On apprécie toujours plus un film qui a de la personnalité. The Machinist en déborde, entre performance physique de Christian Bale et ambiance plus que soignée. Mais si c’était un film pour rien ?

The Machinist
Titre original : The Machinist
USA, 2004
Réalisateur
 : Brad Anderson
Acteurs : Christian Bale, Jennifer Jason Leigh, Aitana Sanchez-Gijon, Michael Ironside
Durée : 1h40

L’histoire
Trevor Reznik n’a pas dormi depuis un an. Il perd chaque jour du poids et s’efflanque. Un jour à l’usine, il est distrait par un nouvel ouvrier et provoque un accident qui coûte un bras à son collègue. Mais qui est ce nouvel ouvrier ? Qui rentre chez Trevor et lui laisse un jeu de pendu sur post-it ? Et qu’est-ce qui sent si mauvais chez lui ? Et est-ce que le spectateur aura toutes les réponses ?


La critique

Quand on va voir plein de films, on finit toujours par en trouver qui se ressemblent. Et quand on a vu certains films (que je ne citerai pas pour ne pas gâcher le suspense de The Machinist, et de ces films aussi, mais j’en vois déjà 3 sans beaucoup réfléchir et sans remonter plus loin que quelques années, dont un que vous avez pas mal de chances d’avoir vu), on a très vite l’impression de voir où le film mène. Au bout d’un quart d’heure, on a une idée assez nette d’une fin possible (pas juste une possibilité, mais une forte probabilité). Une heure plus tard, cette idée est confirmée, et vous vous dites que vous avez perdu votre temps.
D’un sens, c’était effectivement une perte de temps. Mais parlons tout de même des points forts du film. Christian Bale a effectué pour ce film une transformation physique en perdant 28 kilos. Sa silhouette décharnée arpente le film en tons désaturés et baignés d’une musique lancinante au violon. Côté ambiance, c’est plus que réussi. Entre le physique du héros (que de nombreux plans torse nu nous permettent " d’admirer " et qui nous hante tout le long du film), et certaines scènes très réussies (c’est bien la première fois qu’on a la trouille dans un train fantôme), le spectateur est oppressé de partout. Il ne manquerait plus qu’il se passe un peu plus de choses, notamment que le héros réfléchisse et cherche aussi vite que le spectateur. C’est toujours agaçant d’attendre un quart d’heure ou plus que le héros étudie un indice qu’on a repéré tout de suite et qui nous semblait prometteur.


Alors on attend, on baigne dans l’ambiance un peu glauque et hallucinée
, on regarde Christian Bale promener son regard lui aussi glauque et halluciné, on apprécie de retrouver Jennifer Jason Leigh (pas vue depuis l’exécrable In the cut), on attend de savoir si on a vu juste, et puis on sort de la salle en se disant qu’on a vu trop de films. Cela dit, de tous les films qui reposent sur ce principe, The Machinist est loin d’être le plus mauvais, au contraire, mais principe éventé plus rythme trop mou égalent temps perdu.

A voir : si vous n’avez vu aucun des films que je ne peux pas vous citer pour ne pas gâcher la surprise, ce qui ne facilite pas les choses pour savoir si vous correspondez à ce profil ; et si vous n’avez rien contre les films qui prennent leur temps
Le score presque objectif : 6/10, peut-être 7/10 si c’est votre premier sur ce ressort, mais j’ai du mal à juger (moi c’est au moins mon quatrième, on se lasse vite)
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -2, j’imagine que vous avez déjà vu un des films non-cités ci-dessus, et que vous perdrez votre temps

Sébastien Keromen