Quand le piratage de DVD finance mafias et groupes terroristes



Après avoir appris que la cybercriminalité rapportait plus que le trafic de drogue, nous apprenons aujourd'hui que le piratage de films et la contrefaçon de DVD financeraient les plus importantes organisations criminelles de la planète. Voire certains groupes terroristes. Ce sont en tout cas les conclusions auxquels sont arrivés les chercheurs de la RAND Corporation.

 

Leur rapport montre que le piratage est devenu une activité très lucrative, car ses marges sont très intéressantes (elles seraient supérieures à celles du trafic de drogue) et les risques sont minimes. Un DVD piraté coûte environ 0,70 dollar (0,34 euro) à produire et son prix de vente peut atteindre les 9 dollars (4,4 euros). La culbute est donc très vite faite. La MPA, organisation professionnelle américaine, estime que ces activités frauduleuses font perdre chaque année à l'industrie du cinéma 18 milliards de dollars. 60% étant liés aux DVD pirates et 40% au téléchargement sauvage.

 

Le rapport pointe du doigt plusieurs pays comme étant de gros fournisseurs de films piratés (Bolivie, Brésil, Chine, Colombie, Indonésie, Kazakhstan, Koweït, Lituanie, Malaisie, Pakistan, Roumanie, Russie et Ukraine) et dresse une liste des principales organisations criminelles ayant ajouté le piratage de films à leurs activités. Aucune n'est répertoriée en France. En Italie, en revanche, on trouve l'inévitable Camorra ; en Espagne, le Madrid Human Smuggling; en Grande-Bretagne, la Lotus Trading Company; en Asie, les triades de Hongkong; au Canada, les Big Circle Boys et, aux Etats-Unis, le Yi Ging et la Jah Organization.

 

 « Vu les énormes marges dégagées, il n'est pas surprenant que les organisations criminelles se soient mises au piratage de film » confirme Greg Treverton, auteur du rapport et Directeur du Center for Global Risk and Security chez RAND. Il explique être également en mesure de prouver que les bénéfices du piratage financent certains groupes terroristes comme le Hezbollah au Moyen-Orient, la PIRA (Provisional Irish Republican Army) en Irlande et la D-Company qui sème la terreur de Bangkok à Dubaï.

 

Acheter un DVD piraté n'est pas un acte sans conséquence. Mais comment endiguer ce phénomène ? La réponse est toujours la même. Un peu de répression, quelques sanctions et beaucoup de sensibilisation. Visiblement, la recette n'est pas très efficace. (ITRnews.com)