THE DARK KNIGHT RISES sera disponible en vidéo le 28 novembre 2012 en édition collector 2 DVD ou en Ultimate edition 2 BD + DVD+ Copie Digitale (copie améliorée). A cette occasion, nous vous proposons au travers le dossier de presse une revue complète du film.

GORDON : Batman est le héros que Gotham mérite,mais pas celui dont Gotham a besoin en ce moment.
Ces mots, prononcés par le commissaire Gordon à la fin de THE DARK KNIGHT – LE CHEVALIER NOIR, en 2008, mettaient en place une conspiration funeste faisant de Barman un meurtrier et de Harvey Dent, – mort, à l'insu du public, sous les traits du vengeur Double-Face – un combattant du crime l'ayant payé de sa vie... En se fondant sur ces mensonges, les maîtres de Gotham ont pu faire adopter de nouvelles lois, très sévères, qui ont permis de mettre des criminels derrière les barreaux ou de les expulser hors des frontières de la ville.
Le réalisateur, scénariste et producteur Christopher Nolan précise : "Notre histoire débute huit ans après ces événements, alors qu'il semble que Batman et le commissaire Gordon ont réussi et que la présence du Chevalier noir n'est plus nécessaire à Gotham. En ce sens, Bruce Wayne a gagné la bataille, mais il est traumatisé par ce qui est arrivé et ne sait pas comment tourner la page et ne plus être Batman. THE DARK KNIGHT RISES traite essentiellement des conséquences de ses actes, et de ceux des autres personnages, dans les précédents films".
Avec cet opus, le dernier de la trilogie DARK KNIGHT, Nolan finalise un cheminement narratif initié en 2005 avec BATMAN BEGINS. "Nous étions tous très enthousiastes à l'idée de conclure cette histoire. Il s'agissait là de notre motivation première pour retourner à Gotham", se souvient-il. "Nous avions aussi un terrible sentiment de responsabilité pour être à la hauteur des attentes suscitées par les deux premiers films, tout en montrant au public quelque chose d'inédit. C'était un équilibre périlleux".
Les auteurs du film et les acteurs tenaient également à maintenir un équilibre entre l'action pure et dure et l'émotion. Comme l'explique la productrice Emma Thomas : "Dès le départ, Chris a voulu faire en sorte que chacun de ces films ne puisse pas être catégorisé dans un genre précis. THE DARK KNIGHT RISES a tout l'humour et le sensationnalisme qu'un grand divertissement doit avoir : l'action a une part énorme, mais l'histoire et les personnages ont la même importance, sinon plus ; parce qu'il est difficile de se sentir concerné par tout ce ramdam si il n'y a rien pour qu'on s'y sente impliqué émotionnellement".
Le producteur Charles Roven ajoute : "Nous voulions tous être épatés, mais on voulait aussi se sentir impliqué. Quelle que soit l'envergure du film, Chris n'a jamais perdu de vue l'intrigue et les relations entre les personnages, qui sont des éléments présents dans chaque film".
Un personnage central traverse la trilogie, comme l'indique le réalisateur : "Notre fil conducteur, dans ce récit de la légende de Batman, a toujours été le parcours de Bruce Wayne. C'est quelque chose auquel je tenais beaucoup, comme [les coscénaristes] David Goyer et mon frère Jonah [Nolan]".
Christian Bale, qui reprend le rôle-titre, précise : "Dans BATMAN BEGINS, on est témoin de la tragédie et de la douleur qui motivent ce jeune homme plein de colère, il se sent inutile et cherche sa voie – il veut savoir qui il est, et ce qu'il peut devenir. Puis dans THE DARK KNIGHT – LE CHEVALIER NOIR, il découvre sa voie : il est utile et il fait ce qu'il pense être la meilleure chose qu'il puisse faire de sa vie. Désormais, huit ans ont passé et il a perdu la dernière chose qui lui donnait un but… jusqu'à ce qu'il soit obligé de faire face à un nouveau danger qui menace la ville, et qui le menace également".
Le danger surgit sous les traits d'un impitoyable criminel masqué appelé Bane, qui se fait connaître des habitants de Gotham grâce à une explosive démonstration de pouvoir. Tandis que l'Épouvantail était un fou, et le Joker un anarchiste, "Bane est un terroriste tant du point de vue de sa personnalité que de ses actes", explique Tom Hardy qui joue ce nouvel ennemi juré de Batman. "Il est physiquement intimidant et il est aussi très intelligent, ce qui le rend d'autant plus dangereux".
"En décidant qui serait le prochain méchant, il était impératif que ce soit un personnage complètement différent du Joker, et qu'il incarne la force brute", souligne Nolan. "La composante physique de ce que Bruce Wayne accomplit en tant que Batman est d'une importance extraordinaire, et nous ne l'avions pas vraiment mise à l'épreuve dans les deux premiers films. Je voulais que Batman rencontre son égal sur le plan de la force physique, mais aussi intellectuelle. Bane est une force à l'état brut tout en ayant un sens fanatique de la tâche à accomplir, et cette conjugaison le rend invincible".
"C'est bien la première fois que Batman ne semble pas être en mesure d'avoir clairement le dessus dans un affrontement", reconnaît Bale. "Il a été inactif pendant des années et il est donc affaibli, et Bane est non seulement incroyablement fort mais aussi sans merci dans l'acharnement qu'il voue à sa cause et l'idéologie qui l'anime".
Au départ, ce n'est pas Bane qui attire Bruce hors de Wayne Manor, mais une rencontre intrigante avec une cambrioleuse particulièrement douée, Selina Kyle – plus connue dans le jargon de Batman sous le nom de Catwoman. "On sentait bien qu'on devait avoir Catwoman dans ce film", explique Nolan, "mais nous cherchions un moyen naturel d'intégrer nos personnages dans cet univers. Selina est une cambrioleuse agile comme un félin, une reine de l'arnaque et une figure classique de la femme fatale. Ceci était le point de départ, et nous y avons greffé l'image emblématique de Catwoman après coup".
Anne Hathaway, l'une des seules parmi les acteurs principaux à avoir vécu là sa première expérience de tournage avec Christopher Nolan, admet qu' "il est difficile de décrire le personnage de Selina Kyle car elle est foncièrement réservée et très mystérieuse. Elle vit selon son propre code de l’honneur, ce qui la pousse parfois à agir de façon répréhensible aux yeux des gens".
Pour le scénariste Jonathan Nolan, "c'est son sens ambigu de la morale qui fait que Batman a enfin quelqu'un avec qui il peut s'entendre. Étrangement, elle est le yin de son yang : la dynamique entre eux est si évidente et spontanée – la façon espiègle qu'elle a de s'amuser à ses dépens –, l'affinité si immédiate qu'elle enlève un peu de noirceur au personnage de Batman".
THE DARK KNIGHT RISES introduit deux nouveaux alliés de Bruce Wayne et, par extension, de Batman. Marion Cotillard joue Miranda Tate, une philanthrope fortunée qui siège au conseil d'administration de Wayne Enterprises et devient par la suite une amie fidèle. Joseph Gordon-Levitt rejoint, lui, le casting en interprétant un autre personnage inédit : l'officier de police John Blake qui impressionne le commissaire Gordon par son courage et son intégrité.
Gary Oldman reprend lui le rôle du super-flic de Gotham, le commissaire Gordon, qui a caché la vérité à propos de la disparition de Harvey Dent au prix d'une grande souffrance personnelle. "Il respecte le sacrifice de Batman, mais mentir aux citoyens de Gotham va à l'encontre de toutes ses valeurs", explique l'acteur.
Le fidèle domestique de Bruce Wayne, Alfred, reprend à nouveau du service sous les traits de Michael Caine. "Alfred et Bruce ont un lien affectif des plus forts, qui a été mis à l'épreuve au cours de chacun des opus précédents", souligne Nolan, "mais dans THE DARK KNIGHT RISES, il va être éprouvé comme jamais. Alfred, qui se soucie avant tout du bien-être de Bruce, met en doute certaines des décisions qu'il prend et la direction que prend sa vie, et ceci apporte inévitablement son lot de tensions".
Autre personnage bénéficiant de la confiance de Wayne quant à la véritable identité de Batman : l'ingénieux PDG de Wayne Enterprises, Lucius Fox, encore une fois joué par Morgan Freeman.
"Un des grands plaisirs, en travaillant sur ce film, a été d'avoir l'opportunité d'écrire à nouveau pour Michael Caine, Gary Oldman et Morgan Freeman", raconte Nolan. "Ce qui réunit ces trois personnages, c'est qu'ils représentent tout trois une figure paternelle pour Wayne, la plus proche étant bien sûr Alfred. Mais Alfred, Lucius et Gordon l'ont tous, d'une façon ou d'une autre, aidé à devenir un homme meilleur".
Tout au long de la trilogie, Fox a fourni à Batman des ressources en constante évolution : du Batcostume à la Batmobile en passant par l'ingénieuse Bat-Pod, qui permet au Chevalier noir de circuler aisément dans les rues de Gotham. Dans ce film, il peut enfin littéralement survoler les rues, grâce à son nouveau véhicule aéroporté, mi-hélicoptère, mi-avion et nommé, fort à propos, le Bat.
Le réalisateur a encore repoussé les limites pour THE DARK KNIGHT RISES, puisqu'il étend son usage des caméras IMAX. Presque la moitié du film a été tournée avec des caméras IMAX 65 mm ultra haute définition à 15 perforations. "Nous avions obtenu de superbes résultats avec les caméras IMAX sur le dernier film, et j'apprécie ce que l'IMAX apporte du point de vue technique, mais ce qui m'intéresse surtout, c'est ce que ça peut m'apporter comme dispositif narratif. Comment l'IMAX peut-il permettre au public de se plonger encore plus dans cet univers ? L'IMAX donne la plus grande envergure possible et crée l'expérience immersive la plus totale".
Le tournage de THE DARK KNIGHT RISES a mené les équipes technique et artistique sur trois continents, et jusque dans les airs. L'action débute en plein ciel, quand Bane commence son carnage avec un détournement d'avion et un enlèvement meurtrier. L'essentiel de l'époustouflante séquence aérienne a été réellement tourné dans les airs, au-dessus de l'Écosse. Au Royaume-Uni, le tournage s'est également poursuivi au pays de Galles et à Cardington, au nord de Londres, où l'immense hangar à avion qui est devenu comme une seconde maison pour Nolan et son équipe a abrité nombre de scènes d'intérieurs.
La production s'est également déplacée en Inde et jusqu'aux États-Unis. Pour la première fois, trois villes différentes ont servi de lieux de tournage et de toile de fond à Gotham, puisque des scènes ont été tournées à Pittsburgh, à Los Angeles, et dans la ville qui est parfois surnommée Gotham, New York.
Comme l'explique Nolan : "Quand on regarde ces films, on peut voir que le monde actuel s'y reflète mais on ne veut pas donner plus de précisions. On appréhende juste ces histoires selon nos préoccupations. Qu'est-ce-qui nous fait peur ? Qu'est-ce-qui nous donne de l'espoir ? Dans notre monde, quels événements nécessiteraient l'intervention d'un héros de la stature de Batman ?"
GORDON : Batman doit revenir.
BRUCE : Et s'il n'est plus là ?
GORDON : Il faut qu'il revienne. Il le faut.
Bruce Wayne a tenus sa promesse faite dans BATMAN BEGINS : reconstruire le Wayne Manor "exactement à l'identique". Mais pour son propriétaire, retiré derrière ses murailles imposantes, la demeure est devenue un refuge davantage qu'un foyer.
David S. Goyer, coauteur de l'histoire de THE DARK KNIGHT RISES avec Christopher Nolan, explique que "nous avons souhaité cet intervalle de huit ans car il fallait suffisamment de temps pour que la légende de Batman se soit estompée quelque peu, et nous voulions que Bruce Wayne lui-même ait disparu derrière un voile de rumeurs et de mystère".
Christian Bale, qui reprend pour la troisième et dernière fois le double rôle de Wayne et de Batman indique : "Bruce se sent terriblement isolé depuis la tragédie qui lui a fait perdre la femme qu'il aimait, Rachel, et le terrible tour que les événements ont pris et ce qui est arrivé à Harvey Dent. Il ressent une grande culpabilité car s'il n'avait pas choisi d'être Batman, rien de cela ne serait arrivé. Ses croyances ont été ébranlées et ça l'a affecté émotionnellement et physiquement. Mais combien de temps peut-il laisser la douleur du passé prendre le pas sur le présent ? Et à quel moment un tel comportement devient-il autodestructeur ?"
Nolan remarque qu'en abandonnant l'apparence de Batman pendant toutes ces années, Bruce a en quelque sorte sacrifié ses deux identités: "Nous retrouvons un homme qui n'a plus de mission à accomplir, même si cela avait toujours été le but".
"En apparence, Gotham est devenue telle que l'espérait Bruce", ajoute Thomas, "mais parce que tout cela repose sur un mensonge, rien n'est aussi simple. 'Fais attention à ce que tu désires', dit l'adage, car sans Batman, Bruce n'a plus de sens à donner à son existence".
"La raison pour laquelle j'ai toujours été attiré par le personnage de Batman", explique Nolan,"c'est que c'est un super héros qui n'a pas de super pouvoirs, hormis son extrême richesse. Ce qui explique sa nature extraordinaire, c'est sa grande motivation et sa vocation sans limites, ce qui fait de lui un individu très crédible".
"Ce qui est génial avec ce personnage, c'est que ce à quoi on peut s'identifier le moins est son statut de milliardaire. Avoir ce genre de moyens, c'est quelque chose que la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer. Mais tout le reste est très vraisemblable d'un point de vue émotionnel", reprend Bale.
"Cela a été très gratifiant de voir Christian prendre en compte l'évolution de son personnage au cours de ces trois films", ajoute le réalisateur. "Il prend toujours très à cœur d'être au plus près de son personnage et je pense que ça se voit particulièrement bien dans ce film, où il donne vraiment à voir que Bruce est plus âgé mais pas nécessairement plus sage. Il s'agit là d'une interprétation très nuancée, et c'est ce que nous offre systématiquement un acteur aussi talentueux que Christian".
En dépit de l'absence apparente de Bruce Wayne, les citoyens les plus influents de Gotham se sont réunis au Wayne Manor pour une opération caritative lors d'une célébration à la mémoire d'Harvey Dent. Il s'agit là d'un parfait terrain de chasse pour l'audacieuse et féline Selina Kaye, la cambrioleuse au charme félin. Sa rencontre avec Bruce Wayne va produire sur ce dernier un effet inattendu.
"Ce qui touche vraiment Bruce, c'est qu'après des années de solitude, il rencontre cette femme qu'il trouve fascinante et drôle", relève Bale. "Il réalise tout à coup qu'il cherche quelque chose, même inconsciemment, que sa vie est devenue complètement terne et qu'il a besoin de contact humain."
Anne Hathaway le confirme : "Je pense que Bruce doit beaucoup à Selina car il menait une vie complètement retirée jusqu'à ce qu'elle débarque : grâce à elle, son cœur palpite, et elle lui rappelle qu'il y a des gens drôles à l'extérieur, dans le monde. Ce que les fans ont toujours adoré chez Bruce et Selina, c'est le côté taquin et joueur de leur relation. Ils ont beau agir de façon différente, ils ont en fait beaucoup en commun : ils aiment que certaines choses restent secrètes, ils sont généralement en avance sur tout le monde et ils préfèrent s'habiller en noir", ironise-t-elle. "Je me suis vraiment amusée en travaillant avec Christian. Il est toujours prêt à rigoler et passer un bon moment, mais il est aussi très solide. Il fait partie de ces acteurs qui vous donnent des ailes".
Donner la réplique à Christian Bale n'est pas la seule raison pour laquelle la comédienne était enthousiaste à l'idée d'incarner, comme elle l'appelle, "l'un des plus célèbres personnages féminins de BD jamais crées". "J'ai regardé de vieilles BD et lu pas mal de choses sur les sources d'inspiration de Bob Kane pour Catwoman", poursuit-elle, "mais le plus important était d'être Catwoman dans ce film et de s'intégrer au Gotham de Christopher Nolan. Je suis complètement fan de son travail. Avec Batman il a su soulever des questions philosophiques très intéressantes, tout en tournant de spectaculaires scènes d'action et en y instillant de l'humour. C'était un plaisir sans fin de jouer avec quelqu'un de si brillant et talentueux."
Comme le précise Nolan : "Nous avions besoin de trouver un juste équilibre entre l'image classique du personnage et quelqu'un de vraisemblable auquel on s'attache. Choisir Anne Hathaway pour ce rôle était la clé. Elle est capable de concilier ces différentes facettes de façon homogène pour qu'elles n'entrent pas en conflit mais plutôt qu'elles se renforcent mutuellement".
"Je pense que Selina fait ce qui est nécessaire pour survivre", raconte Anne Hathaway, "et cela implique de franchir des limites que d'autres pourraient trouver impardonnables. Même si elle veut changer, il est difficile d'échapper à son passé. Et elle a un passé. Cela la rend vulnérable, particulièrement à notre époque où quiconque possède un smartphone ou un ordinateur peut trouver pratiquement n'importe quoi sur n'importe qui. On a tous des moments dans la vie où on se dit 'Si j'avais su ça à l'époque…'; Selina aimerait peut-être ne pas avoir à vivre en fonction des choix qu'elle a été forcée de faire jusqu'à présent".
Bane, lui, n'a pas de remords. Tout ce qu'il fait est un moyen pour atteindre une fin. "Bane est là pour faire un travail et n'éprouve aucun sentiment de remords ou de honte quant à la douleur et à la mort qu'il sème autour de lui", confirme Tom Hardy. "Il n'y rien d'ambigu à son sujet, il est clairement le méchant… vraiment un sale type".
Peut-être moins connu que Catwoman, Bane est pourtant tristement célèbre chez les fans de la BD "Batman" pour les terribles blessures qu'il inflige au vengeur masqué. Nolan, qui venait de travailler avec Hardy sur INCEPTION, savait que ce dernier pouvait arriver à projeter une très forte menace, physique comme psychologique, et ce tout en ayant à jouer derrière un masque. "Quand vous créez dans un film une présence monstrueuse comme Bane, vous pouvez vous concentrer uniquement sur le côté physique ou vous focaliser davantage sur la dimension psychologique. Avec Tom, je savais que je pouvais avoir le tout. C'est un acteur incroyable, il a été capable de camper cette créature monstrueuse qui possède des aptitudes exceptionnelles au combat, mais aussi de transmettre l'âme de quelqu'un d'abîmé intérieurement comme il l'est extérieurement. Tom est le genre d'acteur à savourer le défi de devoir interpréter le personnage avec l'essentiel du visage dissimulé. Ce qu'il est capable de faire avec son regard est stupéfiant".
Hardy déclare que le masque n'était pas dissuasif à partir du moment où il s'agissait de travailler sous la direction de Nolan, surtout sur un opus du DARK NIGHT. "Chris m’a appelé et annoncé qu'il y avait un rôle qu'il me verrait bien jouer mais qu'il n'était sûr que ça m’intéresse parce qu’il faudrait que je porte un masque pendant plusieurs mois.", se souvient l’acteur. "Il ne voulait rien me dire d’autre sur le personnage, seulement que c’était un type vraiment méchant. J’ai répondu, 'Si je comprends bien, tu veux que je te suive pour travailler avec toi, que je voyage à l’autre bout du monde, que je m’entraîne avec une équipe de cascadeurs et autant d’armes que je veux pendant six mois, et tout ce que j’ai à faire, c’est porter un masque ?' Il m'a répondu, 'Ouais, en gros, c’est ça'. Alors j’ai déclaré, 'J’en suis. Et comment !' ".
Contrairement à Batman, Bane ne porte pas un masque pour dissimuler son identité mais pour s'anesthésier d'une douleur atroce, conséquence d'une blessure ancienne. Dissipant les inquiétudes de Nolan, Hardy précise : "Je ne me suis pas senti limité par le masque. Et ce qui est formidable à ce sujet, c'est que dès qu'on le porte, on devient vraiment ce personnage".
L'acteur ajoute que son interprétation de Bane a consisté à instaurer une contradiction entre la voix et le physique du personnage : "Il a un langage très recherché mais a les qualités physiques d'un gorille. Donc, même s'il s'exprime très bien, nous voulions aussi établir une présence physique très imposante".
Bane œuvre sous terre et à l'insu de tous, préparant un assaut sur plusieurs fronts contre Gotham, attaque qui mobilise une puissance de tir redoutable et qui cible la Bourse et ambitionne de semer la terreur.
Son plan nécessite de neutraliser les forces de police, toujours dirigées par le commissaire Gordon, même si "d'une certaine manière, Gordon était plus utile aux instances dirigeantes de Gotham quand la ville était totalement sous le joug du crime organisé", souligne Nolan. "Désormais, ce problème a été réglé, et certains envient son poste en se disant que la présence du commissaire n'est plus nécessaire. Mais Gordon est très mal à l'aise avec le fait que tout ceci repose sur des fondements mensongers".
"C'est un mensonge qui le ronge depuis des années", confirme Gary Oldman. "La criminalité n'a jamais été aussi faible à Gotham, mais Gordon sait que ce calme est entaché par des compromissions. Il est maintenant prêt à libérer sa conscience et il ne semble jamais y avoir un moment ou un endroit idéal pour le faire, et il se demande aussi si la ville est prête à entendre la vérité. Puis, à cause de Bane, il se retrouve à nouveau sur le terrain. Je pense qu'il est comme un soldat qui aime être en première ligne et se salir les mains. Il a probablement dû faire pas mal de paperasserie durant toutes ces années écoulées et ça l'a découragé. Là, on sent vraiment que l'ancien Gordon est de retour".
Gordon trouve un nouveau protégé en la personne de John Blake, policier si dévoué à son travail qu'il en impressionne son supérieur. "Gordon voit certainement en John Blake une part de lui-même quand il était jeune policier", explique Emma Thomson. "Tout le monde, à part lui, semble un peu moins attentif parce que les choses vont bien, mais Blake est le premier qui comprend que quelque chose se prépare et Gordon salue cette intuition en lui offrant une promotion et en le prenant dans son équipe".
Pour décrire son rôle, Joseph Gordon-Levitt déclare : "John Blake est le genre de gars qui a probablement toujours voulu être dans les forces de l'ordre et qui se consacre à être excellent dans son travail. C'est quelqu'un qui croit en ce qu'il fait et j'admire ça chez quiconque. Pris dans un tourbillon de cynisme, il reste fier d'être officier de police".
"Le commissaire Gordon et Bruce Wayne sont devenus un peu désabusés, et nous voulions trancher ce sentiment-là avec cet homme plus jeune et plus idéaliste qui, d'une certaine manière, représente ce qu'ils ont été. Joe a réellement cerné la force et le courage d'un homme qui refuse de faire marche arrière, envers et contre tout", explique Nolan.
Le personnage de Miranda Tate peut aussi se rapprocher de Bruce, quoique du point de vue de la fortune. Choisie pour le rôle, Marion Cotillard note : "Tous deux ont énormément d'argent et essaient de s'en servir pour faire le bien, et donc ils se comprennent tout de suite".
"Miranda encourage Bruce à utiliser ses moyens pour améliorer la situation de Gotham à travers un projet environnemental", acquiesce Nolan. "Elle est belle, intelligente et altruiste et tout le bien auquel elle aspire intrigue énormément Bruce et lui gagne le respect de ce dernier".
Comme Marion Cotillard et Gordon-Levitt avaient travaillé tous deux avec Nolan sur INCEPTION, ils étaient impatients d'être réunis avec le réalisateur sur ce volet final de la trilogie du DARK KNIGHT. "Malgré cette mise en scène et ce tournage spectaculaires, je pense que la sincérité des enjeux humains est ce qui caractérise l'approche de Chris sur ces films", explique le jeune comédien. "Pour un acteur, c'est stimulant et bien plus amusant".
"J'adore travailler avec Chris", ajoute Marion Cotillard. "Il suscite un vrai climat familial sur le plateau, même sur un film d'une telle envergure. Et il a l'intelligence et l'imagination pour vous emmener dans une aventure invraisemblable et en faire quelque chose auquel on adhère. C'était particulièrement intéressant de travailler avec lui pour créer le personnage de Miranda car elle n'existe pas dans la BD".
Membre du conseil d'administration de Wayne Enterprises, Miranda possède une fortune qui fait d'elle une alliée irremplaçable pour Bruce quand la société devient la cible d'une OPA hostile. Sur un plan plus personnel, "elle est vue par Alfred et Lucius comme une femme qui pourrait peut-être sortir Bruce de l'isolement qu'il s'inflige et lui rappeler que la vie, c'est autre chose que de rester seul dans la Batcave", explique Nolan. "Marion dégage quelque chose d'extraordinairement séduisant, un charme 'exotique'. Elle apporte un mélange de chaleur et de sagesse au personnage de Miranda, et cela procure à Bruce un fort sentiment d'espoir".
Morgan Freeman joue de nouveau Lucius Fox, l'inventeur de génie de Wayne Enterprises. "Même si Lucius travaille pour Bruce, il a été son mentor", note Freeman. "Comparé à Lucius et Alfred, Bruce est toujours relativement jeune et à eux deux, ils essaient de faire en sorte qu'il garde un sens moral orienté dans la bonne direction, vers le bien".
Charles Roven suggère : "Lucius a toujours été le cerveau derrière les instruments que Bruce utilise pour devenir Batman, et il remplit à nouveau cette fonction. Mais il est aussi devenu très attaché à Bruce et, comme Alfred, il essaie de le sortir de cet état de noirceur émotionnelle qu'il a déjà traversé".
Sans nul doute, la personne la plus proche de Bruce reste Alfred Pennyworth, dont Bale dit "qu'il est celui qui a toujours été là dans sa vie… la seule famille qui lui reste. Alfred l'a vu grandir, devenir un adulte et a été témoin des souffrances qu'il a vécues. Il accepte le besoin qu'a Bruce d'honorer la mémoire de ses parents et d'essayer de venger leur mort injuste, mais il admet également que ceux-ci seraient terriblement tristes s'ils voyaient à quel point il s'est coupé du monde. Il y a toujours eu en Alfred cette prudence, cette capacité à voir que tout ceci n'est pas forcément ce qui est le mieux pour Bruce sur le long terme, et ce sentiment atteint son paroxysme au cours cette histoire".
"Quand nous avons commencé à explorer la relation entre Alfred et Batman dans BATMAN BEGINS", reprend Christopher Nolan, "il est apparu très clairement que je ne pouvais comprendre le soutien d'Alfred aux décisions extrêmes de Bruce (comme la création du personnage de Batman) que s'il y avait l'hypothèse que tout cela peut prendre fin : si, un jour, Batman réussissait à agir comme catalyseur pour changer Gotham, alors Bruce pourrait tourner la page. Dans THE DARK KNIGHT RISES, on assiste à la déception d'Alfred car Bruce n'a pas su se défaire du personnage de Batman. Même s'il ne sort plus chaque nuit en portant cape et masque, il n'a pas été capable de le laisser derrière lui et de passer à autre chose,, et Alfred sent qu'il est de son devoir de l'aider à le faire".
Reprenant le rôle d'Alfred, Michael Caine remarque : "Il est douloureux pour Alfred de dire à Bruce qu'il savait qu'il n'y aurait rien pour lui à Gotham hormis de la souffrance et de la tragédie, mais il a raison. Je me dis que pour le public, Alfred nous représente dans un univers incroyable, il est notre porte-parole. Il n'est pas endurci comme les autres, il réagit comme quelqu'un d'ordinaire dans la même situation".
"Ce que Michael a toujours apporté au personnage d'Alfred, c'est son grand cœur", explique Nolan : "L'une des grandes joies à travailler sur ces films a été d'observer Christian et Michael jouer cette relation exceptionnelle entre ces deux personnages".
BRUCE : C'est un costume bien osé pour un chat cambrioleur.
SELINA : Ah oui ? Et qui prétendez-vous être ?
Des héros aux méchants, les costumes ont fait partie intégrante des efforts pour donner vie aux personnages de la trilogie du DARK KNIGHT, comme, bien évidemment, la silhouette inoubliable de Batman.
À la suite de BATMAN BEGINS, le Batcostume – ou Batsuit –, a été redessiné de façon visible pour THE DARK KNIGHT – LE CHEVALIER NOIR, pour apporter plus de confort et de souplesse, surtout dans la zone du cou et des épaules.
Comme le dit le dicton : "on ne change pas une équipe qui gagne", et la chef costumière Lindy Hemming et son équipe n'ont donc apporté aucune modification au costume de Batman pour THE DARK KNIGHT RISES.
Les multiples épaisseurs du Batcostume comprennent 110 pièces individuelles, chacune ayant dû être reproduite des douzaines de fois au cours du tournage. La première épaisseur est faite de maille de polyester – utilisée par l'armée et les fabricants d'articles de sport de haut niveau – pour son tissu qui laisse respirer la peau et qui absorbe l'humidité. Des pièces en polyuréthane souple, moulées une par une, ont ensuite été fixées sur la maille, formant une combinaison de plaques recouvrant le corps telle une armure. Pour ajouter encore un autre niveau de protection, de légers mais solides panneaux de fibre de carbone ont ensuite été placés à l'intérieur des sections des jambes, du torse et de l'abdomen. Le casque a été sculpté à partir d'une empreinte du visage et du crâne de Christian Bale, puis moulé pour qu'il lui aille parfaitement
Il y a eu également des dizaines de versions de la cape emblématique, avec des variations de formes – des plus courtes, utilisées dans les scènes d'action, jusqu'à la grande cape "deltaplane" qui se déploie d'un coup, telles des ailes de chauve-souris.
L'image de Bale en Batcostume a eu l'effet escompté sur le reste des acteurs. Gordon-Levitt confirme, "Quand Christian a enfilé son costume, je n'ai pas eu à faire semblant d'y croire : je parlais à Batman. Ça ne se produit pas très souvent, mais de temps en temps, quand je tourne, il y a un instant pendant lequel je crois que c'est la réalité. Et cette fois-là, ça a vraiment été l'un des moments les plus forts que j'ai vécus".
Tom Hardy, dont le personnage est censé être un adversaire redoutable pour le Chevalier noir, raconte, "Je me souviens que la première fois que j'ai vu Christian qui s'apprêtait à être maquillé, j'ai été présomptueux et je me suis dit, 'Ça n'est pas un problème, je ferai de lui une bouchée de pain'. Puis Batman est arrivé sur le plateau. Ça n'était plus Christian Bale, mais Batman, dans toute sa splendeur".
Lorsqu'elle a conçu le costume de Batman, Lindy Hemming souhaitait que "ça ressemble à un patchwork de plein de morceaux et d'éléments divers et variés, rassemblés au gré des endroits vraiment reculés que Wayne a traversés. Par exemple, des parties de son gilet sont constituées de fragments d'une vieille tente de l'armée. Ses vêtements ont un aspect militaire mais ça n'en fait pas un uniforme pour autant".
Il est clair que l'attribut emblématique de Bane est le masque aux traits effrayants fixé sur son visage qui lui injecte continuellement des antidouleurs destinés à apaiser l'agonie que représente son passé violent. "Sa vie en dépend", explique Nolan simplement. "Voilà quelqu'un dont le visage porte pleinement les stigmates de son histoire personnelle, faisant de lui un monstre particulièrement réaliste".
"Nous avons dessiné le masque pour qu'il ait un aspect sauvage, animal. Il devait être totalement différent du casque de Batman... et il ne devait pas être noir", note la chef-costumière.
Le masque a été conçu par l'équipe d'effets spéciaux des costumes d'après une image de synthèse du visage et du crâne de Tom Hardy. Graham Churchyard, le responsable de ces effets spéciaux, explique : "D'après nous, il fallait que le masque de Bane s'adapte comme une prothèse, mais contrairement à une prothèse, il devait avoir l'air d'être fabriqué en métal. Nous avons pu réaliser un 'moulage' de synthèse de Tom et recréer en 3D toutes les pièces du masque de façon à ce que chacune vienne épouser et enserrer parfaitement les contours de sa tête, sans qu'il ne reste le plus petit espace".
En réalité, dire qu'elle est "enserrée" est un euphémisme. Lindy Hemming en convient : "La tête de Tom était comme prise dans un étau. Avec son concours et sa patience, nous l'avons ajusté autant qu'il était possible. Sur le devant, il y a une partie amovible et magnétique, et du coup, tout ce que vous voyez est rivé sur toute une série d'aimants, eux-mêmes fixés sur un joint en caoutchouc qui est pressé contre la peau de Tom et simplement maintenue par tension. Le seul fait qu'il le supporte, sans parler de jouer avec, est un exploit".
Si le masque de Bane privilégie le côté pratique à l'esthétique, celui que porte Selina Kyle allie les deux aspects. Comme l'explique Nolan :"Il était essentiel que l'apparence du personnage s'explique clairement, non seulement sous les traits de Selina Kyle mais aussi sous la forme de Catwoman. Pour moi, il fallait commencer par imaginer comment introduire la forme des oreilles de chat dans son allure, sans que ce soit de vraies oreilles. J'ai fini par envisager 'une paire de petites lunettes à vision nocturne qu'elle pourrait porter relevées sur le haut de la tête, et qui formeraient presque accidentellement cette silhouette. Dès que j'ai émis cette idée, Lindy et son équipe ont parfaitement su la mettre en forme. Il fallait que tout ce qui caractérise le personnage s'explique en toute logique".
"Sa combinaison est également très fonctionnelle puisqu'elle lui permet de se fondre dans l'obscurité et d'être toujours prête à se défendre", ajoute la chef-costumière. "Quand elle n'est pas en tenue, elle s'habille toujours en noir pour pouvoir s'adapter à toute situation. Elle est comme un caméléon au sens classique du terme".
Anne Hathaway souligne : "Vous devez sentir qu'elle pourrait avoir à s'enfuir en une seconde si la situation l'exigeait, et qu'elle emporterait avec elle tout ce dont elle a besoin, à savoir son identité, ou plutôt ses identités".
En fait, la combinaison de Selina est en deux parties, mais grâce à sa ceinture d'outils bien calée sur les hanches, elle semble d'un seul tenant. Pour compléter sa panoplie, elle porte des gants longs jusqu'aux coudes et des cuissardes à talons aiguille qui peuvent avoir un double usage. "Ils peuvent servir d'armes particulièrement efficaces", acquiesce Lindy Hemming.
La chef costumière a utilisé deux matières pour fabriquer la tenue et l'extérieur du costume est constitué de Lycra recouvert de polyuréthane à motif "nid d'abeille" en relief. "Son costume est simple et épuré", souligne-t-elle. "Il met en valeur ses formes féminines sans être trop décolleté".
Si la tenue moulante enveloppe l'actrice de la tête aux pieds, Anne Hathaway précise tout de même qu' "il ne cache pas grand chose et j'ai dû travailler mes gestes et mes déplacements avec un coach pour être parfaitement à l'aise avec mon corps. Je vous assure que, si vous deviez la combinaison de Catwoman devant les spectateurs du monde entier, vous iriez dare-dare à la gym", dit-elle en riant.