Disparition de Claude Brasseur



Certains acteurs ont marqué le cinéma français grâce à une carrière hors normes faites de hauts et de bas mais avec un charisme indéniable. Claude Brasseur était de ceux-là. Fils d'Odette Joyeux, comédienne que l'on avait pu voir dans « Si Paris nous était conté » de Sacha Guitry (1956) et du comédien Pierre Brasseur inoubliable Francis Lemaitre dans « Les Enfants du Paradis » de Marcel Carnés (1945), Claude Brasseur était destiné à fouler les plateaux de cinéma pour en faire son métier. Et étrangement ce n'est pas sur grand écran que le public va le découvrir, mais à la télévision en 1965 dans le personnage du jeune journaliste Rouletabille dans : « Le mystere de la chambre jaune », sous la direction de Jean Kerchbron (Le visage de Lincoln). Mais c'est son interprétation d'un autre personnage qui va définitivement offrir la célébrité a l'acteur : Vidocq. Créée par le duo Georges Neveux et Marcel Bluwal, la série s'étalera sur 2 saisons et installera durablement l'acteur dans le cœur des français.


Pourtant le cinéma n'était pas étranger à l'acteur puisque depuis 1956, il ne cessa de tourner et chez les plus grands : Marcel Carné (Le pays d'où je viens (1956)), Denys de La Patellière (Rue des Prairies (1959)), Yves Allégret (Germinal (1963)) ou encore Costa-Gavras (Un homme de trop (1965))…. Malgré une carrière déjà bien fournie en succès populaire, il faudra attendre 1974, pour que Claude Brasseur se voit confier le premier rôle important de sa carrière dans « Les Seins de Glace » de Georges Lautner avec Alain Delon et Mireille Darc. Mais c’est en 1976, que l’acteur va voir sa carrière prendre un tournant radicalement différent avec « Un éléphant ça trompe énormément » d’Yves Robert. Le succès est tel qu’il devient incontournable et la décennie qui suivra sera la sienne. Il va d’abord achever les années 70 avec « Nous irons tous au paradis » en 1977, puis « Monsieur Papa » de Philippe Monnier avec Nathalie Baye. Le comédien va alors se balader d’un style à l’autre : La comédie dramatique : « L’argent des autres » (1978) de Christian de Chalonge avec Michel Serrault, le drame : « Une Histoire simple » (1978) de Claude Sautet où il donne la réplique à Romy Schneider, le policier avec « La Guerre des Polices » (1979) de Robin Davis ou encore « Une Robe noire pour un tueur » (1981) de José Giovanni, face à une Annie Girardot habitée.


C’est alors en 1980 que Claude Pinoteau lui fait le cadeau de lui confier le rôle du père de Sophie Marceau dans « La boum », le succès est tel que désormais l’acteur se verra confier des têtes d’affiche. La liste est longue des films qu’il portera. Fidèle à lui-même l’acteur refusera de se limiter à un style et poursuivra une carrière flamboyante. Il traversera toutes les décennies avec une envie permanente de se renouveler. Qu’il soit en tête d’affiche ou non, sa présence suffit à faire se déplacer les foules. En 2006, l’acteur se retrouve mêlé, à un nouveau succès, emblématique de la première décennie en France : « Camping » de Fabien Onteniente. Claude Brasseur semble beaucoup s’amuser à incarner Jacky, un retraité grincheux et capricieux, un personnage qui lui fera trouver le cœur des jeunes générations. Dans un autre registre, l’acteur fait sensation dans « L’Etudiante et Mr Henri » (2015) d’Ivan Calbérac.


Claude Brasseur s’est éteint aujourd’hui à l’âge de 84 ans.