Dernier dessin animé traditionnel à sortir des studios Disney, la Ferme se rebelle aligne un scénario rigolo à un casting de voix une fois de plus impressionnant, avec notamment Judi Dench, Jennifer Tilly, Cuba Gooding jr et Steve Buscemi. Et peut également se targuer de continuer sans faillir la longue descente aux enfers de Disney, amorcée avec Atlantide, la Planète au trésor et Frère des ours.
Titre original : Home on the range
USA, 2004
Réalisateur : Will Finn & John Sanford
Voix : en VO : Roseanne, Judi Dench, Jennifer Tilly, Cuba Gooding jr et Steve Buscemi ; en VF : Anthony Kavanagh, Claire Keim, et des gens qu’on connaît pas
Musique de : Alan Menken
Durée : 1h15
L’histoire
La récolte est mauvaise, et Pearl ne peut pas rembourser la banque. La ferme va être vendue aux enchères. Mais non ! 3 intrépides vaches vont tenter de capturer un voleur de bétail, dont la récompense pour la capture vaut exactement la somme due à la banque, comme c’est bien foutu. Elles vont être aidées par un cheval qui se rêve héroïque, un lapin avec une patte de bois, et toute la ferme en délire. Oui, ça fait peur (pas le film, le scénario).
Ça y est. Le voilà. Le dernier Disney en animation traditionnelle. Et vous savez quoi ? Disney est super sympa. Parce qu’après une telle bouse (je reste dans le ton), leurs DA ne nous manqueront pas. On verra bien ce que donnera leur animation 3D, mais en attendant, on se demande bien ce qui les a pris à monter la Ferme se rebelle. Avez-vous déjà entendu point de départ plus idiot : 3 vaches partent à l’aventure pour capturer un voleur de bétail et ainsi gagner la prime pour sauver leur ferme. Avec un traitement délirant, pourquoi pas ? Sauf que le délire reste finalement plus que sage, et une énorme partie du film (qui semble 1h40 alors qu’il dure à peine 1h15) est d’une platitude à donner envie de se tailler un steak dans les héroïnes.
Oubliez ce que les affiches ou la bande-annonce ont pu tenter de vous faire croire : peu d’action, peu de karaté animalier, peu de cochons ou poussins, 80% du DA, c’est juste 3 vaches et un cheval qui discutaillent assez sagement. Les animaux ont un charisme plus que limité, le méchant est ridicule, les humains sont insignifiants, à part les triplés au service du voleur de bétail, suffisamment crétins pour être drôles. Le film aligne quelques chansons qui semblent être extraites d’un album de musiques d’ascenseur pour far west. Celle du début, notamment, donne une envie très vive et tenace de se lever et de partir en courant. Le style graphique est assez marqué et plutôt discutable. C’est vrai, les vaches ressemblent à peine à des vaches. Mais ça n’engage que moi. On sauvera tout de même une scène haute en couleurs et sans doute dessinée sous acide, qui, si le film avait été moins mauvais, aurait pu devenir culte. Et 3 bons gags, dont je vous dirai juste que le meilleur est une " symphonie " de trois cochonnets qui rotent, ce qui vous donne une idée du niveau général. Disney est mort, vive le DVD, allez vous refaire Aladdin ou Kuzco.
A voir : pour se rendre compte qu’on est descendu encore plus bas que Frère des ours
Le score presque objectif : 4/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -2, tout fout le camp
Sébastien Keromen