Le monde de Marvel n’en fini plus d’être exploité par les studios. Le dernier film issu des plus célèbres comics américains n’est autre que Elektra, dont l’héroïne est interprétée par la ravissante Jennifer Garner, révélée dans la série Alias.
Mais à force d’être brutalisée, la poule aux œufs d’or ne va-t-elle pas finir par nous péter entre les mains ?
Elektra
Titre original : Elektra
Etats-Unis, 2005 (Année de production : 2004)
Réalisateur : Rob Bowman
Acteurs : Jennifer Garner, Terence Stemp, Cari-Hiroyuki-Tagawa
Durée : 1h30 min
L’histoire
Elektra est un assassin dont la vie se résume à une succession de contrats. Sa dernière mission en date, éliminer son nouveau voisin et sa fille, se termine en fiasco, lorsque la jeune femme décide brutalement de se retourner contre ses commanditaires…
La critique
L’expérience nous a démontré qu’adapter une bande dessinée américaine, de surcroît un comics, n’est absolument pas une chose aisée. Le registre est difficile et il est particulièrement facile de sombrer dans le ridicule ou dans le navet complet (Punisher…). Toutefois, ces dernières années ont vu se manifester sur le grand écran de véritables chefs d’œuvres cinématographiques tels que Spider-Man ou X-Men. Et à moins d’être particulièrement ingénieux, ou d’être un fan de la première heure, le réalisateur est face à une tâche ardue.
Malgré un succès artistique et commercial très mitigé, Daredevil, première véritable apparition au cinéma de Jennifer Garner m’avait beaucoup plu (avis aux amateurs, une édition director très réussie est sortie récemment). L’annonce de l’adaptation d’Elektra était donc réjouissante.
Seulement voilà, n’est pas Sam Raimi qui veut.
Rob Bowman, tout comme Jennifer Garner, n’a pas une grande expérience cinématographique : hormis le symphatique post-apocalyptique Le Règne du Feu, ce réalisateur d’origine texane n’a presque pas de films à son actif.
A croire que tous les participants à Elektra se sont ligués contre lui : le film est un ratage complet.
Les images sont assez soignées et par moment, le réalisateur est assez inspiré. Seulement voilà, après les dix premières minutes qui ont pour but de nous présenter la fameuse tueuse, on s’ennuie ferme. C’est particulièrement dommage, car les premières images bénéficient d’une jolie photo et permettent d’espérer pour la suite. La déception est à la hauteur de l’attente : le film est mal rythmé et les passages d’ennui profond se succèdent. Un comble pour un film de cette catégorie, car si rien ne pouvait être espéré en matière de scénario, l’action (ou manque d’action) parvient difficilement à masquer les baillements qui assaillent le spectateur.
Comme si cela ne suffisait pas, Rob Bowman multiplie les effets limites kitch : ralentis, effets de vent dans les cheveux de Jennifer Garner…
Les acteurs ont tous l’air de se demander ce qu’ils sont venus faire dans cette galère : entre autres Cari-Hiroyuki Tagawa, qui, avec son visage en lames de rasoir, revient régulièrement dans les rôles de bad guy asiatiques. Seul Terence Stemp paraît plus inspiré que les autres et parvient à apporter un poil de stature au film, dans le rôle de Stick, mentor d’Elektra (et de Daredevil dans le comics).
La seule note d’espoir de votre humble rédacteur provient de l’apparition de la bande de gros méchants de service, prototypes directement échappés de Mortal Kombat. A cet instant, on peut espérer quelques combats homériques, non ?
Et bien non ! Ils sont expédiés directement six pieds sous terre en trois coups de cuillère à pot. Jennifer Garner, quand à elle, ne parvient pas le moins du monde à apporter un peu de consistance à son (pourtant riche) personnage de guerrier-assassin. Elle se transforme purement et simplement en baby-sitter au bout de trente minutes.
Si le film sent le futur dvd de démo, de jolies images ne font pas un bon film.
Comble du comble, Elektra n’a pas une once de charisme. La dernière adaptation Marvel n’est pas une daube ou un nanar, c’est un film insipide et complètement quelconque. Et cela, c’est le pire.
A voir : Absolument pas
Le score presque objectif : 4/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -2, retournez vous faire une petite projection privée de X-Men
Arnaud Weil-Lancry