Test amplificateur Yamaha DSP-Z11 : Equation sonore 11.2 = HD3



Imaginé par les ingénieurs Yamaha les plus affutés, le DSP-Z11 est clairement destiné aux passionnés fortunés souhaitant disposer d’une machine capable de répondre à leurs désirs home-cinémaniaques les plus aboutis. Voici donc un test hors normes.

 

Test cubique mené par Bruno Orrù

 

Hors normes

Invité par Yamaha pour une présentation presse, j’ai eu la chance de découvrir en fin d’été 2007 à Prague le DSP-Z11. Placé en situation dans un immense salon d’un grand hôtel, j’avais alors déjà pris toute la mesure imposante de ce concentré de technologie, par ailleurs premier rejeton estampillé du tout nouveau label THX Ultra Plus.




Quelques chiffres permettent de placer cette machine hors catégorie : un poids de 34 Kg, une configuration 11.2 possible (châssis Digital ToP-ART, 7 x 140 watts + 4 x 50 watts avec convertisseurs D/A 192kHz/24-bit), 10 bloc mémoires, cinq entrées HDMI 1.3 CEC - dont une en face avant - pour deux sorties (compatibles Deep Color 30/36 bit, xvYCC, compensation « Lip-Sync » et 1080/24p) et un prix de 5.500 € ! A ce prix là, Yamaha propose heureusement une solution à l’épreuve du temps et 100% adaptée aux besoins numériques du moment. Les possibilités de connexion par exemple avec notamment une passerelle multimédia pour un baladeur iPod (port optionnel YDS-10 à 150€ à prévoir), une clef USB (ou disques durs en partition FAT32), un serveur Yamaha MusicCAST ou encore profiter de radios Internet (Compressed Music Enhancer requis pour « élargir » l’espace sonore) via le port Ethernet, l’installation réseau étant facilitée par le protocole DNLA – Digital Living Network Alliance. Pour un couplage via un système d’exploitation Windows, ce dernier doit posséder au minimum le lecteur Windows Media Player en version 11. On regrettera par contre la disparition de l’entrée I-Link qui permettait aux possesseurs de lecteurs DVD-A / SACD d’anciennes générations de récupérer de type de signal en numérique (constat malheureusement identique sur les amplificateurs Pioneer LX50 / LX70).




 


Paramètres en ligne

Outre ces entrées multimédia, le DSP-Z11 possède de nombreuses possibilités audio et vidéo, pouvant toutes être personnalisées. Cela peut être fastidieux mais fort heureusement, le DSP-Z11 dispose d’une superbe interface logicielle, colorée à souhait (Dommage que l’OSD coupe l’image) et dont la navigation dans les multiples menus est d’une logique implacable. Cela aide grandement mais signalons la possibilité importante de piloter les paramètres du DSP-Z11 via une interface Web. Cela permet d’avoir une meilleure vue, notamment pour les paramètres généraux, les corrections de champ sonore mais aussi pour effectuer des recherches sur votre baladeur iPod ou tout dispositif USB. L’occasion également d’optimiser la gestion des différentes zones d’écoutes… sachant que dans ce dernier cas, 4 zones sont possibles, soit en réquisitionnant les canaux de présence, soit en utilisant des amplificateurs additionnels.

 

Egalisation 8.0

Pour optimiser les conditions d’écoute il est recommandé d’activer le procédé maison d’autocalibration YPAO – Yamaha Parametric Room Acoustic Optimizer – permettant d’ajuster les conditions d’écoutes au nombre et types d’enceintes et aux propriétés acoustiques du local, gestion des ondes stationnaires incluse. A noter que l’égalisation paramétrique 7 bandes proposée peut-être modifiée indépendamment pour chaque enceinte sur les trois critères de fréquence, de gain et de facteur Q. La nouveauté sur le DSP-Z11 c’est la possibilité d’effectuer des mesures multipoints jusqu’à huit positions d’écoute et en gérant des mesures d’angles pour optimiser l’efficacité des DSP. En effet, comme c’est toujours le cas sur les machines Yamaha, il est possible d’intervenir efficacement sur les modes d’écoutes Cinéma DSP, en particulier sur la force de l’effet (atmosphère), la largeur ou la profondeur, ainsi que la balance avant / arrière.

 

HDMI 4.2

Le DSP-Z11 est également l’un des rares ampli-tuners à être équipé de deux sorties HDMI mais sachez qu’elles ne peuvent être activées simultanément ; pour passer par exemple du téléviseur à un vidéo projecteur il faut valider le choix au préalable mais cela peut se faire d’un coup de pouce à partir de la télécommande. Tous les signaux analogiques, SD (480i/p ou 576i/p) ou HD (YUV 1080i) peuvent profiter du module interne de désentrelacement et d’une mise à l’échelle 1080p et repartir en numérique HDMI.

 

Encerclement sonore

 

L’homologation THX Ultra Plus, outre les modes d’écoutes THX habituels, doit permettre une meilleure intelligibilité à faible volume et regonfler artificiellement le bas du spectre pour compenser les faiblesses de l’oreille dans ce type de situation. A noter que ces notions sont totalement ignorées dans le mode d’emplois (par ailleurs très bien écrit et détaillant parfaitement tous les réglages), peut-être parce que Yamaha propose sa propre solution « DRC adapt ». (Commande de dynamique adaptative).

Coté décodages audio, ils sont tous là, y compris bien sur les versions HD Dolby TrueHD ou DTS HD. Rappelons que pour profiter de ce type de décodage, la source doit-être, comme le DSP-Z11, compatible HDMI 1.3. Acquérir un DSP-Z11 c’est bien sur la volonté de se forger une expérience sonore différente. Le surcoût face à des produits plus communs est en effet intimement lié à la possibilité de compléter une configuration 7.1 par un second caisson de graves et deux paires d’enceintes dîtes « de présence » ; deux à l’avant et deux à l’arrière. Si un certain volume est requis pour apprécier l’apport de ces enceintes de présence, il est plus que conseillé d’avoir un écran trans-sonore puisque les deux enceintes de présence avant doivent se placer en hauteur (1.80 mètre conseillé), entre le canal central et les enceintes stéréo.

Le seul moyen d’alimenter les enceintes de présence c’est de passer par les DSP maison et en particulier par le mode cubique « Cinéma DSP HD3 » imaginé tout spécialement pour cela. Heureusement, le Cinéma DSP HDpeut-être utilisé, même en configuration 5.1 / 7.1, il suffit de déclarer les canaux de présence et le logiciel simule virtuellement les enceintes manquantes dans le signal retravaillé.




 


Ames sensibles, s’abstenir

Le premier trait de caractère qui instantanément surgit c’est la puissance. Pour autant nous ne sommes pas ici dans une forme brutale mais avec une réelle assurance d’en avoir sous le ventre, doublée d’une évidente sérénité quant au rôle dévolu. Alors que les premières écoutes se sont déroulées sans autocalibration, déjà l’espace s’est remplit avec naturel ; les enceintes semblant avoir disparues, l’auditeur étant alors confortablement noyé dans un océan sonore plein, stable et précis. N’allez pas croire que les coups de semonces sont mous, bien au contraire mais ils s’articulent avec cohérence dans la globalité du message sonore plutôt que prendre le pas et cacher des insuffisances pour le reste du spectre. Je ne cacherai pas non plus que ma salle de test n’était pas à la hauteur du potentiel du DSP-Z11 qui, sans aucun doute, peut remplir de grands espaces.

Après calibration, c’est au niveau de l’articulation et des nuances que le message sonore y gagne. L’immersion semble moins confuse, notamment lors de séquences film ou musicales chargées. La gestion des ondes stationnaire semble particulièrement efficace, apportant un gain audible sur la réponse en fréquence de ma salle, pourtant déjà traité au niveau acoustique. Néanmoins, les qualités intrinsèques du DSP-Z11 ne sont guères modifiées et, que ce soit en mode direct (stéréo ou multicanal) ou avec un mode DSP, j’ai été impressionné par l’exceptionnelle lisibilité des pistes 5.1 ou 7.1 à notre disposition. Quel plaisir également avec la récente mise à jour « High BitRate » de mon lecteur HD DVD d’avoir un flux 7.1 Dolby TrueHD ou DTS HD décodé par l’amplificateur. Même si ces sources 7.1 sont extrêmement rares, le DSP-Z11 prouve que ce type de décodage apporte un réel plus pour éparpiller encore plus des informations sonores en champ arrière.

 

Cube sonore

J’ai ensuite testé la couche Cinéma DSP HD avec ou sans les deux paires d’enceintes de présence mais les différences de perception auront été marginales dans l’espace « réduit » de ma salle. Gageons que dans un volume de pièce important, la différence se fera plus facilement ressentir, surtout sur des panoramiques sonores.

Le Cinéma DSP HDà également la prétention d’ouvrir l’espace, quelque soit le volume de la pièce et sur ce point j’ai été conquis et j’ai très vite acquis cette certitude qu’il sera difficile de revenir en arrière. La stéréo avant semble moins dense car sensiblement plus large et plus profonde. Point important, les voix ne semblent absolument pas touchée, les timbres et les textures ne bougent pas, que ce soit pour des films ou des programmes musicaux. L’espace surround quant à lui gagne en profondeur arrière (les enceintes surround back semblent éloignées et plus espacées) mais avec une perte de naturel due à un semblant de numérisation. Cela pourra gêner sur des programmes musicaux, superposant la réverbération du programme avec celle du DSP, débouchant alors sur une certaine confusion. A l’opposé, ce problème est quasiment indétectable dans le feu de l’action d’un film à grand spectacle et est gommé par la construction d’un espace surround véritablement plus spectaculaire.

 

 

En conclusion

Le DSP-Z11 associe un jusqu’auboutisme home-cinéma (11.2 canaux et chirurgie sonore à tous les étages) avec une excellente qualité d’écoute. Le DSP-Z11 est unique et, bien malheureusement, cela se paye malheureusement au prix fort, c’est pourquoi nous vous recommanderons uniquement cet investissement que si vous pouvez en utiliser le potentiel complet.

 


Prix indicatif : 5.500€



Informations en ligne :

Site Yamaha audio-vidéo France

La fiche technique sur le site Yamaha

 

Ampli-tuner multicanal 11.2

Décodeurs Dolby :       Digital/Surround EX/DPLIIx/TrueHD/Plus.

Décodeurs DTS :          ES Discrete et Matrix/24-96/Neo:6/HD.

Modes DSP :   35

Label THX :      THX Ultra2 Plus

Évolutif 7.1 :     Oui

Puissance :      7 x 140 watts + 4 x 50 x watts (8 Ohms)

Prix indicatif :   5.500 €

Disponibilité :   Immédiate

Spécificités : 11.2 canaux, Cinéma DSP HD3

 

Techniquement parlant

La connectique

-         6 entrées / 2 sorties A/V doublées S-Vidéo (+ 1 moniteur vidéo)

-         4 entrées / 2 sorties vidéo composantes YUV (+ 1 moniteur vidéo)

-         5 entrées (dont 1 façade) / 2 sorties vidéo HDMI 1.3 CE

-         7 entrées (dont 1 façade) / 3 sorties audio

-         2 entrées numériques coaxiales / 1 sortie

-         5 entrées numériques optiques (dont 1 façade) / 2 sorties

-         1 entrée d’évolutivité 7.1 sur CINCH

-         3 sorties Pre-out stéréo (Zone 2, 3et 4)

-       1 dock Ipod + 2 ports USB (WMA, MP3, MPEG-4 AAC, WAV).) + 1 port réseau + 1 port RS232 (liaison PC).

 

Les chiffres

Rapport signal/bruit (ligne) : 100 dB

Distorsion : 0,02%

Fréquence de coupure neuf positions (40 – 200 Hz)

Dimensions (LxHxP) : 43,5 x 21 x 49,7 cm

Consommation : 800 / 1500 W

Poids : 34 kg