George Clooney, Brad Pitt, Julia Roberts, Matt Damon, Catherine Zeta-Jones. Non, ce n’est pas la liste des acteurs hollywoodiens les mieux payés, c’est la distribution de luxe de la nouvelle gourmandise de Steven Soderbergh, après Ocean’s eleven. Tant de talents à la recherche de quelqu’un pour écrire un scénario…

Ocean’s twelve
Titre original : Ocean’s twelve
USA, 2004
Réalisateur
 : Steven Soderbergh
Acteurs : George Clooney, Brad Pitt, Julia Roberts, Matt Damon, Catherine Zeta-Jones, Andy Garcia, Vincent Cassel, Bernie Mac, et une guest-star surprise dont je vous laisse, justement, la surprise
Durée : 2h05

L’histoire
Au début, ça va. Terry Benedict, dont le casino a été cambriolé dans Ocean’s eleven, retrouve la bande d’Ocean et leur donne 2 semaines pour le rembourser, intérêts compris. L’équipe monte alors un casse tordu, pour finir dans une course à la cambriole avec un monte-en-l’air français. Et autres délires.


Ocean’s eleven avait fait passer le scénario avant sa prestigieuse brochette d’acteurs.
Soderbergh a bien dû le sentir, puisqu’il a rectifié le tir dans cette suite. " Rectifié le tir " n’est pas tout à fait le terme exact. Mettons plutôt qu’il est " honteusement tombé dans l’excès le plus inverse ". Passons rapidement les autres aspects du film : interprétation sympathique, avec une Catherine Zeta-Jones plus belle que jamais, musique un peu envahissante, mise en scène avec quelques plans originaux réussis et quelques plans originaux ratés. Et revenons sur le scénario.
Même prévenu que le scénario ne tient pas bien debout, on peut difficilement imaginer le foutoir auquel on va assister. L’histoire commence tranquillement, on ne se doute de rien. Dès le premier casse, on commence à se dire qu’ils se sont un peu laissé aller, qu’ils n’ont pas écarté les solutions les plus loufoques à leurs problèmes. Et plus ça avance, plus ce ne sont pas les solutions aux problèmes du scénario mais les problèmes eux-mêmes qui deviennent n’importe quoi. Notamment, la plupart des personnages semblent doués d’un don de voyant extralucide (surtout Zeta Jones) qui leur permet de savoir tout ce qui s’est passé dans le film, même dans les scènes où ils n’étaient pas.


Et plus le film avance, moins l’histoire tient.
Entre une grande partie de l’histoire qui ne sert à rien, des trous monstrueux dans les péripéties des divers personnages (dont on en abandonne quelques-uns uns en route sans raison), des scènes dont on hésite entre l’impro sous acide ou l’humour surréaliste, le scénario part carrément en sucette et le film s’effondre sous son indigence. Restent à sauver quelques scènes rigolotes ou décalées, et quelques bons gags, notamment sur le personnage de Matt Damon. Le film n’est à vrai dire pas désagréable à regarder, mais le spectateur reste coincé sous l’effondrement de l’histoire qui se produit à la fin, non pas par un retournement final, mais parce qu’on s’aperçoit qu’il n’y a vraiment rien pour tenir les morceaux ensemble. On doute même que tous les morceaux appartiennent bien au même film.

A voir : pour quelques scènes, et parce qu’il faut le voir pour le croire, ou pas
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, les bonnes scènes ne compensent pas la catastrophe scénaristique

Sébastien Keromen