Réalisateur de légende, qui a marqué par des œuvres puissantes et souvent sans concession, Alan Parker est décédé ce 31 Juillet des suites d’une longue maladie, à l'âge de 76 ans.
Et parler de légende ou de réalisateur ayant marqué le cinéma, ce n’est certainement pas un euphémisme lorsque l’on cite le nom d’Alan Parker. Né le 14 Février 1944 en Grande Bretagne, il avait travaillé pour la publicité dans les années 60 et 70, avant de se lancer en 1976 dans la réalisation de « Bugsy Malone », une parodie drôle et pétillante des films de gangsters, mettant en scène exclusivement des enfants, et dans lequel on retrouvait la jeune star de la série « Happy Days » : Scott Baio, mais surtout la révélation féminine et future star de cinéma : Jodie Foster (Le Silence des agneaux).
Mais c’est en 1978, avec l’adaptation du roman autobiographique de William Hayes, dans lequel racontait l’enfer qu’il vécut dans les prisons Turques après avoir été arrêté pour trafic de drogue. « Midnight Express », surprend et choque même par une mise en scène sans concession. Portée par le scénario signé Oliver Stone, le film va révéler son réalisateur qui sera nominé aux oscars et dans bien d’autres cérémonies dans le monde et susciter bon nombre de réactions à sa sortie.
Changeant radicalement de style, le réalisateur va diriger deux films musicaux majeurs du début des années 80. « Fame », d’abord, en 1980, qui va révéler Irène Cara au public et donc le succès fut tel, qu’une série fut même produite de 1982 à 1987. Puis « The Wall » en 1982, mise en image du cultissime album du groupe Pink Floyd, avec Bob Geldof dans le rôle principale. Le film suit les délires schizophrènes de Pink, jeune star du rock, qui se construit un mur de protection, qui va, finalement se retourner contre lui. Le film installe durablement le réalisateur dans la légende et confirme son talent et son goût pour la musique.
Amoureux des personnages complexes, et peut-être même de cette schizophrénie présente dans « The Wall », Parker va sortir un film surprenant, qui révélera l’acteur Matthew Modine (Full Metal Jacket) : « Birdy » (1984), un film qui se veut une réflexion sur les désastres psychologiques liés à la guerre du Viêt-Nam à travers le destin de deux personnages, dont l’un est passionné par les oiseaux, au point de s’identifier à eux. Toujours dans l’exploration psychologique, en 1987, le réalisateur offrira à Mickey Rourke (9 Semaines et demie) l’un de ses plus grands rôles, avec « Angel Heart », dont le tournage fut compliqué par les relations conflictuelles et l’acteur principal et Robert De Niro (Taxi Driver). Puis c’est au racisme, et particulièrement au Klux Klux Klan que le réalisateur va s'intéresser avec « Mississipi Burning » (1988). Un film qui suit l’enquête difficile de deux agents du FBI, campés par Gene Hackman (French Connection) et Willem Dafoe (Spider-Man), suite aux meurtres abominables de trois jeunes étudiants.
Revenant à la musique Alan Parker réalisera également « The Commitments » en 1991, un film qui suivra le parcours de jeunes chômeurs, en Irlande, cherchant à monter un groupe de Soul. Puis « Evita » en 1996, qui offrira à Madona le seul et véritable rôle intéressant de sa carrière cinématographique, à savoir celui d’Eva Peron, personnage marquant dans l’histoire de l’Argentine. Le film est une adaptation de la comédie musicale signée Tim Rice (Le Roi Lion) et Andrew Lloyd Weber (Cats).