On se doutait que ça arriverait tôt ou tard. Mais on ne se doutait pas que ça irait aussi vite... L'industrie du disque a mis ses menaces à exécution, et vient de lancer pas moins de 700 procédures un peu partout en Europe, dont 50 contre des internautes français qui ont commis le crime atroce de télécharger de la musique ... Vont-ils mettre en prison tout un pays ?



La lutte anti-piraterie vient de prendre un virage qu'on supposait, mais qu'on n'imaginait pas aussi rapide et violent. 700 procédures ont été lancées contre des internautes en Europe, et parmi ces 700 on trouvera 50 internautes français renvoyés devant les tribunaux de notre pays. Outre les 50 français, on trouve dans les 700 actions en cours au niveau européen, 28 britanniques, 174 dannois, 100 allemands et autrichiens et 7 italiens.



La Snep et la SCPP montent sur scène




Dans une conférence de presse donnée jeudi matin par le Snep (Syndicat national de l'édition phonographique) et la SCPP (Société civile des producteurs phonographiques), dans un lieu qui se voulait symbolique - l'Olympia, là-même où a été signé cet éte la charte anti-piraterie - ces 50 procédures judiciaires engagées en France contre des internautes ont été révélées, la moitié ayant déjà fait l'objet d'interventions physiques conduites par les forces de police et de gendarmerie aux domiciles des mis en examen, ce qui a permis au passage la réalisation de saisies au domicile des internautes, sans autorisation préalable.



Justification par Marc Guez, directeur général de la SCPP, du choix de la répression: les premiers résultats encourageants obtenus depuis la campagne médiatique lancée par l'industrie du disque. "Si le P2P est en progression, le téléchargement illégal de fichiers musicaux en ligne est enrayé", a ainsi affirmé le Directeur Général de la SCPP. Le nombre de fichiers illégaux aurait ainsi, selon ses dires, chuté de 30 % en un an (de 1 milliard en juin 2003 à 700 millions en juin 2004), le nombre d'utilisateurs de Kazaa aurait chuté de 41 % en un an (au profit d'eMule qui est désormais la plate-forme de téléchargement la plus utilisée).



Alors pourquoi le P2P continue de progresser ? Pas à cause des fichiers musicaux mais en raison des films et jeux vidéos, dont les échanges explosent (sic).



Le directeur général du Snep, qu'on voit presque autant dans les médias que Pascal Nègre, j'ai nommé Hervé Rony, affirme: "Nous souhaitons rappeler que la lutte anti-pirateie que nous conduisons est un moyen, non une fin". L'objectif numéro un, dit-il, des professionnels (il veut dire des producteurs) est de développer le téléchargement légal sur des plateformes qui leur appartiennent ... Pour obtenir ce résultat, tous les moyens sont bons, y compris le filtrage qui, selon Hervé Rony, "devrait donner ses premiers résultats dans le courant du mois de novembre".



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