Un film de flics fait par un ancien flic, avec Daniel Auteuil, Gérard Depardieu et André Dussolier, ça vous dit ? Alors suivez Olivier Marchal au 36 quai des Orfèvres, pour un film dur et sans concession

36 quai des Orfèvres
France, 2004
Réalisateur
 : Oliver Marchal
Acteurs : Daniel Auteuil, Gérard Depardieu, André Dussolier, Roschdy Zem, Valeria Golino, Mylène Demongeot
Durée : 1h50

L’histoire
La PJ tente de coincer un gang qui attaque les fourgons blindés. Mais l’histoire ne se passe pas tant en enquête qu’en rivalités internes entre le patron de la BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention), Léo Vrinks, et le patron de la BRB (Brigade de Répression du Banditisme). Tous les coups sont bons pour exposer les zones d’ombre de l’autre, pour obtenir la place bientôt libre de patron de la PJ.


Pourtant répandus dans les années 80, les polars à la française avec rivalités internes et morne quotidien se faisaient rares
, jusqu’à 36 quai des Orfèvres. Son réalisateur, Oliver Marchal, a fait partie de la maison poulaga et sait donc de quoi il parle. C’est d’ailleurs le principal point fort du film : la plupart des anecdotes ont le label Authentique, et si l’histoire en général relève de la fiction, les détails sonnent plus vrais que nature. Le reste est tout de même plus classique, tant la trame de fond que la mise en scène. Certains points (plans ou dialogues) sont un peu trop appuyés pour être honnêtes, sans toutefois trop gêner. Côté acteurs, les performances sont réussies, avec une bonne prestation (mais sans surprise) des trois rôles principaux. Mais les comédiens qui tirent leur épingle du jeu pointent aux seconds rôles, comme Mylène Demongeot pour un retour culotté, Catherine Marchal en flic (c’est comment au féminin ?) discrète mais droite, et Francis Renaud qui joue tout en finesse et émotion le rôle de Titi (non, pas le piaf jaune, même s’il est chauve).


Même sans surprise, l’histoire entraîne le spectateur dans les méandres des luttes de pouvoir et moyens que justifie la fin.
Le refus clair de compromis dans son histoire, dont on sent bien que le happy-ending n’est pas l’issue irrémédiable, fait chaud au cœur (bon, peut-être pas chaud au cœur, mais bien plaisir) au pays des films formatés. En clair, Oliver Marchal n’hésite pas à casser des œufs pour faire son omelette, ce qui nous garantit un peu de suspense puisque personne n’est à l’abri. N’étant pas très fan de films policiers, j’ai un peu de mal à vous dire ce que celui-ci vaut, mais il me semble se situer au-dessus de la moyenne. Seul bémol : la musique, omniprésente et vite soûlante, qui devient vraiment pénible à la longue. Mais le film reste tout de même recommandable par son histoire sans concession et son interprétation impeccable.

A voir : si vous aimez les polars, mais sinon ça ne vous fera pas changer d’avis
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, mais je sous-recommande toujours les polars, faute d’aimer le genre

Sébastien Keromen