Cela faisait déjà deux mois que l'équipe de DVDvision annoncait une transformation du concept DVDvision en CineDVDvision. Rien de bien révolutionnaire à l'horizon si l'on considère que la rédaction a toujours souhaité actualité cinéma et DVD, aussi bien dans ses pages que dans le contenu du DVD qui accompagnait chaque mois la revue. Accompagnait ? Et oui, la nouvelle formule voit son prix baisser de 5.95 à 3 euros mais au détriment du DVD qui passe à trappe. La rédaction ne semble pas être très fière puisque qu'aucune allusion n'est faite de ce retrait dans l'édito ou la feuille volante qui tient lieu d'excuse et de message rassurant aux abonnés.

Si le ton rédactionnel reste fondamentalement le même, la mise en page et le contenu on été profondémment revu. Qu'apporte CineDVDvision face à une concurrence déjà bien installée sur le créneau de l'info cinéma ? Pas grand chose en fait ! Les rubriques sont fondamentalement les mêmes et la structure globale du magazine s'apparente à ce qui existe déjà. Même le poster offert est une idée pas très fraîche même si l'on peut noter une belle qualité de papier pour ce poster. Le mot DVD est en grandes majuscules dans le titre et pourtant le très maigre nombre de pages totalement dédiées au DVD est surprenant. Les critiques de DVD sont devenues d'une rapides et donc peu intéressantes, identiques à ce que l'on peut déjà dire dans une dizaine de magazines. La section import est devenue elle aussi bien maigre… on commence à comprendre pourquoi le mot Ciné devance le mot DVD dans le titre, nous sommes véritablement dans un magazine de cinéma qui parle accessoirement de DVD…

Le nouvel éditeur Larivière qui a récemment racheté le titre DVDvision à SevenSept semble n'avoir pas été convaincu par la formule pour laquelle il a pourtant payé. Pas de vente suffisante ? Un prix d'élaboration du DVD disproportionné face à la valeur ajouté du magazine face aux concurrents ? On ne sait pas. Ce qui faisait le charme continuel de DVDvision, une équipe restreinte et qui semblait véritablement concernée par la sélection des titres et le sérieux du rédactionnel, devient ici un titre formaté qui perd de cette âme de conquérant qui a toujours survolée DVDvision. Les optinions franches faisant sursauter le lecteur, le prenant souvant à partie sont ici totalement diluées.

Les abonnés verront leur abonnement prolongé au prorata de la baisse du prix du magazine. L'occasion de se former une idée sur l'intérêt de rajouter un magazine qui tente de méler info cinéma et DVD avec un ton que l'on connaît bien, sincère et impertinent, documenté et profond… mais cela suffira-t-il à intéresser encore les nombreux lecteurs qui attendaient chaque mois avec impatience le toujours très beau et très intéressant DVD de DVDvision ?

Enjoy or die comme disait l'autre….

Bruno Orrù