Créé à la télé mais devenu culte sur le net, Brice de Nice débarque sur grand écran. Le personnage de Jean Dujardin tente à son tour de ne pas se casser les dents sur le format long métrage. Et alors, ça farte ? Ça farte !
Brice de Nice
France, 2005
Réalisateur : James Huth
Acteurs : Jean Dujardin, Clovis Cornillac, Élodie Bouchez, Alexandra Lamy, Bruno Salomone
Musique de : Bruno Coulais
Durée : 1h40
L’histoire
Brice est surfeur, à Nice. Le seul, à vrai dire. Avec l’argent de son riche papa, il attend LA vague qu’il pourra conquérir, tout en organisant des fêtes délirantes. Mais le papa se retrouve en prison, et le Brice sans un sou. La dure réalité de la vie va tenter de le casser…
La critique
Chuis un peu embêté avec ce film. D’un côté, il n’y a quasiment pas de scénario, tous les personnages sont idiots, les gags sont stupides. D’un autre côté, qu’est-ce que je me suis marré. Parce qu’à moins d’être complètement réfractaire aux bons dialogues, vous ne pourrez vous empêcher de rire nettement plus fort que vous ne le prévoyiez, et ce à plusieurs reprises. En fait, il n’y a pas que les dialogues qui sont drôles. C’est juste que c’est de l’humour assez spécial et terriblement terre-à-terre ou idiot, et qu’on redoute de recommander le film à quelqu’un qui vous dira : " Ça te fait rire, ça ? ". Pour la suite de la critique, je vais supposer que oui, vous aussi, ça vous fait rire.
Parce que si ça vous fait rire, le film souffre peu de défauts. J’ai déjà parlé de son histoire anémique, mais le film évite un écueil pourtant répandu : mettre de côté le délire pour faire avancer l’histoire. Pas de ça ici, et le rythme ne faiblit quasiment pas. On regrettera juste un peu le personnage de Clovis Cornillac, un peu trop forcé tout seul, et tendant vers Dumb & dumber en duo avec Brice. En fait, on ne s'amuse que quand Brice fait du Brice, ce qui est le cas heureusement sur une grande majorité du film. La musique, assez proche de l’excellente BO qu’avait déjà composé Bruno Coulais pour James Huth sur Serial lover (qui a dit " trop proche " ?), est très réussie mais couvre malheureusement quelques répliques. À vrai dire, d’autres répliques sont couvertes par les rires dans la salle, et on a l’impression que seule une deuxième vision nous permettra de profiter de tous les gags.
Parce que quand je dis rythme soutenu, j’entends bien cascade de gags et dialogues irrésistibles. Pour une fois, les bons gags ne sont pas dans la bande-annonce, et le film est même plus drôle que sa présentation, ce qui devient rare. Brice de Nice (prononcez Braïce de Naïce sinon vous allez vous faire kasser à tous les coins de rue) contient bon nombre de réplique déjà cultes, et retourner voir le film avec un calepin pour toutes les noter peut être une tentation. Je ne vous en citerai aucune ici pour ne pas vous les gâcher, mais croyez-moi sur parole : vos zygomatiques vont déguster.
Un petit mot pour les fans des sketches de Brice diffusés à la télé : je suis perso totalement novice en Brice, l’ayant découvert directement sur grand écran. Mais j’avais prévu le coup et m’étais adjoint deux fans : même si l’un était plus enthousiaste que l’autre, ils m’ont confirmé que l’esprit est bien conservé, qu’on retrouve certaines répliques mais pas toutes, de même que toutes les répliques du film ne viennent pas des sketches. En deux mots, les fans ne se sentiront pas trahis, et les nouveaux venus ne se sentiront pas perdus. N’oublions pas de préciser que le film comporte quelques séquences chantées et dansées fort réussies, à la différence d’une récente bouse française à grand spectacle qui parlait d’un grand vizir et dont je tairai le nom par pudeur.
On n’y croyait plus mais ça peut arriver : une transposition en long métrage de sketches qui tient la route. Même si l’histoire s’apparente un peu à un voyage initiatique avec différentes rencontres, on a très peu le syndrome " suite de sketches ", ce qui est assez rare pour le signaler. Mais au-delà d’une bonne adaptation, Brice reste un spectacle très relaxant et décontractant, parfait après une dure journée de boulot où vos zygomatiques sont restés au repos. En plus, ça se passe au soleil, au bord de la mer, avec de superbes filles en bikini, ce qui ne gâte rien. Un grand moment de gros rire pour un film qu’on a quand même un peu honte d’aimer. Vraiment, chuis un peu embêté avec ce film. Quand même, il n’y a quasiment pas de scénario, tous les personnages sont idiots, les gags sont stupides. Mais bon, qu’est-ce que je me suis marré. Trop fort, je viens de vous recaser le début de ma critique sans que vous vous en aperceviez. Je vous ai tous kassés un par un.
A voir : pour rire un grand coup et s’entraîner à kasser
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, une bonne dose de rire, ça rentre dans toutes les ordonnances
Sébastien Keromen