Le point sur les nouveaux caméscopes HD 5.1 à disque dur ou mémoire flash



Certains caméscopes sont aujourd’hui de véritables machines de très haute technologie, permettant  au vidéaste amateur d’emmagasiner des sources de haute qualité technique (image, son) et disposant d’une polyvalence photographique qui rivalise avec la plupart des compacts d’aujourd’hui. Voici un point qui repose sur la prise en main de deux appareils pleinement représentatifs de cette nouvelle génération d’appareils, le Panasonic HDC-TM20 et le Sony HDR-XR500E.

 

Par Bruno  Orrù

 

Les cassettes, vestiges du passé ?

Les nouvelles générations de caméscopes mettent sans aucun remord les cassettes au rang de vestige du 20ème siècle. Le futur de l’enregistrement sur bande semble en effet de plus en plus écarté par les constructeurs. Pour autant l’enregistrement sur bande possède de bons arguments. Le premier est un coût de stockage ridiculement faible, le prix des cassettes DV étant aujourd’hui de quelques petits euros pièce. En Voyage, il n’est pas compliqué de prévoir plusieurs cassette ou, au pire, d’en trouver à l’échoppe du coin si vous êtes dans un secteur touristique. Mais surtout, aussi étonnant que cela puisse paraître à certains, la sécurité d’un enregistrement dans le temps est mieux garantit sur bande que sur mémoire ou disque dur. Une mémoire peut s’effacer rapidement pour différentes raisons (choc électrique) et un disque dur peut casser à toute occasion (choc, usure, défaut de conception…).

 

Les caméscopes DVD, une erreur ?

Il fut un temps pas si reculé ou de nombreux caméscopes proposaient d’enregistrer directement sur support DVD. A titre personnel j’ai régulièrement été critique envers cette alternative qui était non seulement couteuse à l’achat des supports mais surtout, la qualité d’enregistrement n’était pas vraiment optimale. La compression MPEG2 requise étant souvent violente et avait également du mal à garantir une bonne qualité d’image sur les travellings ou les zooms un peu rapides. Une idée à laisser de coté donc.

 

Le futur en mémoire

Les caméscopes du 21ème siècle enregistrent vidéo et photo soit dans une mémoire flash (le Panasonic HDC-TM20 de cet article) ou sur la base d’un disque dur (le Sony HDR-XR500E de cet article).

 

Enregistrer sur mémoire ou disque dur possède un avantage évident, les séquences sont accessibles immédiatement sur l’appareil lui-même et le transfert vers un ordinateur ne prend pas plus de quelques minutes, même si celle-ci peuvent néanmoins être longues si de nombreux giga sont transférés. 




 

Contraintes d’espace

Par contre, l’espace mémoire ou l’espace disque embarqué dans le caméscope n’est pas infini, loin de là ; il faut donc anticiper les limites du support, notamment pour les voyages de longue durée. Il faudra par exemple prévoir pour de longs déplacements d’emmener dans sa besace un ordinateur portable au disque dur lui-même suffisamment spacieux. Pour les caméscopes à mémoire flash généralement limités à une paire d’heures de capacité, il faudra prévoir l’achat de cartes mémoires, autant que nécessaires sachant qu’une grosse carte de 16Go permet « seulement » deux heures d’enregistrement en full HD. 




 

Si vous êtes plutôt attiré par un caméscope à disque dur sachez que certains modèles 2009, notamment le Sony de cet article proposent des disques dur de capacité double ou triple de ce qui se faisait il y a quelques mois à peine. 120 (le HDR-XR500E de cet article) ou 240 gigas (Sony HDR-XR520E) cela permet tout de même de nombreuses heures d’enregistrement et peux donc permettre une certaine autonomie pour des voyages de quelques jours.

 

AVC HD

Un autre aspect est également important. Alors que les premiers caméscopes HDV enregistraient sur casettes DV en MPEG2, ces caméscopes enregistrent en AVC HD, soit en MPEG4. C’est un élément important car le montage de ce type de flux est moins souple et demande un ordinateur récent avec une bonne carte vidéo et surtout un processeur véloce ; attention d’ailleurs aux ordinateurs portables qui doivent être vraiment « costaux ». En effet les flux MPEG4 matérialisent des fichiers fortement compressés qui demandent de la puissance brute pour le décodage (et aussi pour l’encodage bien sur).

Certains modèles de caméscopes proposent des paramètres de bande passante pour l’enregistrement sachant qu’une bande passante plus large est synonyme de moins de compression et donc de meilleure qualité. Regardez bien cet élément lors de votre sélection si vous êtes exigeant sur la qualité.

 

5.1

L’AVC HD permet l’enregistrement en Surround 5.1, une possibilité que certains pourront certainement qualifier de gadget mais le choix stéréo ou 5.1 est toujours proposé dans les paramètres. Là aussi une petite remarque du coté des logiciels de montage puisque la gestion de l’audio 5.1 est réservé a une certaine gamme de logiciels, je vous conseille pour ma part Sony Vegas Studio 9 qui est vendu moins de 100€ et qui offre une large palette de fonctionnalités (voir le test de Vegas Studio 9 sur DVDcritiques.com en suivant ce lien).

 




Poids léger et poids lourd


Sélectionner un caméscope à mémoire flash permet d’avoir dans le creux de la main un appareil très léger et plus compact que son homologue qui dispose d’un disque dur… qui pèse. La mémoire flash permet également de ne pas avoir les contraintes des éléments mécaniques d’un disque dur, tant en termes de fragilité que de bruit de fonctionnement. Sachez aussi qu’un disque dur ça chauffe et que certains modèles deviennent vite chaud, à la limite du tolérable.

 

Un petit mot complémentaire sur la fragilité des modèles à disque dur. Personne n’a véritablement de recul sur ce type de caméscopes qui n’existent que depuis quelques petites années. Il est évident que la mécanique d’un disque dur est plus fragile que celle d’une casette. Attention donc aux chocs, surtout lors d’un enregistrement ou de la lecture d’une séquence.

 

Gestion des archives

Le problème le plus crucial avec un caméscope à mémoire ou à disque dur c’est le stockage. Les constructeurs vous alertent volontiers dans leurs manuels (nettement moins dans les arguments de vente), il est totalement irresponsable de ne pas faire une copie de sauvegarde des enregistrements importants logés dans la mémoire ou le disque dur du caméscope. En d’autres termes, ne négligez pas le coût du stockage en achetant un caméscope de ce type car il faut prévoir plusieurs disques durs pour ranger ses archives. Prévoyez même une deuxième copie de sécurité pour les documents les plus importants car un disque dur, ça casse… même (et surtout) quand on ne s’en sert pas !

 

En conclusion

Les nouveaux caméscopes à mémoire flash ou disque dur sont facile et rapide à manier au quotidien. Les grands écrans tactiles permettent une navigation intuitive dans les différents menus, apportant encore plus de plaisir au maniement, tant au niveau des réglages que du visionnage des séquences ou des photos. On prendra soin de vérifier que l’archivage ne pose pas de soucis et que vous avez un ordinateur récent pour faire du montage sur flux AVC HD. Dans le cas contraire, restez sur des modèles à bande HDV, même si l’accès aux séquences est moins pratique, l’archivage est plus sur et les possibilités de travail plus large, notamment sur le choix des logiciels.

 

 



 

 

En situation

Je n’ai pas sélectionné pour cette prise en main les deux références ci-dessous au hasard. Ce sont globalement les stars du segment et de leur catégorie de prix. Dans les deux cas, l’image délivrée sera plus que satisfaisante pour une utilisation non professionnelle. Vous trouverez ci-après quelques commentaires ; notez qu’il ne s’agit pas d’une comparatif mais de remarques vous permettant d’affiner votre choix pour l’achat de votre prochain caméscope.

 

GPS

Le Panasonic HDC-TM20 ne correspond pas au haut de gamme de la marque, contrairement au Sony HDR-XR500E qui se place juste en dessous du récent HDR-XR520E récemment primé aux EISA Awards, notamment pour sa fonction de localisation GPS. Un GPS dans un caméscope ? Oui, cela permet ensuite de pointer sur une carte l’endroit exact ou l’on a pris une photo ou enregistrer une vidéo. Pour ceux qui voyagent et ont la mémoire courte cela peut-être une aide précieuse. A noter que cette information enregistrée de manière invisible dans le flux vidéo, cette information peut donc être récupérée à tout instant, à condition que le film soit sur le disque dur du caméscope bien entendu.

 

 

Menu tactile

Les deux caméscopes proposent un menu tactile, une habitude depuis quelques années chez Sony mais une nouveauté 2009 chez Panasonic. Dans les deux cas la navigation est aisée car intuitive. On accède rapidement aux modes d’enregistrement et, bien évidemment aux séquences enregistrées. Il faut bien avouer qu’après avoir gouté aux joies du tactile il est difficile de revenir en arrière, même si d’évidence, l’écran laisse vite apparaître de vilaines traces de doigt. Elles seront toutefois généralement invisibles lors des séquences d’enregistrement.

 

Autonomie

Alors que le rechargement de la batterie se réalise directement sur le caméscope chez Sony (cela monopolise donc l’appareil), Panasonic propose en série un chargeur séparé. Le principe même d’une mémoire flash ne génère pas de gourmandise en énergie très différente du mode cassette. Par contre, pour faire tourner un disque dur, la demande est plus forte. Cela se remarque par exemple par la durée de vie des batteries qui sont loin d’atteindre les durées théoriques promises par le constructeur. Non pas que ce dernier nous trompe mais les batteries sont prévues pour différents modèles (de même génération en principe, il est rare qu’une batterie soit utilisable sur des appareils futurs) et n’oubliez jamais que les durées annoncées sont dans des cas d’utilisation improbables en déplacement. Quoi qu’il en soit, en fonction du type de caméscope, la durée de vie diffère et dans le cas d’un caméscope à disque dur, elle est environ 30% inférieure. Prévoyez donc une seconde batterie ; attention aux modèles très longue durée qui ont une profondeur important et qui, une fois greffée, peuvent gêner dans la manipulation de l’appareil.

 

Poids

J’ai réellement apprécié la légèreté du Panasonic HDC-TM20 à mémoire flash ainsi que sa rapidité à se mettre en route ; logique il n’a pas d’éléments mécaniques importants. D’un autre coté, la rapidité de mise en route du disque dur du HDR-XR500E est impressionnante. A noter que les deux appareils ne chauffent pratiquement pas. Cela semble logique pour le  système de mémoire flash mais c’est moins évident pour un modèle à disque dur. J’ai réalisé de longues sessions d’enregistrement sans éteindre le caméscope et le HDR-XR500E est toujours resté tiède, sans plus.

 

 

Zoom et optique

J’ai bien aimé sur le HDR-XR500E la gestion du zoom, sensiblement plus souple que les modèles des années passées, permettant par exemple de faire un zoom lent sans à coup. C’est plus compliqué sur le HDC-TM20, le bouton de zoom réagissant rapidement à la pression du doigt.

 

Les deux appareils proposent une focale serrée, je vous conseille fortement de prévoir dans votre budget l’achat d’un grand angle, même si ce type d’objectif (de qualité) est cher. En pratique et si vous pratiquez du tourisme, le grand angle sera quasiment systématiquement utilisé, soit pour avoir dans le champ de vision un édifice dans sa totalité mais aussi pour filmé sans trop de recul des personnes.

 

Sensibilité

Coté sensibilité, le HDR-XR500E étonne par sa capacité à aller dans le détail dans des endroits peu éclairés, même si d’évidence il ne concurrence pas un bon APN bridge ou reflex. Si l’on en croit le constructeur, cela serait du au nouveau Capteur CMOS Exmor R sous technologie ClearVid. En tout cas, je peux vous assurer que l’écart avec le HDC-TM20 est net et que j’ai pu réaliser des photos dans des musées avec peu de bruit dans les arrières plans, pourtant peu éclairés.

 

Multitude de fichiers

Une remarque sur le type de documents obtenus avec ce type de caméscope. Sur bande, la capture sur ordinateur se traduit généralement par un gros fichier que l’on peut découper à sa guise. Ici chaque appui sur le bouton stop se traduit par la création d’un fichier. Vous aurez donc des dizaines, voir des centaines de fichier qu’il peut être compliqué à classer et cataloguer. N’hésitez pas par conséquent à réquisitionner l’utilitaire d’importation Windows qui permet d’affecter un commentaire et de nommer les fichiers importé. C’est toujours ça de gagné coté pratique dans les archivages.