Blu-ray : Compte-rendu sur une deuxième salve de titres FOX attractifs



Le studio américain 20th Century FOX est l’un des plus farouches partisans du Blu-ray comme peut l’attester le programme des sorties mais aussi quelques discussions que j’ai eu le plaisir d’avoir avec les responsables américains du chantier Blu-ray de l’éditeur. Voici quelques impressions sur la seconde salve de titres à paraître le jour même de la disponibilité sur le sol français de la console de jeu Sony Playstation 3.
Compte-rendu par Bruno Orrù
Ce qui me plait dans l’offre Blu-ray de la FOX, notamment par rapport au chef de fil Sony Pictures Entertainment, c’est la présence, sur certains titres, d’une interactivité qui tente de faire honneur au cahier des charges du format. En effet, depuis un bon moment maintenant, le clan Blu-ray nous promet des plaisirs interactifs inédits mais force est de constater que la plupart des titres édités en Blu-ray sont dépourvus de toute interactivité. Je suis d’accord, la haute-définition c’est pour impressionner les yeux et les oreilles, mais quand même, je sais que nombreux sont frustrés sur le sujet.

L’âge de glace 2 aura été le premier titre édité en Blu-ray par l’éditeur ; l’occasion pour nombre d’entre nous de prendre une véritable claque visuelle.
Une fois mes pupilles refroidies et prenant en compte que l’image 3D est de toute façon toujours magnifiée par les supports vidéo j’ai attendu avec impatience de voir du film et d’apprécier la qualité d’un transfert issu d’une pellicule argentique. Sont alors arrivés sur le coin de mon bureau quelques titres de légende que je me suis empressés de déguster ; La ligue des gentlemen extraordinaires, X-MEN III l’affrontement final du coté des nouveautés mais également Speed, Usual Suspects ou Rocky pour les titres « catalogue ». Si ce dernier déçoit par l’absence de toute interactivité, par la dégradation visible de la pellicule et l’étouffement de la piste française (piste VO d’excellente qualité), les autres titres offrent une grande séduction visuelle, sonore et interactive.
 
Speed
Honneur aux anciens, parlons en premier des « vieux films ». L’analyse d’un titre comme Speed est intéressante car nous sommes face à un film tourné il y a de nombreuses années. Et justement, l’apport de la HD est ici visible et audible dès le générique et la première séquence qui voit apparaître l’équipe de choc Keanu Reeves et Jeff Daniels.
Coté image, aucun indice indique que le film date, la compression fait ressortir une ambiance couleur neutre mais les explosions qui parsèment le film sont elles d’une haute tenue en chaleur colorimétrique ; l’occasion d’apprécier avec détail la propagation des effets pyrotechniques. De nombreux plans laissent apparaître les personnages comme étant en superposition d’un décor de la ville ; il s’agit bien d’une prise de vue réelle mais la profondeur de champs est magnifiée par la HD. Avec des optiques de type grand angle cela permet d’avoir un arrière plan prévis et net mais sur des plans ou la netteté est calée sur des personnages en premier plan, l’écart entre premier et arrière plan ressort de manière presque non naturelle. Etonnant !
Coté son, la partition de Mark Mancina prend une toute autre dimension sur la piste VO DTS HD Master Audio que je vous conseille sans réserve. La musique trouve un appui dans les graves inespérés quand on connait la version DVD Dolby Digital et, assez logiquement, les effets sonores prennent d’assaut le caisson de graves. Un déferlement dont la qualité se détache assez clairement là aussi des pistes Dolby Surround ou Dolby Digital que vous avez peut-être connu sur ce film. Les impacts, ou mieux encore, les explosions, surprennent par leur intensité immédiate mais surtout par la propreté de la restitution. Cela permet notamment à l’oreille de percevoir les nombreux et très précis effets sonores dans les canaux surround. Les premières séquences dans l’ascenseur sont sur ce point d’une parfaite éloquence.
Coté interactivité, je le disais en préambule, la FOX entreprend de vrais efforts pour rendre ses titres attractifs. L’interactivité la plus spectaculaire fait appel au texte (commentaires audio, pistes de commentaires écrits…) et, ce qui fait vraiment plaisir, c’est que l’éditeur propose une localisation en français totale. Hormis les documents vidéo du type « making of » cette édition Blu-ray se fait remarquer par la présence d’une option pour activer des commentaires écrits en français ; à la lecture du film, des panneaux écrits apparaissent dans l’un des quatre coins de l’image, portant en quelques lignes des informations sur le tournage, les acteurs… une option culturelle en quelque sorte ! Alors évidemment, la concentration sur l’action est fortement diluée et il apparaît logique d’engager cette option après une première séance sans ce type de distraction visuelle.


Ci-dessous vous remarquez que le retour au menu pour chercher un chapitre ne stoppe pas l'affichage des fenêtes d'informations. Par contre, cette option prend la place des sous-titres, il n'est donc pas possible d'activer cette option et les sous-titres.
Une autre option "piste supplements", que l'on retrouve sur plusieurs titres de l'éditeur, permet d'accéder à un moment précis du film en sélectionnant un mot clef. Une échellet alpha permet de lister tous les mots clefs possibles. Pourquoi pas ?
Ci-dessous la fenêtre de recherche par mot clef des séquences, nous sommes ici au départ avec la lettre A. Il est alors possible de sélectionner directement une lettre ou de jouer avec un curseur pour faire défiler tous les choix possibles.
La recherche peut se faire sur le nom d'un acteur, apparait alors après sélection une liste de toutes les séquences, même si celles-ci ne durent que quelques secondes !
Un jeu est également proposé, incitant le spectateur à prendre la télécommande pour désactiver des bombes ou, dans un second niveau, de trouver le bon fil. La maniabilité n’est pas extraordinaire, tout comme le temps de réponse lorsque l’on veut déplacer rapidement la cible à l’écran. Ce jeu, basé sur la technologie JAVA est musant mais il n’y a pas de quoi épater la galerie, on trouve ce type de jeu JAVA sur le net partout depuis quelques années.
 
Usual Suspects
Retour sur un film passionnant à qui la HD redonne un sacré coup de jeune visuel et sonore. Le studio à manifestement opéré un beau boulot de restauration pour proposer une image lisse des impuretés du temps et un relief que certaines productions contemporaines domestiques ont du mal à atteindre. Rassurez-vous la HD à ses limites et vous ne connaitrez pas plus vite le dénouement de l’histoire mais le regard dans la pénombre du port est plus perçant, apportant plus de réalisme que dans mon souvenir DVD.

Coté son c’est vers l’arrière que la surprise est totale avec une transparence inédite pour ce film dans les informations sonores d’arrière plan. Point de grand spectaculaire ici mais une ambiance souvent lourde ; ne ratez pas à ce sujet les différentes séquences d’interrogatoire dans le bureau de police… en VO par contre car la VF distille sensiblement moins de détail.
Le seul bonus ici repose sur la présence d’un commentaire audio et de deux bandes annonces (HD).
 
Rocky
Rocky, comme je vous le signalais en début de compte rendu est particulièrement décevant. Si le visage de Stallone sera mieux détaillé par la HD, un bruit vidéo constant gâche le plaisir de cette redécouverte. Pour autant, les couleurs scintillent dans l’arène de combat mais restent ternes dans les rues misérables
C’est du coté de la piste sonore anglaise que vient la surprise avec une belle spatialisation qui offre un beau réalisme d’ambiance. Les voix sont un peu étouffées mais ce n’est rien face à la VF dont le 5.1 peine le plus souvent à prouver que les canaux surround existent. La dynamique déjà pas terrible de la VO est dans la VF complètement KO.
Aucun bonus n’est proposé sur cette version, hormis deux bandes annonces (HD).
 
Le vol du Phoenix


Film d’aventure plaisant, le vol du Phoenix propose une image hallucinante. Certainement du fait que les prises de vues ont toutes été faites « au naturel » en plein désert Africain. Quoi qu’il en soit ; tout comme dans Speed, les personnages semblent souvent se détacher au premier plan comme s’ils étaient filmés devant une toile peinte. Il n’en est rien bien sur et la HD prouve ici encore que l’expérience visuelle est complètement différente de ce que l’on a vu jusqu’à présent en DVD. A noter que le film a été diffusé récemment sur Canal Plus HD et que l’image de cette version Blu-ray s’avère sensiblement plus nette et le relief général mieux contrasté.
Dommage que, outre deux bandes annonces (HD) l'éditeur ne propose qu'un seul commentaire audio comme bonus, remarquez il est plaisant à suivre car bourré d'anecdotes sur les conditions de tournage.
Coté son, le passage ou le décollement de l’avion pour placer votre caisson de grave en état de soumission totale ; les vrombissements sont puissants et les quelques séquences explosives assurent un spectacle surround impressionnant.
 
X-men III, l'affrontement final
La trilogie X-men est cinématographiquement inégale, c’est vrai notamment pour le dernier volet qui peut avoir déçu les plus farouches fans de cette licence. Quoi qu’il en soit, personnellement, c’est avec une grande impatience que je souhaitais redécouvrir ce film dans des conditions de haute définition, visuelle et sonore.
L’image que dispense ce transfert Blu-ray de X-men III, l’affrontement final est conforme à mon attente, d’une beauté ravageuse. Je pourrais vous raconter de temps du film pourquoi la HD laisse l’image DVD comme un beau souvenir du passé, alors même que la version DVD est d’excellente qualité. Seulement voilà, que ce soit les peaux mutantes, le vaisseau mutant ou les effets spéciaux à répétition, leur présence à l’écran, le détail de leurs textures, la fluidité des arrières plans parmi lesquels ils s’inscrivent… l’œil du spectateur reste ouvert de gourmandise du générique début au générique de fin.
Pour le son, c’est également du grand spectacle, autant sur le bas du spectre que dans les aigus qui projettent de multiples informations directives. Contrairement aux films plus vieux, l’écart entre VF et VO est minime. Il est impossible de savoir si l’écart provient du mixage ou du type de piste différent, je pencherai plus pour la première raison puisque, par la force des choses, c’est du DTS « core » que je récupère en sortie du lecteur Samsung BD-P1000 utilisé pour ces tests.
Coté bonus, on ne retrouve pas les documents vidéo de l’édition DVD, cette édition Blu-ray se contente de deux commentaires audio et d’une option pour activer des commentaires écrits en français ; à la lecture du film, des panneaux écrits apparaissent dans l’un des quatre coins de l’image, portant en quelques lignes des informations sur le tournage, les acteurs… mais aussi de nombreuses informations sur la licence des X-men et des personnages associés.
Les plus curieux iront également du coté des scènes inédites (HD) qui peuvent être visionnées avec ou sans les commentaires du réalisateur.
 
La ligue des gentlemen extraordinaires
L’une des plus grandes déceptions cinématographique de ces derniers temps revêt malgré tout un habit visuel et sonore de premier choix. La HD au secours de la faiblesse cinématographique ? Certainement en partie car il est évident que le spectacle de ce film est grandiose.
L’image permet bien entendu de se régaler, notamment à la découverte des extraordinaires décors construits pour le film. Alors qu’en DVD on se complait à apprécier ce mélange d’architecture victorienne et fantastique, en HD on se surprend la plupart du temps à admirer le détail des finitions (oui, l’aspect carton pate transparaît à plusieurs reprises). Coté personnages aussi on peut à la fois admirer la représentation virtuelle et critiquer son intégration dans les décors, plus perceptible.
Coté son, vous aurez la présence d’esprit d’avertir vos voisins que les chocs sourds proviennent bien d’un film et non pas d’un tremblement de terre. S’il est certain que tout amplificateur peut faire rugir un caisson, il apparaît de plus en plus que seules les pistes non compressées permettent d’apprécier une certaine mais tangible capacité à apporter plus de nuance dans les impacts et surtout dans les vrombissements.
Coté bonus on remarque comme sur Speed un jeu interactif ; le joueur voit un cible à l’écran qui lui permet de viser et tirer sur les « méchants ». Problème, la séquence est rapide et la rapidité de réaction du curseur n’est pas suffisante pour agir correctement. Là encore, si le jeu se révèle amusant pendant quelques secondes, sa présence ressort au final de l’anecdotique pour l’intérêt de cette version Blu-ray du film.
Comme sur les autres titres de l’éditeur, ce titre Blu-Ray propose la fonction que la FOX traduit bizarrement en « Sélection » qui se révèle plutôt une sorte de recherche alphabétique, type encyclopédie. Les critères de recherche pour ce film sont aussi bien les acteurs ou leurs personnages associés mais aussi des objets ou des lieux ou des périodes.
Dans le même esprit, on trouve également la fonction de sauvegarde des scènes favorites. Lors de la lecture du film, il est possible de placer un repère permettant par la suite de lire à la suite vos séquences préférées. Idéal pour une démonstration mais, contrairement à l’option similaire en HD DVD, la sélection disparaît dès ouverture du tiroir.
Le reste est plus traditionnel avec la présence de deux commentaires audio. Le premier place devant le micro deux des producteurs du film et trois acteurs (Shane West, Jason Flemyng, Tony Curran). Le second commentaire audio permet d’écouter l'équipe technique du film dont la costumière, le responsable des effets visuels, le maquilleur et le responsable des maquettes.
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En conclusion
La FOX est, pour ces premiers mois de l’année, l’éditeur qui fait le plus d’effort sur la sortie de titres Blu-ray. Le choix des films est logiquement axé sur le spectaculaire, visuel et sonore. FOX offre surtout une plateforme interactive qui donne les premières mesures du potentiel Blu-ray. Les jeux un peu trop simplistes pour étonner véritablement pourront difficilement être un argument de vente promotionnel pour le Blu-ray. On se retranche avec plaisir sur l’impact visuel et sonore qui de leur coté permettent de vivre le cinéma avec plus d’intensité. Et ça c’est bien !