Il y a des personnages majeurs dans le panorama artistique français et international. Jean Claude Carrière en était un. Homme multiple à bien des égards, il était scénariste, réalisateur, écrivain, parolier mais aussi Viticulteur, acteur, historien et la liste est extrêmement longue de tout ce que faisait ce monsieur au talent indéniable et à l’humilité remarquable. Proche des plus grands noms du cinéma international, nous l’avions vu sur une photo, devenue célèbre, aux côtés de William Wyler, Billy Wilder, George Cuckor et Alfred Hitchcock, une preuve s’il en était besoin de l’extraordinaire destinée de ce monsieur.
Né à Colombières sur Orb, en 1931, Jean Claude Carrière souhaite dans un premier temps, se lancer dans une carrière d’historien, sa première passion. Mais c’est sa rencontre avec Pierre Etaix, le réalisateur de « Yoyo » (1965) ou du « Soupirant » (1962) qui va tout changer. Avec son travail de scénariste, le réalisateur va ouvrir l’un des voies les plus prolifiques du scénariste. Dés lors Jean Claude Carrière va devenir, l’un des plus importants de sa génération, et traversera même les continents. Si Pierre Etaix fut le déclencheur, c’est sa rencontre avec Luis Bunuel qui va le rendre incontournable. Pendant 19 ans le duo va travailler main dans la main, fort d’une amitié qui ne se démentira jamais jusqu’à la mort de Bunel. Ensemble ils vont signer des chefs d’œuvres tels que « Belle de jour » en 1966 ou encore « Cet Obscur objet du désir » en 1977.
Mais Jean Claude Carrière c’est aussi l’homme que l’homme que l’on retrouve derrière des films de Louis Malle : « Viva Maria » en 1965 ou encore Milos Forman : « Valmont » en 1989. Dans toutes les langues l’homme s’illustrera comme cher Volker Schlöndorff : « Le Tambour » en 1979, ou Andrzej Wajda : « Danton » en 1983. Il lui faudra pourtant attendre 1982 et « Le Retour de Martin Guerre » de Daniel Vigne pour obtenir son premier César. A sa place partout, Jean Claude Carrière va travailler pour la nouvelle vague : « Sauve qui peut (La Vie) » de Jean Luc Godard en 1980, pour des projets plus surprenants : « La Mahabharata » de Peter Brooks en 1989.
C’est également lui que l’on retrouvera à l’écriture des grands succès du cinéma français comme l’adaptation de la pièce d’Edmond Rostand « Cyrano de Bergerac » pour Jean Paul Rappeneau en 1990, ou toujours pour le même réalisateur : « Le Hussard sur le toit » en 1995. L’homme ne cessera jamais de travailler pour le cinéma et don dernier scénario sera « Le Sel des larmes » de Louis Garrel en 2020.
Dans sa carrière d’écrivain, l’homme s’illustra également en écrivant sur toutes sortes de sujets liés au cinéma ou non. Pour ne citer que les plus importants, nous pouvons parler de « Le Lézard » son premier roman en 1957, « Le Dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugement » en 1965, « La controverse des Valladolid » en 1992, dont il signera l’adaptation pour la télévision, et puis bien sûr que l livre qui aura un impact sur sa vie personnelle : « La Force du Bouddhisme » en collaboration avec le 14ème Dalaï Lama, Tenzin Gyatso.
Jean Claude Carrière nous a quitté à l’âge de 89 ans, dans son sommeil.