Fan d’humour bête et méchant, vous pouvez vous réjouir d’avance à l’idée d’un film qui lance sans arrêt des ballons sur des pauvres types. Ben Stiller à fond la caisse mène le bal, pour faire mourir de rire le spectateur ou le consterner, selon les goûts. Ou peut-être même les deux.

Même pas mal ! (Dodgeball)
Titre original : Dodgeball, a true underdog story
USA, 2004
Réalisateur
 : Rawson Marshall Thurber
Acteurs : Ben Stiller, Vince Vaughn, Christine Taylor, Gary Cole, Rip Torn, Hank Azaria, et des caméos de William Shatner, David Hasselhoff, Chuck Norris et Lance Armstrong
Durée : 1h30

L’histoire
Peter LaFleur est au bord de la faillite, et son gymnase sympa va fermer. Il faut qu’il trouve $50 000 dollars rapidement, ou la banque saisit son gymnase, et l’infâme White Goodman, propriétaire du super-supra-over-moderne centre de remise en forme s’en emparera. Coup de bol : une compétition de dodgeball, version US et musclée de la balle au prisonnier, peut lui permettre de gagner cette somme. Reste juste à apprendre à jouer.


Certains films reposent sur un concept puissant.
C’est le cas de Même pas mal, qui mise tout sur ce gag visuel : un mec malingre se prend un ballon (ou même un objet plus contondant) dans la gueule, fait ouille aïe et tombe. Ça a l’air con, et ça l’est. Mais c’est aussi diablement efficace. Avec un bon bruitage et un bon ballon dans la gueule, ou plus sadique si disponible, on rit toujours. C’est un peu réducteur pour le film, mais pas tant que ça. C’est en fait son meilleur aspect. Car Même pas mal parie sur le gros gag, celui qui envahit l’écran et que personne ne peut rater, même en fermant les oreilles et en se bouchant les yeux. Résultat, quand c’est drôle, on rit fort, et quand c’est pas drôle, on est atterré par tant de vulgarité et de lourdeur. Et quand même, on est loin de rire à tous les coups, surtout aux nombreux gags au-dessous de la ceinture qui ne sont ni drôles ni originaux.
En plus des ballons dans la gueule, le film doit beaucoup à Ben Stiller. Survolté à chacune de ses apparitions, débitant des énormités à une vitesse supersonique qui largue sans problème les sous-titres, il écrabouille complètement un Vince Vaughn transparent. Cependant, ses gags se répètent un peu et ne surprennent pas, et on ne rit pas autant que l’énergie qu’il y met aurait pu laisser espérer. Les seconds rôles ne sont pas mauvais non plus, mais on sent un petit manque dans les gags, et surtout un rythme très mou au début. La compétition finale laisse un peu aussi un goût d'inachevé, dû au fait que chaque match est très court (6 joueurs de chaque côté, 6 ballons, même pas 6 minutes de match). C’est pas qu’on se demande vraiment comment ça va finir, mais ça manque un peu de morceaux de bravoure démesurés, ou d’originalité dans la résolution. Tout compte fait, on sort de la salle plutôt hilare, mais en se rappelant le début un peu ennuyeux, et en ayant quasiment tout oublié le lendemain. Juste pour une virée entre copains pas trop fins.


A voir : pour un bon gros rire, sans plus
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, au moins le sujet est inédit, et puis on rit bien même si pas assez

Sébastien Keromen