l’honneur. Ce compositeur éclectique japonais a en quelque sorte créé ce mouvement musical, à grands renfort d’informatique. Très à l’aise avec cet outil, il manipule les sons à sa guise. Pour Paprika, il aura réalisé des morceaux tout à fait en rapport avec l’univers onirique décrit par le dessin animé. Souvent enlevée ou féerique, sa musique explore de nombreux genre, tout en gardant cette empreinte sonore propre à la techno-punk. De prenante, elle devient parfois dans un genre « fête foraine », voire même à des ambiances purement envoûtantes, sans véritable mélodie, afin de mieux faire transparaître l’angoisse, l’attente… Une jolie palette de sentiments sont ainsi explorés par Susumu Hirasawa.

Même lorsqu’il s’essaye à des airs plus lyriques, le timbre articifiel des synthétiseurs demeure. C’est un peu dommage par moments, car de vrais cœurs auraient sans doute été parfois plus appropriés et surtout plus chargés émotionnellement. C’est surtout dans ces intrusions dans le lyrique que l’influence d’un Kenji Kawai se fait ressentir. Ce dernier avait livré l’une des plus belles bandes originales du début des années 2000, avec sa composition pour Avalon. Dans ce film, justement, Kenji Kawai avait réussi à faire cohabiter sons naturels et musiques électroniques. Et c’est là que la composition de Susumu Hirasawa pêche, à trop se maintenir dans ses sonorités électroniques, certes très agréables, mais qui auraient gagné à faire quelques intrusions du côté des compositions plus acoustiques.

Au final, cette composition se révèle éclectique d’un point de vue mélodique, mais s’enlise trop dans des sonorités marquées du sceau du synthétiseur, sans que cela ne se justifie toujours. Quelques morceaux sont vraiment à ne pas manquer, comme Parade, que ce soit la version chantée (piste 1) ou l’instrumentale (piste 12).

Qualité de la composition musicale : 6,5/10