Test caméscope Sony 3D HDR-TD10E : La 3D pour ses souvenirs personnels



Le HDR-TD10E est le premier caméscope grand public de Sony permettant d’enregistrer en 3D Full HD. Ce modèle à mémoire 64Go intégrée est facilement reconnaissable sur les étagères des revendeurs car plus joufflu que ses camarades et, surtout, car montrant fièrement ses deux objectifs parallèles. Nous vous proposons une prise en main après 10 jours passés en sa compagnie dans diverses situations.

 

Immersion 3D par Bruno Orrù

 

Le HDR-TD10E est un caméscope à mémoire intégrée de 64Go, capacité qui peut être étendue par insertion d’une carte mémoire Memory Stick Pro Duo ou SD/SDHC, ces cartes n’étant évidemment pas livrées avec l’appareil. Son profil diffère légèrement des appareils traditionnels car la juxtaposition des deux objectifs requis pour créer la 3D découle sur une largeur plus importante, nous sommes avec cet appareil avec un peu moins de 7 cm de largeur, profondeur et hauteur étant par ailleurs standard. Le poids s’en ressent un peu puisque l’appareil nu sans batterie atteint les 645 grammes.

Le HDR-TD10E est proposé dans une gamme tarifaire correspondant au haut de gamme des caméscopes compacts grand public ; ce positionnement souligne parfaitement la particularité de cette référence, la seule du constructeur à ce jour, permettant de capturer vos souvenirs en 3D, et en full HD, le flux vidéo étant  toutefois parfaitement compatible 2D.

La notion de full HD est ici importante et traduit de fait que cet appareil dispose d’un objectif / capteur distincts pour capturer des images HD pleine résolution 1 920 x 1 080 pour chaque œil. Attention toutefois, que ce soit en 2D ou en 3D, cet appareil enregistre en 50p soit 50 images / secondes en progressif. Nous allons voir plus loin que cela pose un souci pour la fabrication de Blu-ray 3D qui eux, imposent en sortie en signal 24p.

Le format d’enregistrement est le MVC pour la 3D, format qui est une adaptation du MPEG4-AVC 2D. Un seul fichier est généré à l’enregistrement, parfaitement compatible 2D mais reconnu comme un enregistrement 3D si le diffuseur ou le logiciel de montage accepte ce type de fichiers.

Globalement, le HDR-TD10E possède les mêmes caractéristiques et fonctions de ses congénères de la marque de budget similaire, je vous laisse jeter un  œil en fin de test sur les caractéristiques générales. Je note ici toutefois quelques éléments dignes d’attention. Le zoom optique (objectif Sony G d’excellente performance) est 12x en 2D mais 10x en 3D. Le zoom numérique (17x) n’est quant à lui effectif uniquement qu’en 2D. Notez également que la distance focale est légèrement différente en 3D et 2D : f = 2,9 mm - 29 mm (3D) / f = 2,9 mm - 34,8 mm (2D).




 

Quelques absences remarquées

On remarquera toutefois l’absence de la fonction GPS qui pourtant est désormais généralisée sur le haut de gamme Sony. Autre absence, beaucoup plus délicate, le HDR-TD10E ne dispose pas de viseur optique. Pour ceux, comme moi, qui utilisent régulièrement ce mode de visée, c’est un handicap certain, d’autant plus que l’écran n’offre quasiment aucune lisibilité dès que l’on est en situation de soleil. Un écran, par ailleurs de qualité impressionnante (Xtra Fine 1 229 000 points de 8,8 cm) au niveau du détail affiché, que ce soit en 2D ou 3D. Ha oui, une petite précision tout de même, aucune paire de lunettes 3D n’est requise pour l’écran 3D.

 

Des contraintes à ne pas négliger

La première contrainte est qu’il n’existe pas à  ce jour de complément optique grand angle adapté à la présence de deux objectifs, la prise de vue est donc conditionné à avoir suffisamment de recul suivant les situations. Sony précise toutefois dans sa documentation qu’un objectif grand angle est possible en 2D mais aucun accessoire spécifique de ce type n’est actuellement proposé par le constructeur.






La seconde contrainte concerne la prise de photo. Sachez tout d’abord qu’étonnamment ce caméscope est totalement incapable de prendre des photos 3D ! Vous achetez donc un outil pour filmer en 3D uniquement et c’est bien dommage. D’autre part, il est impossible de prendre en cours de capture 3D une photo, possibilité qui reste toutefois active lors d’une capture 2D, jusqu'à 7,1 mégapixels de résolution.

A noter pour ceux qui aiment les modes manuels que la molette programmable qui permet le contrôle de la mise au point, la balance des blancs, l'exposition, la touche d'exposition automatique AE, l'iris et la vitesse d'obturation… n’est active qu’en 2D.

Enfin, je signale pour ceux qui connaissent les modes Golf Shot (capture d’images en rafales ultra-rapides), de détection automatique des visages et de sourires ainsi que le mode de mise au point avec suivi (permet de sélectionner un objet sur l'écran tactile et de garder la mise au point automatique verrouillée sur ce sujet) que ceux-ci ne sont également actifs qu’en 2D.

 

En situation

Le premier sentiment qui s’ouvre en prenant en main le HDR-TD10E est relatif au volume de la machine (et dans une moindre mesure son poids) ; la forme aplatit permettant de juxtaposer les deux objectifs invite à préférer de le maintenir à deux mains. La prise en main à bout de bras est bien sur possible mais il faudra alors muscler son poigné pour assurer une parfaite stabilité, absolument nécessaire pour une capture 3D de qualité. Heureusement, cette contrainte disparaît globalement au fil des jours.

La capture 3D s’accompagne obligatoirement d’une vue 3D sur l’écran, j’aurais pour ma part souhaité une possibilité de débrayer ce contrôle en 2D car la perception 3D n’est correcte que lorsque l’œil est dans l’angle optimal, ce qui n’est pas toujours le cas lorsque l’on filme, loin de là. Par contre, à la lecture sur l’écran, rien n’empêche de passer en mode 2D, notamment si plusieurs personnes doivent observer le résultat de la capture.






Pour la lecture des films ou photos Sony propose une nouvelle interface dénommée Event Browse ; elle propose un regroupement les vidéos et photos stockées sur le caméscope par événement / date. Une bonne idée mais qui se révèle un tantinet exaspérante quand vous commencez à avoir de nombreuses séquences, n’oublions pas en effet que chaque action  d’enregistrement se traduit par un fichier différent, quelque soit la durée de capture. On se retrouve donc vite à déplacer ces regroupement pour retrouver une séquence spécifique, sans que la lisibilité des séquences soit toujours évidente.

La réactivité à l’allumage est correcte et permet de commencer à filmer en moins de 2 secondes, une performance notamment liée au processeur d’image BIONZ haut débit. Je ne reviendrais pas ici sur la problématique de ne pas ajouter de complément optique grand angle, c’est assurément une contrainte à intégrer… ou à subir, par exemple pour filmer une réunion familiale dans une pièce ou le recul manque, ou pour filmer un monument, là encore sans recul suffisant.

Le capteur EXMOR R (modèle rétro éclairé de 4 200 000 pixels, dont 1 990 000 pixels actifs en mode 16/9ème 2D, le double par œil en mode 3D) m’a semblé aussi performant en 2D qu’en 3D dans les conditions de basse lumière (Sony donne un chiffre de sensibilité de 11 lux en mode 50p et descend même à 3 lux en 25p 2D !), c’est un élément essentiel car les effets de relief se tassent rapidement lorsque la luminosité s’amoindrit.

Le HDR-TD10E mérite son positionnement haut de gamme au niveau de la qualité d’enregistrement qui est de haute qualité, y compris en mode tout automatique. La mise au point automatique est très réactive et je n’ai observé que peu d’effets de pompage lors de mes différentes captures. Le passage à des zones bien éclairées à des zones sombres est bien maitrisé. Les couleurs sont bien respectées et vous n’aurez pas de mauvaises surprises en visionnant un ciel bleu, une herbe bien verte ou un superbe couché de soleil. En 3D les mouvements rapides sont plutôt bien gérés, même si d’évidence cet appareil n’est pas prévu pour des situations extrêmes. Si vous filmez une personne en mouvement vous n’aurez aucun problème de rendu, de même pour des véhicules qui se déplacent. C’est clairement l’une des bonnes surprises de ce HDR-TD10E, véritablement capable d’assurer une capture 3D qui tient globalement la route. Les problèmes apparaissent plutôt lorsqu’on néglige les premiers plans par rapport au sujet principal, cela peut alors découler sur des effets de profondeur non voulu mais pour autant cela ne fausse que rarement la mise au point. Le Stabilisateur optique SteadyShot semble fonctionner à merveille car je n’ai quasiment eu aucun décrochage de 3D en filmant en mouvement, en suivant par exemple des personnes ou des animaux.

Pour l’enregistrement sonore 5.1, Sony argumente que le nouveau design sensible du microphone permet une meilleure capture sonore, ce que j’ai en effet constaté par rapport à mon modèle personnel, de génération récente, notamment au niveau de la directivité et par ricochet de la gestion des bruits ambiants.

 

Spectacle familial 3D

Si vous possédez un téléviseur compatible 3D, il suffit de brancher le caméscope via un câble mini HDMI (non livré) pour profiter instantanément du résultat. Des nombreuses situations différentes je n’ai pas eu de mauvaises surprises sur les effets de relief engendrés par le HDR-TD10E. Evidemment, on s’aperçoit vite dans les essais que la manière dont on doit filmer en 3D s’entoure de contraintes plus sévères, notamment en modérant l’emploi du zoom et, surtout, en faisant attention aux premiers plans (objets, végétation…) qui peuvent engendrer un effet non voulu et visuellement perturbant.

Vous pouvez transférer les vidéos sur un disque dur externe en mode « copie directe » sans passer par un PC. Si ; comme moi, vous aimez faire du montage, sachez que je n’ai rencontré aucun problème de gestion des flux 3D de cet appareil sur notamment le logiciel Cyberlink PowerProductor  10 (voir test sur DVDcritiques en suivant ce lien).

 

En conclusion

Le HDR-TD10E possède quelques contraintes que le vidéaste amateur exigeant pourra regretter en remplacement d’un appareil existant. Si ces contraintes vous conviennent, le HDR-TD10E s’avère alors une excellente opportunité de basculer dans le monde de la capture 3D, le HDR-TD10E gérant parfaitement la plupart des situations familiales ou de tourisme. La double compatibilité 2D/3D des fichiers générés  est assurément un point d’importance pour ne pas se poser de question de rétro compatibilité des séquences enregistrées, y compris pour des notions de partage. Si la 3D vous intéresse, vous ne serez pas déçu par les capacités de ce HDR-TD10E, n’hésitez pas à vous rendre en magasin pour faire quelques tests, le rendu à l’écran de contrôle est proche de ce que vous aurez chez vous.

 

Prix indicatif : 1.399€

 

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