Nintendo part en croisade contre les magasins, grossistes et autres sites e-commerce spécialisés dans le jeu vidéo. En effet, le constructeur japonais a, une nouvelle fois, porté plainte contre les professionnels qui détiennent, distribuent ou commercialisent des linkers : ces appareils illicites de copiage de jeux vidéo contrefaits, également appelés ‘copieurs de jeux vidéo'. La première plainte avait été faite en décembre 2007 contre les grossistes et vendeurs qui commercialisaient des linkers. Puis face à une recrudescence en 2008, Nintendo a réitéré sa démarche.
La Direction Centrale de la Police Judiciaire (BCRCIA « Brigade Centrale de Répression des Contrefaçons Industrielles et Artistiques ») chargée de l'investigation a déjà saisi, depuis décembre 2007, plusieurs dizaines de milliers d'appareils de copiage. Véronique Vasse en charge du service juridique chez Nintendo France nous explique que « cette pratique ne concerne pas que Paris, elle touche beaucoup de villes ciblées où les autorités réalisent de grosses saisies ». Le premier jugement sera rendu au cours du 1er semestre 2009 par le Tribunal Correctionnel de Paris, une première satisfaction pour le plaignant !
Les ‘accusés' risquent 4 ans de prison et 400 000€ d'amende pour délit de contrefaçon et 5 ans d'emprisonnement et 500 000 € d'amende pour délit en bande organisée. « Cet argument pourrait être retenu car nous avons devant nous un réseau très bien organisé. Nous essayons d'agir au niveau international. Ces produits sont fabriqués en Asie et vendus un peu partout. Nous visons les foyers les plus actifs et donc des grossistes ou des grosses sociétés plutôt que les utilisateurs finaux » explique Véronique Vasse. « Nos plaintes portent sur des entreprises spécialisées en import export ou de grosses multinationales qui réalisent des bénéfices considérables. Il faut savoir que ces produits sont vendus plus de 50% du prix de la console ! » poursuit-elle. En parallèle, Nintendo poursuit ses efforts auprès des utilisateurs par le biais de l'éducation et de l'information.
« La contrefaçon de ses droits de propriété industrielle et intellectuelle, notamment ses marques, logiciels, mesures de protection technique et ses contenus jeux vidéo porte gravement atteinte à l'ensemble de la chaîne de valeur de l'industrie du jeu vidéo, aux entreprises indépendantes de création - studios de développement et éditeurs -, aux fabricants, et aux distributeurs de jeux vidéo Nintendo » explique Véronique Vasse. En effet, les utilisateurs qui auront acheté un copieur de jeux vidéo n'auront plus à acheter de jeux DS auprès des revendeurs spécialisés, ce qui représente un lourd préjudice pour eux : « les pertes liées à la contrefaçon sont estimées pour 2007 à plus de 770 millions d'euros pour Nintendo, ses éditeurs tiers et pour l'ensemble de ses développeurs tiers dans le monde entier ».
A terme, Nintendo veut tout simplement faire interdire la commercialisation des copieurs de jeux vidéo ! (ITRgames.com)