Interview de Chris Williams, Réalisateur de "Volt"



Comment est né le projet Volt ?

Au tout début Byron Howard, John Lasseter et moi, voulions faire un film d'animation en 3D autour d'un personnage qui penserait avoir des  super pouvoirs, ou quelque chose dans ce sens et qui serait plongé dans des aventures extraordinaires, à la manière de « Toy Story 2 » par exemple. John m’a demandé si je voulais le réaliser et j’ai dis « oui » à la condition de trouver une idée originale pour que l’on puisse faire le film dont nous serions fier. Pour cela nous avons bien évidemment compté sur l’expérience bénéfique de John Lasseter, car ses premières animations chez Disney sont totalement remarquables et nous avions besoin de lui pour nous donner le chemin à suivre. Et ce fut absolument incroyable de voir le travail fournis par l’équipe pour écrire et re-écrire encore l’histoire en suivant les conseils de John. Et ensemble, nous avons senti toute cette énergie qui faisait que nous étions en train de faire un film qui surprendrait les gens. Et je suis fier de pouvoir dire que j’étais au milieu de tout cela, à concentrer cette énergie. Nous avions, bien sur, un temps limité, et tout le monde avançait en ce sens tout en gardant l’idée du film que nous voulions faire. « Volt » finalement représente tout cela, car nous avons utilisé un langage proche des « Teenmovies » pour que toutes les générations se retrouvent dans cette histoire. Dans le personnage de Volt, il y a tant d’humilité et de courage, qui sont exactement ce que l’équipe voulait partager avec le public. Et, je pense que ce challenge difficile fut relevé avec brio par l’équipe. 

 

Est-ce que le succès de Pixar peut expliquer le choix de ce type d’animation ?

Oui, effectivement, je pense que toutes les personnes qui ont travaillé sur ce projet étaient excitées par le fait d’utiliser la technologie des films Pixar, mais la priorité était de trouver une bonne histoire et au fil du temps on a finit par oublier la technologie pour nous concentrer sur la trame. Mais je pense aussi que tous les studios regardent avec envie les succès de Pixar et veulent eux-mêmes créer leurs propres succès dans ce domaine. Beaucoup de dessinateurs sont attirés par ce type d’animation, mais encore une fois le succès dépend d’abord de la qualité du scénario, car l’animation 3D ne suffira jamais à faire venir les gens, et je pense que Disney apprécie cette idée. Et d’ailleurs c’est que John a toujours fait dans la conception de ses films. Je pense que l’on peut utiliser une technique plus ancienne à partir du moment où elle sert l’histoire. Et c’est ce que Pixar a toujours fait ! D’ailleurs John Lasseter est un vrai passionné de l’animation 2D et il a toujours regretté que Disney ait abandonné les grands films de Noël. C’est pour cela qu’il décidé les relancer. D’ailleurs nous auront maintenant deux équipes l’une à côté de l’autre qui travailleront l’une sur une animation 3D, l’autre sur une animation traditionnelle.

 Quelle est, pour vous, la principale qualité de ce système ?

Pour moi, la première qualité de l’animation 3D c’est d’offrir plus de possibilités dans l’action. Parce que vous avez deux choses : D’abord vous pouvez mettre la caméra où vous voulez, ce qui vous donne beaucoup plus de champ libre dans vos actions, alors que l’animation traditionnelle reste beaucoup plus restrictive. Et la deuxième chose est que vous pouvez aussi beaucoup plus jouer sur les expressions et ainsi donc sur le jeu d’acteur de vos personnages. L’animation traditionnelle limite les possibilités d’expression ou de texture qui rendent « Volt » par exemple si attachant.

 

Un court-métrage très amusant sur Rhino le hamster, vient d’être réalisé. Est-ce que le hamster a eu plus de succès que le chien ?

Il semble surtout que Rhino fut ressenti comme le personnage le plus amusant. Et nous avons réalisé ce petit film, car Rhino nous faisait beaucoup rire. Il était plus évident de générer du rire et de l’amusement avec ce personnage de Hamster, et je pense qu'il méritait de sortir du long métrage pour connaître sa propre aventure dans un court. Rhino est un personnage parfait pour divertir dans des programmes courts, car on peut le propulser dans de nombreuses situations rocambolesques. Mais je pense que dans le film « Volt » mon personnage favoris reste Volt, car il a une personnalité plus complexe et qu’il me semble beaucoup plus attachant, par cette dualité qui se trouve en lui. C’est une personnalité riche qui nous rend une image de notre propre personnalité.

 Quels sont vos prochains projets ? Allez vous encore participer à de nouvelles aventures Disney ?

Nous allons d’abord travailler sur  une suite de « Volt », car les gens veulent savoir ce qui se passe après pour certains des personnages du film. Mais John Lasseter est très stressé à l’idée de faire une suite, car il n’aime pas le système de faire une suite juste pour faire de l’argent, il tient vraiment a ce que la suite soit une histoire originale qui ne vienne pas dénaturer le premier film. Aussi tout dépendra de la façon dont Byron, John et moi allons travaillé avec l’équipe pour faire évoluer les personnages de « Volt ». Actuellement nous sommes en train de mélanger nos idées afin de trouver de nouvelles histoires à raconter.