« on célèbre l’idée que peut être de ne croire en rien aujourd’hui peut être sain… » Jean marc Barr à propos de Being light

C'est à l'Hotel de l'Opéra à toulouse que nous avons rencontré le parrain du Premier Festival international du making of (FIMO). Jean-Marc Barr en personne a répondu à nos questions. Rendez vous décalé...

Où en êtes vous dans le tournage de Vulnérables votre dernier long métrage ?
On ne l’a pas tourné encore. On a dû l’annuler cette année et le mettre à l’année prochaine.

Vous citez souvent l’avantage d’une caméra DV…
Oui, souvent pour des gens qui ont peut être envie de suivre l’aventure d’un film. L’accès à ces nouvelles technologies ouvre la possibilité à tous de  fabriquer du cinéma. Ca démystifie le processus pour certains qui justement y a 5 10 ans n’auraient jamais pensé tenir la caméra et maintenant peuvent oser.

Est-ce que vous l’utiliserez dans votre prochain film ?
Dans les trois derniers, nous l’avons utilisée. Pour le prochain, on aimerait essayer de montrer qu’on a la même dynamique et la même cohérence économique avec des super 16 ou des caméras comme ça…des caméras pellicules
Concernant votre actualité en tant qu’acteur, vous avez joué dans les trois derniers volets de la trilogie de Lars van trier. Là vous jouez dans Dogville, est ce qu’on peut espérer vous voir un peu plus dans les autres volets de la nouvelle trilogie ?
Un peu plus dans le prochain en tout cas. On ne me voit quasiment pas dans Dogville.

Le dernier DVD où vous apparaissez est celui de la Sirène Rouge. Quel est votre avis sur ce film ?
Je pense qu’Olivier Megaton est un metteur en scène qui a beaucoup de talent, il a réussi à avoir une image, et un film d’action crédible. Mais la seule chose que je demande qui ne sont peut être pas dans le film. C’est que je trouve que le montage de la comédie déforme ,et qu’elle est trop présente. C’est plein de coupes, plein de montages. On perd quelque chose. Le film en général tiens à une histoire mais n’arrive pas à l’émotion que j’aurai souhaité pour le personnage que j’avais.
L’émotion vient à travers l’image, à travers le drame. C’est plus une émotion esthétique qu’une émotion dans le degré humain. C’est un film qui reste dans ses marques et qui ne les dépassent pas.

Vous avez déclaré que le festival de Cannes n’est pas sincère.
Mais je ne suis pas le seul à le dire.
Le problème avec Cannes c’est le problème avec notre époque. C’est devenu pour quelques uns un produit de luxe. Et tout d’un coup au lieu d’être un festival populaire où on peut parler aux gens ça devient ségrégué, ça devient hiérarchique, ça devient politique.

Que pensez vous d’un festival comme le FIMO ?
C’est un honneur d’être nommé parrain de cette manifestation cinématographique. Surtout que c’est le premier ici à Toulouse.

Si vous étiez membre du jury, sur quelques critères jugeriez vous un MO ?
Si j’étais touché ou non. Si vous avez vu le film de Gilliam, Lost in the mancha, quand tu vois la métaphore de Cervantès, de don quichotte, transmis sur le désir de ce metteur en scène dans son obsession totale de faire ce film. Et voir la défaite. Ca fait mal. Et voir aussi la tristesse de Jean Rochefort de ne pas jouer ce rôle qui est peut être celui de sa vie. Me touche énormément.

Un MO est finalement un film pour vous ?
Oui mais à la fin, un film est une histoire, une idée de communiquer. La ligne de l’ensemble doit être évidente et nette
Ce n’est pas la fiction. Le film de Gilliam n’est pas un bon exemple. Car le film ne s’est pas fait. Et donc ce film là est devenu ce film.
Outre le budget alloué au making of. On parle beaucoup de la confiance entre le réalisateur et le réalisateur du making of, mais aussi de la complicité et de la proximité. Lequel de ses trois facteurs est le plus important ?
C’est comment pas gêné ce qui est entrain de se passer sur un plateau c’est l’objectif numéro 1 du making of. Ne pas se faire sentir. Car la concentration est très importante sur un tournage.

Pensez vous que la réalisation du MO doivent complètement se professionnaliser ?
Je pense que c’est un stage pour beaucoup de techniciens du cinéma. Que ce soit à la caméra, au son, ou metteur en scène. C’est un objectif de cinéma qui est très abordable. C’est quelque chose dont tu ne sais pas ce que tu vas avoir à la fin.

Le making of démystifie le cinéma. Ca ne casse pas le rêve aussi?
Certaines personnes aiment le détail.
Mais un making of est associé à un film. Il ne prendra jamais une place importante. Un film est l’œuvre. Le reste c’est du parasite. Attention je suis très content d’être à un festival où on célèbre un coté du parasite. Ca aide. Ca démocratise le métier. Mais il faut faire gaffe de pas mettre tous les extras devant la chose la plus importantes qui est ce que l’on est entrain communiquer.

 

Propos recueillis par Delphine Bourgeois