La sortie d’
Elizabeth, l’Age d’Or, a eu lieu dans l’indifférence la plus totale. Et pour sa bande originale, cette attitude est-elle aussi méritée… ?
La critique par Arnaud Weil-Lancry
Elizabeth, l’Age d’Or, bande originale composée par Craig Armstrong et AR Rahman
Plus connu pour ses travaux électroniques tels que Space between us, Craig Armstrong s’est imposé comme compositeur de talent avec des partitions telles que Roméo et Juliette ou Le Baiser Mortel du Dragon, mais surtout pour son génialissime travail musical sur Plunkett et McLeane en 1999. Aujourd’hui, il nous offre Elizabeth, l’Age d’Or, composition épique illustrant la vie d’Elizabeth, Reine d’Angleterre au XVIème siècle. Il se voit accompagné par AR Rahman, une référence de la musique Bollywoodienne.
Dès ses premières notes, le travail de Craig Armstrong est aisément reconnaissable : alternance de passages lents et foudroyants, vifs et langoureux, le tout parsemé de morceaux lyriques enlevés. Craig Armstrong fait du Craig Armstrong pendant 48 minutes et pour ne pas connaître les travaux de AR Rahman, je ne saurais vous dire si son travail domine ou pas la bande originale de Elizabeth, l’Age d’Or. Le compositeur de Plunkett et McLeane marche en terrain connu et livre ici un travail particulièrement honnête plutôt proche de ce qu’il a su créer jusqu’à présent. On oserait dire trop proche. En effet, à la manière d’un Hans Zimmer, le compositeur américain a quelques difficultés à renouveler son répertoire et ses divers travaux se font constamment des références mutuelles. Est-ce à déplorer… ? Finalement non… Entre passages orchestralement puissants (Opening) et autres mélodies suaves directement puisées dans le répertoire du Baiser Mortel du Dragon (War/Realization), on baigne dans un univers sonore dramatique, émouvant et prenant. On sent à peine la cinquantaine de minutes de l’album s’écouler et l’utilisation de tous les accessoires musicaux est palpable : violons, violoncelles, guitare espagnole, chœurs inévitables…
On retire l’agréable galette pour la remettre dans sa boîte en espérant qu’une prochaine fois le compositeur de Roméo et Juliette fera preuve de plus de témérité et d’audace, quitte à quelque peu se détourner des sonorités et des accords qui ont contribué à son succès. Enfin, on remarquera avec un plaisir coupable que la bande originale d’Elizabeth, l’Age d’Or se passe aisément de tout accompagnement visuel pour justifier son existence.
Verdict : 7,5/10
Une œuvre épique qui possède un souffle grandiose assez poignant même si l’on sent en permanence la touche de Craig Armtrong et ses accents lyriques reconnaissables entre mille.
Track listing :
(Elizabeth, l’Age d’Or / Universal Music France / 1752686 / 2007)
1.
Opening 1:31
2. Philip 1:51
3. Now You Grow Dull 0:57
4. Horseriding 1:38
5.
Immensities 2:41
6. Bess and Raleigh Dance 2:34
7. Mary's Beheading 3:22
8. End Puddle/ Possible Suitors 2:06
9. War/ Realisation 2:57
10. Destiny Theme 2:31
11. Smile Lines 1:15
12. Bess to see Throckmorton 1:03
13. Dr. Dee Part 1 3:18
14. Horseback Address 2:26
15. Battle 3:29
16. Love Theme 2:51
17.
Divinity Theme 5:08
18. Storm 3:00
19. Walsinghame Death Bed 1:51
20. Closing 2:01