Avec 11 Oscars (sur 11 nominations), le Retour du roi égale les records
de Ben Hur et de Titanic. Sans compter les 4 Oscars de la Communauté
de l'anneau (sur 13 nominations) et les 2 Oscars des Deux tours (sur 6 nominations).
Après une nuit sans sommeil, revenons donc sur la cérémonie
et ses vainqueurs.
Nous y voilà. J'ai
regardé pour vous (en fait, non, pour moi, mais maintenant je vous en
fait profiter) la cérémonie de remise des Oscars. Compte-rendu,
palmarès, résumé et impressions sur le haut lieu des remises
de prix cinématographiques.
Enfin, le triomphe du
Seigneur des anneaux, le triomphe de Peter Jackson et de toute son équipe.
Depuis 2 ans que l'on disait que l'Académie attendait le troisième
film pour donner des prix à toute la trilogie, on sait que c'était
bien le cas. Les prix importants, j'entends, puisque la Communauté de
l'anneau avait tout de même eu la meilleure photo, le meilleur maquillage,
les meilleurs effets visuels, et tout de même la meilleure musique, et
que les Deux tours avait eu les meilleurs effets sonores et visuels. C'est d'ailleurs
marrant que les seuls prix techniques manquant au Retour du roi (où il
n'était même pas nominé) ont été obtenus sur
les opus précédents : meilleure photo et meilleurs effets sonores.
Ça nous fait donc 11 Oscars pour le Retour du roi, soit autant que Ben
Hur (sur 12 nominations) et Titanic (sur 14 nominations). Soit effectivement
moins de nominations que ces deux grands films, mais quel autre film peut se
vanter d'un 100% sur autant de prix ? Sans compter que si l'on considère
le Seigneur des anneaux comme un film super long, ça nous fait 17 Oscars,
dont 13 différents. Vainqueur toutes catégories.
Autre vainqueur, Lost in translation. D'accord, il n'empoche que l'Oscar
du meilleur scénario. Mais d'une part il ne pouvait prétendre
qu'à peu d'Oscars (petit tournage oblige), et d'autre part le monument
en face de lui était trop haut. Lost in translation fait partie de ces
films qui n'ont pas de chance, qui se retrouvent face à un raz-de-marée
en face d'eux, et ne peuvent y survivre. Citons dans cette catégorie
des films pourtant réussis comme LA confidential, qui s'est retrouvé
face à Titanic, Cabaret face au Parrain, ou le Jour le plus long face
à Lawrence d'Arabie. Juste un petit manque de chance. L'accueil qui lui
a été réservé, tant en salle que lors de cette cérémonie,
montre toute la qualité du film et l'affection qu'on les gens pour celui-ci.
Dernier vainqueur, Mystic
River. Même s'il l'emporte d'une statuette face à Lost in translation
(deux contre une), le film m'a semblé apprécié un poil
au-dessous de ce dernier, même si Clint Eastwood a été à
l'honneur pendant la cérémonie. Tout d'abord, le prix d'interprétation
entre Sean Penn et Bill Murray relevait plus de la qualité de l'acteur
et de l'homme que du film. Ensuite, les prix d'interprétation récompensent
tout de même plus l'acteur que le film dans son ensemble, au contraire
d'un prix pour le scénario. Et aussi parce que je n'ai pas vu Mystic
River, mais j'ai adoré Lost in translation, allez le voir. Après
tout, c'est moi qui écris et je classe comme je veux.
Côté interprétation féminine, la sublime Charlize
Theron l'emporte dans un rôle que je n'ai pas pu encore apprécier,
puisque le film ne sortira que le 14 avril chez nous, mais où le maquillage
la défigure fortement. Bravo pour elle, mais après le prix à
Nicole Kidman et son nez postiche l'année dernière, faudrait quand
même pas que toutes les belles actrices se retrouvent sous des prothèses
les défigurant pour avoir une chance d'Oscar !
Pas grand chose à dire d'autre sur le palmarès : quand le Retour
du roi est nominé, il a l'Oscar, et sinon c'est Master and commander.
On appréciera à propos l'humour de la productrice des Invasions
barbares, Oscar du meilleur film étranger, remerciant le Retour du roi
de ne pas pouvoir être nominé dans cette catégorie ! Le
Monde de Némo remporte sans surprise l'Oscar du meilleur film d'animation.
Le meilleur second rôle échoit à Renée Zellweger,
à qui l'Oscar avait échappé deux fois (oui, ça marche
aussi comme ça, parfois).
La cérémonie elle-même était plaisante, emmenée
par un Billy Crystal déchaîné, qui a fait un show de
plus d'un quart d'heure (film parodie, speech, chansons) avant que la cérémonie
ne commence vraiment. Son texte et son énergie ont fait toujours merveille,
avec un bon sens de l'impro aussi, puisque après quelques prix au Retour
du roi et speeches de circonstance, il annonce " qu'il ne reste officiellement
plus personne à remercier en Nouvelle-Zélande ", enfonçant
un peu plus tard le clou en ajoutant " que des gens déménagent
vers la Nouvelle-Zélande pour être remerciés ". Et
on n'oubliera pas non plus le petit coup de spray pour l'haleine d'Adrian Brody,
juste d'avant d'annoncer (et donc d'embrasser) la meilleure actrice
Le
reste des intervenants avait comme d'habitude des textes pathétiquement
plats, mais heureusement très courts. Pas d'acceptance speech remarquable
cette année, tout le monde a été assez sage. On remarquera
aussi, show américain oblige, qu'on a eu 40 minutes de pauses publicité
pour 3 heures de spectacle utile.
On notera un dernier détail,
qui peut étonner ou plutôt estomaquer : Sofia Coppola, nominée
à l'Oscar de la meilleure réalisatrice. OK. Sofia Coppola, première
femme américaine nominée dans cette catégorie depuis la
création des Oscars en 1927. Un peu dur à avaler, tout de même.
Combien de temps faudra-t-il attendre pour voir la première femme récompensée
dans cette catégorie ?
En conclusion, l'année
2003 a tout de même été très favorable au cinéma,
avec l'avènement de cette trilogie déjà entrée dans
l'histoire et dont personne n'osait rêver, avec ce petit film charmant
de Sofia Coppola, avec sans doute ce polar poignant de Clint Eastwood (j'écris
" sans doute " car je ne l'ai pas vu). On s'étonnera quand
même de l'absence totale de Kill Bill des nominations (là aussi,
ils attendent la deuxième partie ?), et vous me permettrez d'être
vert que Frère des ours soit nominé au meilleur film d'animation,
et pas Sinbad la légende des 7 mers. Mais à part ça, une
bonne année et une bonne cérémonie.
Sébastien Keromen
Pour mémoire, les gagnants :
Film: Le Retour du roi
Acteur: Sean Penn (Mystic River)
Actrice: Charlize Theron (Monster)
2nd rôle masculin: Tim Robbins (Mystic River)
2nd rôle féminin: Renée Zellweger (Retour à Cold
Mountain)
Réalisateur: Le Retour du roi
Scénario original: Lost in Translation
Scénario adapté: Le Retour du roi
Photo: Master and Commander
Montage: Le Retour du roi
Décors: Le Retour du roi
Costumes: Le Retour du roi
Maquillage: Le Retour du roi
Musique: Howard Shore pour Le Retour du roi
Chanson: Le Retour du roi : "Into the West"
Son: Le Retour du roi
Effets sonores: Master and Commander
Effets visuels: Le Retour du roi
Film d'animation: Le Monde de Némo
Film étranger: Les Invasions barbares (Canada)