Test Jeu Watergate

Verdict:Chef D’oeuvre

par: Emmanuel Galais



Dans « Watergate », deux joueurs s'affrontent dans le cadre du scandale politique du Watergate. Le premier joueur joue le rôle de l'administration Nixon et cherche à terminer son mandat sans encombre. Son adversaire incarne la presse, qui doit rassembler suffisamment de preuves pour forcer Nixon à démissionner. Qui sortira vainqueur de cette palpitante course contre la montre ? Recréez un duel historique haletant ! Avec ses règles accessibles et des paquets de cartes différenciés, Watergate vous plonge au cœur d'un incroyable duel pour un suspense renouvelé à chaque partie !

Né sous la plume de Matthias Cramer, auteur Allemande de jeux de sociétés comme « Lancaster » ou encore « Glen More II : Chronicles », « Watergate » est un jeu asymétrique prévu pour deux joueurs qui nous invite à nous plonger dans l’affaire du « Watergate ». Pour faire un peu d’histoire, le « Watergate » c’est un scandale politique, une affaire d’espionnage politique, sans précédent pour l’époque, qui éclata en 1972, lorsque des cambrioleurs sont arrêtés dans les locaux du parti démocrate situés dans l’immeuble du Watergate à Washington. Une enquête menée par les journalistes du « Washington Post » puis du Sénat mettra en lumière les pratiques douteuses et à grande échelle de l’administration Nixon. Ce dernier démissionnera en 1974. Le livret d’utilisation du jeu, propose d'ailleurs l’histoire du watergate, afin que les joueurs puissent repérer les différents protagonistes et particulièrement leur implication dans l’affaire, à commencer par le célèbre informateur : «Deep Throat  (Gorge Profonde) ».

L’auteur Allemand, nous propose donc de nous prendre soit pour l’administration Nixon, chargée de freiner l’avancée des journalistes, soit le rédacteur chargé de relier les témoins au président américain. orce est de constater que le plateau qui s’ouvre à nous, n’est pas sans rappeler les grands tableaux que l’on peut voir dans les films policiers américains avec la photo du coupable et les différents intervenants reliés à lui par des ficelles rouges tenues par des punaises.

L’éditeur, s’il n’a pas soigné sa boite de rangement, a, au contraire, pris un soin particulier a design de son plateau et de ses cartes. Sur ces dernières, il sera possible des choisir soit la valeur de la carte pour faire avancer des preuves ou les jetons d’initiatives ou d’opinion, afin de les récupérer en fin de manche. Ou alors de jouer un événement qui peut donner l’avantage dans la phase d’évaluation.  Sur le plateau, il faudra, dans la phase des cartes mettre les preuves et les informateurs faces visibles si l’on est rédacteur ou face caché si l’on est Nixon. Chaque carte contient également une citation liée au personnage qu’elle représente.

Chaque joueur reçoit la carte concernant son rôle, soit « Nixon » soit « Rédacteur ». Pour chacun également un tas de 20 cartes, A côté du plateau on positionnera une carte initiative, qui déterminera, à chaque tour, le premier joueur et le nombre de cartes que chacun doit tirer. 36 Jetons preuves qui seront placé dans le petit sac noir fourni et enfin les 7 Tuiles photo des différents intervenants. A l’aide d’un marqueur d’initiative et de 9 marqueurs d’Opinion, les joueurs vont s’affronter dans une partie dont la durée est prévue pour 45 minutes de jeu.

Si la prise en main nécessite une première manche à blanc, autant dire que le jeu se révèle très rapidement passionnant. D’abord parce que les joueurs vont devoir faire preuve de tactique pour arriver à leurs fins. Nixon, devra être le premier à réunir suffisamment de marqueurs d’opinion pour achever son mandat sans encombre, alors que le Rédacteur devra, quant à lui, relier deux informateurs à Nixon. Pour cela ils disposeront à chaque manche de 5 ou 4 cartes à jouer de deux manières différentes, soit en utilisant leur valeur soit en jouant l’événement inscrit sur la carte. Et c’est là que le jeu prend du volume, car si la tentation de l’événement, qui peut sembler permettre d’avancer plus vite, est forte, il fait perdre également des possibilités de se maintenir dans le jeu. Puisque chaque événement joué, fait sortir sa carte du jeu, alors que les valeurs elles vont aller dans la défausse et pourront être rejouées. Inutile de dire que les joueurs vont très vite se prendre au jeu de la tactique et tenter tous les mauvais coups possibles pour arriver à leurs fins.

Une fois le mécanisme assimilé, « Watergate » se révèle un excellent jeu de plateau asymétrique, qui se renouvellera forcément puisqu’il forcera les joueurs à faire preuve de tactique pour pouvoir déjouer les avancés de leur concurrent direct. Prévu pour deux joueurs uniquement, le jeu se révèle une excellente surprise qui vient changer de façon radicale la manière de jouer en duo. Dommage que la boite de rangement soit un peu rudimentaire.