Un film de Steven Spielberg avec Tom Hanks et Catherine Zeta-Jones, encore une affiche irrésistible. Inspiré d’une histoire vraie, le Terminal va chercher les bonheurs simples qui peuvent se nicher dans un aéroport. Pour les amateurs d’optimisme un peu naïf.

Le Terminal
Titre original : The Terminal
USA, 2004
Réalisateur : Steven Spielberg
Acteurs : Tom Hanks, Catherine Zeta-Jones, Stanley Tucci
Musique de : John Williams
Inspiré d’une histoire vraie
Durée : 2h10

L’histoire
Viktor Navorski arrive à l’aéroport JFK. Malheureusement, les accords entre son pays et les USA ont été annulés, et il ne peut pas entrer aux États-Unis. Malheureusement, un coup d’état dans son pays empêche tout avion d’y retourner. Il n’a plus d’autre solution que de rester dans la zone internationale. Où il va devoir survivre, s’occuper, et trouver un sens à tout cela.


De même que Paris sera toujours Paris, Spielberg sera toujours Spielberg.
Comprenez par là que le Terminal possède les mêmes défauts et les mêmes qualités que la plupart de ses films. Ce qui donne au final un film tout à fait recommandable, comme la plupart de ses films. Mais je vais trop vite. Sans doute à force de ronger mon frein dans ce Terminal.
Parce que c’est tout de même un peu lent, ce terminal. Certains diront que ça a son charme, que c’est un joli film tranquille où il fait bon prendre son temps. Je vous dirai que, tout de même, il y a de bonnes coupes à faire dans ces 2h10. Pour commencer, rappeler à Spielberg le principe de ce truc formidable qu’est l’ellipse, tant pis pour les Américains pas attentifs assis dans le fond. On ne s’ennuie pas tout à fait, mais le film est effroyablement long à prendre son envol, se promène sur quelques lieux communs (ça va bien deux minutes, les ricains qui causent en anglais à Tom Hanks qui ne comprend pas la langue ; mais pourquoi ils continuent à lui parler, avec des phrases complexes et sans gestes pour illustrer, et pourquoi ça dure 10 minutes ?), et oublie de surprendre trop souvent.
Toujours au rayon défaut, on retrouve la mièvrerie qui plombait déjà AI Intelligence Artificielle, par exemple. Ce n’est pas vraiment niais, mais c’est vraiment gentillet, et certaines péripéties semblent sorties de la Bibliothèque Rose. Si les bons sentiments vous horripilent dans un film, fuyez celui-ci, vous allez vous y engluer. Cela dit, une bonne partie de ces bons sentiments peuvent être aussi perçus comme de l’optimisme, du positivisme et de la foi en l’espèce humaine, c’est selon vos prédispositions.


Et on arrive ainsi au premier bon côté du film ; celui de vous faire sourire bêtement
, en vous faisant toucher le bonheur, un bonheur simple. Le film va d’ailleurs jouer au funambule entre trop guimauve et juste ce qu’il faut, en trouvant un meilleur équilibre au fur et à mesure que le film avance. Spielberg retrouve son touché magique pour quelques scènes merveilleuses (comme le dîner en tête-à-tête), et son savoir-faire assure toujours le spectacle.
De même, les acteurs sont irréprochables, avec un Tom Hanks un peu trop pataud pour être honnête, mais si attachant, avec une Catherine Zeta-Jones un peu moins sexy que d’habitude mais beaucoup plus humaine, et un Stanley Tucci extrêmement drôle tout en conservant des nuances. Les seconds couteaux qui vont aider Tom Hanks sont également parfaits, et si chacun construit tout doucement son personnage, c’est pour mieux rendre le final touchant. L’emballage est réussi, avec une réalisation assez simple mais efficace, et une musique du même acabit.
Mais Spielberg arrive également à donner quelques touches sociales au film. Une fois de plus, un homme doit affronter le système et la société, thème qui semble cher à Spielberg depuis E.T. On trouve également quelques références à l’immigration, à la politique étrangère des US (et j’avoue que ça m’étonnerais bien, dans le cas d’un coup d’état dans un petit pays des Balkans ou du coin, que CNN en parle autant que dans le film). Spielberg y pose aussi quelques thèmes sur la vie, l’espoir, l’attente, faut-il renoncer ou espérer… Autant de thèmes intéressants, évoqués mais tout de même un peu survolés.


Au final, le Terminal est un film léger.
Léger par son histoire et le sentiment de légèreté qu’il peut provoquer. Mais aussi un peu léger par un contenu qui n’occupe pas pleinement ses 2h10. Si vous avez besoin d’une grosse bouffée d’optimisme ou que vous êtes très indulgent, le Terminal vous redonnera peut-être foi dans la vie. Sinon, ça restera un film sympathique mais vraiment trop gentillet. J’en étais là de mes réflexions au début du générique de fin, et je me disais que si j’étais passé à côté du film, il devait être génial et tout le monde allait applaudir (d’autant plus à une avant-première). Zéro applaudissement. Ce n’était donc pas juste moi.

A voir : pour une histoire sympathique qui ne fait pas tout à fait un film
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, ça peut beaucoup vous plaire, et ça ne peut pas totalement vous déplaire

Sébastien Keromen